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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Donald Trump est-il une menace à l’intégrité de l’OTAN?

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Samuel Roberge

2024-02-13T01:34:06Z
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Les propos incendiaires de l’ancien président américain Donald Trump n’ont rien de nouveau, mais il semble que ce dernier n’ait pas perdu la main et ait toujours l’habilité de faire sourciller les gens par ses déclarations.

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«On est tellement habitué à l’entendre dire des énormités que je n’ai pas été très surpris», affirme Luc Lavoie, panéliste à l’émission La Joute.

Donald Trump a menacé samedi que s’il se retrouve encore une fois à la tête des États-Unis, il ne défendrait pas les alliés de l’OTAN qui «ne paient pas leurs factures», faisant ainsi référence à l’article 5 qui stipule que si un pays membre est victime d’une attaque armée, chaque membre considérera cet acte comme une attaque contre l’ensemble de l’Alliance.

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Le candidat à l’investiture républicaine pour l’élection américaine de 2024 martèle que tous les pays dans l’OTAN devront respecter les consignes de l’Alliance qui souscrit les membres à investir 2% de leur PIB dans leur armement s’ils veulent obtenir le support des États-Unis.

Cette consigne que plusieurs pays dans l’Alliance, dont le Canada, ne respectent pas, est remise de l’avant par Donald Trump.

Regain de l’isolationnisme américain

Donald Trump qui s’attaque aux fondements de l’Alliance incite donc les invités de La Joute à se questionner sur l’importance de l’OTAN et des institutions internationales.

«Est-ce qu’on peut dire que ces institutions-là ont fait leur temps? demande M. Lavoie. Moi je pense que oui, je pense qu’il faut revoir ça de fond en comble.»

L’analyste politique croit non seulement que le contrat de l’OTAN devrait être revisité, mais aussi celui de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de l’ONU.

Plusieurs de ces institutions ont été mises en place après la Seconde Guerre mondiale pour instaurer un ordre mondial qui permettrait d’éviter le scénario catastrophe d’une troisième guerre mondiale.

Cette alliance et ces institutions ont cependant lié le sort des États-Unis à celui de plusieurs autres pays du monde. 

Ainsi, la fatigue imposée par ce rôle de police du monde a fait renaitre le «courant isolationniste» qui «fait partie de l’ADN des États-Unis». Un sentiment sur lequel Donald Trump fait présentement campagne.

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«Les Américains en ont marre d’être impliqués dans toutes les guerres, de voir des milliers de leurs enfants mourir au combat dans des pays dont ils n’ont jamais entendu parler», explique M. Lavoie.

«Ils ne veulent plus assumer les coûts en vies humaines, en blessures graves et monétairement en milliers de milliards de dollars à chaque fois qu’il y a du brouhaha dans le monde», soutient-il.

Et l’Ukraine?

D’avis avec son collègue que «certaines des institutions internationales sont empoussiérées» et devraient être revisitées, l’ancienne députée péquiste Elsie Lefebvre soulève que les propos de Donald Trump peuvent être dangereux dans le contexte international actuel.

«C’est un nouvel ordre mondial que [M. Trump] voit et qu’il essaie de mettre en place», affirme-t-elle.

En tentant de rester «optimiste», Mme Lefebvre imagine les développements des différents conflits dans le monde si Donald Trump se retrouvait encore une fois à la tête de la plus grande puissance du monde.

«Si on se dit que Donald Trump peut aider la paix dans le monde, il a dit qu’il allait réaliser la paix avec la Russie très rapidement, en 24h s’il prenait le pouvoir, mais à quel prix?» se permet-elle de demander.

«Il cèderait l’Ukraine à la Russie et la Russie serait heureuse, on repartirait sur de nouvelles bases», précise-t-elle.

Enfin, peu importe qui prendra les rênes des États-Unis pour les quatre prochaines années, les discours électoraux de Donald Trump se sont ébruités dans le monde et on fait réagir plusieurs dirigeants.

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg a même appelé les Européens à augmenter leur production d’armes soi-disant que face à une menace russe qui pourrait se faire sans l’appui des États-Unis, les pays européens membres de l’Alliance devraient «passer d’une production lente de temps de paix à une production rapide de période de conflit», et ce même s’«il n’y a pas de menace militaire imminente contre un allié», écrit l'Agence France-Presse.

Si tous les pays de l’OTAN investissent 2% de leur PIB dans l’armement, cette augmentation de la production ou de l’achat d’armes pourrait être très profitable pour les États-Unis puisque «les Américains produisent beaucoup d’armement», souligne Mme Lefrebvre.

La stratégie de Donald Trump comprend donc également une facette de «développement économique intra-américain», explique-t-elle.

«Bref, il y a plein d’enjeux là-dedans et c’est très délicat de toucher à tout ça», conclut-elle.

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