Oubliez la riposte «dollar pour dollar»: pas de contre-tarifs sur les aliments, Ottawa ne veut pas faire grimper les prix
Contrairement à ce qu'a proposé Mark Carney pendant la chefferie libérale, Ottawa ne compte pas répondre aux droits de douanes américains par des contre-tarifs «dollar pour dollar».
Gabriel Côté
Le plan d’Ottawa pour répondre à la nouvelle salve tarifaire des américains exclurait l’imposition de contre-tarifs sur les aliments américains et certains produits de consommation, ainsi que sur certains matériaux essentiels pour éviter des pertes d’emplois, selon les informations du Globe and mail.
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«Si les gens achètent de la nourriture, pourquoi les frapperiez-vous avec des contre-tarifs ? C’est la même chose avec d’autres produits», a confié an anglais un conseiller de Mark Carney, le sénateur Hassan Yussuf, au journal torontois. «Le fait est que nous avons tous besoin de vivre et qu’il y a des choses dont nous avons tout simplement besoin (...). C’est important que les gens aient une bonne nutrition, et il ne faut pas les punir pour ça.»
L’ombre de la guerre commerciale plane sur les élections fédérales depuis le tout début, alors que des contre-tarifs, qui feraient mal aux entreprises américaines, pourraient aussi se traduire par une augmentation du coût de la vie de ce côté-ci de la frontière.
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Tout juste arrivé en poste, le chef libéral Mark Carney fait campagne dans l’espoir de demeurer premier ministre pour plus que quelques semaines, mais il n’a toujours pas dit publiquement comment il compte répondre aux tarifs réciproques que Donald Trump annoncera dans la journée de mercredi.
Lors d’un événement de campagne mardi, il a réitéré qu’Ottawa mettra en place des mesures de rétorsion si de nouveaux tarifs sont imposés au Canada. Puis il s’est entretenu avec la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum à propos des façons de resserrer les liens entre le Canada et le Mexique dans un contexte de guerre commerciale avec les États-Unis.
Selon les informations du Globe and Mail, Ottawa n’imposerait pas de tarifs «dollar pour dollar», même si M. Carney avait évoqué cette possibilité pendant la course à la chefferie libérale. Le gouvernement choisirait plutôt une approche plus ciblée.
Rappelons que l’administration Trump a une longue liste de récriminations envers le Canada, comme le rapportait Le Journal mercredi matin. Cette liste comprend la gestion de l’offre, les classes de lait, les monopoles de certaines provinces sur l’alcool qui en freinent les importations, et la loi 96 pour n’en nommer que quelques-unes.
M. Carney a dit mardi que certains de ces éléments ne sont pas négociables, dont les politiques linguistiques et culturelles, et la chaine d’approvisionnement du secteur agricole.