Guerre entre le Hamas et Israël : il reste deux jours aux génératrices des hôpitaux de Gaza
La situation des civils devient de plus en plus intenable alors que la bande de Gaza se retrouve une nouvelle fois coupée du monde.
![Photo portrait de Clara Loiseau](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2Fclarac9d1edae-834e-49cd-905d-08d4198fed0f_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Clara Loiseau
Les hôpitaux de Gaza pourraient ne plus pouvoir fonctionner avant la fin de la semaine, alors qu’il n’y a plus d’électricité, d’eau ni même d’essence pour faire fonctionner les génératrices, selon Médecins sans frontières (MSF).
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« Les hôpitaux pensent qu’ils vont arriver au bout de leurs ressources dans deux jours. On est très inquiet pour l’eau, mais aussi pour les médicaments et les équipements médicaux qui s’épuisent très rapidement », laisse tomber avec inquiétude Claire Ha-Duong, responsable adjointe du programme pour la Palestine de MSF.
Depuis l’attaque du Hamas en Israël samedi dernier, les représailles du gouvernement israélien sont plus violentes que jamais, affirme Mme Ha-Duong qui est en contact constant avec ses équipes basées à Gaza.
« C’est du jamais-vu, tous nous disent que ce sont les moments les plus violents de leur vie », ajoute-t-elle.
« Les bombardements sont tout le temps, c’est le déluge. C’est impossible de se déplacer », poursuit-elle.
![AFP](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F61903de0-6905-11ee-8118-d769fec3872f_ORIGINAL.jpg%3Fh%3D791%26impolicy%3Dcrop-resize%26w%3D1200%26width%3D1600%26x%3D0%26y%3D0&w=3840&q=75)
La situation est plus que critique, alors que plus de 2,2 millions de Gazaouis sont coincés dans un territoire enclavé qui se fait bombarder continuellement, ajoute pour sa part François Audet, directeur de l'Observatoire canadien sur les crises et l'action humanitaire.
« S'il n'y a pas rapidement une négociation pour une trêve humanitaire, on sera témoins et complices d'un massacre pour anéantir le Hamas », prévient-il.
Médecins sans frontières a rouvert une de ses cliniques dans les derniers jours afin d’aider la population gazaouie alors que les hôpitaux sont débordés.
« Nous avons peu de patients parce que les gens ont trop peur de sortir de leur cachette, ils préfèrent rester avec leur famille [plutôt] que de prendre le risque de se faire tuer », affirme-t-elle, ajoutant que la maison de MSF où vivent les employés étrangers a vu ses fenêtres et portes soufflées par une bombe dans les derniers jours.
Des images effroyables
Sur Telegram, une messagerie instantanée cryptée, de nombreux canaux de communication permettent de voir certaines images de ce qui se passe à Gaza, souvent imagée comme étant une « prison à ciel ouvert ».
Mais sans électricité et sans internet depuis trois jours, il devient difficile pour les civils de partager les images de ce qu’ils voient alors que les cellulaires et autres moyens de communication n’ont plus de batterie.
« Attention, des bombardements ont lieu au nord de Gaza, mais aucun journaliste n’a de batterie pour dire les endroits précis », prévient un utilisateur sur un groupe réunissant plus de 40 000 abonnés.
![AFP](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F59029370-68e3-11ee-8118-d769fec3872f_ORIGINAL.jpg%3Fh%3D800%26impolicy%3Dcrop-resize%26w%3D1200%26width%3D1600%26x%3D0%26y%3D0&w=3840&q=75)
Les vidéos et photos partagées dans ces groupes dévoilent un véritable chaos : des enfants apeurés qui, recouvert de poussière, cherchent un endroit où se cacher alors que l’on entend le bruit des bombes, des hôpitaux remplis d’enfants, de bébés ensanglantés et parfois leur cadavre, ou encore notamment le cimetière d’un territoire défiguré par les bombes.
Vers la catastrophe
Et la situation pourrait être loin de s’apaiser, craint Mme Ha-Duong.
« Les discours [du gouvernement israélien] ont été très violents, donc on ne s’attend pas, malheureusement, à ce que ça se calme. Ça nous fait peur. Si ça continue, ça va être la catastrophe », se prépare-t-elle.
François Audet abonde dans le même sens.
« Comme pays, Israël doit éviter un massacre et respecter le droit humanitaire international. Il faut que la communauté internationale s’assure de négocier une trêve », explique-t-il, en ajoutant que depuis mercredi, le gouvernement israélien a prévenu que même les hôpitaux ne seront plus des zones protégées où la population peut se cacher.