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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Guerre commerciale: les «deals» promis par Trump à ses partenaires commerciaux plus lointains que jamais

AFP
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2025-04-24T18:01:06Z
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Les grands accords promis par Donald Trump pour mettre fin à la guerre commerciale tardent à prendre forme, alors que l'Europe prévient que tout compromis est «encore loin» et après que la Chine a nié jeudi jusqu'à l'existence de discussions.

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«On ne va pas se cacher qu'on est encore loin d'un accord», a affirmé le ministre de l'Économie française Eric Lombard à Washington, en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale.

Le président américain, lui, ne cesse de promettre des «deals» rapides avec tous les partenaires commerciaux des États-Unis.

«Nous parlons avec la Chine», a assuré jeudi le républicain, qui répète qu'il veut un accord «équitable» avec la deuxième puissance mondiale, lequel se traduira par une baisse «substantielle» des surtaxes imposées sur les marchandises chinoises.

Donald Trump n'a pas précisé qui participait à ces discussions, estimant que cela n'avait «pas d'importance».

«Fausse information»

Son offensive commerciale a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux États-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des États-Unis.

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«Il n'y a actuellement aucune négociation commerciale en cours entre la Chine et les États-Unis», a au contraire souligné un porte-parole du ministère chinois du Commerce, He Yadong.

L'existence de ces discussions est «une fausse information», a également martelé jeudi Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Hors Chine, Donald Trump avait commencé par annoncer de très lourds droits de douane mondiaux, avant de les ramener à un taux général de 10% sur tous les pays, et en fixant au 9 juillet la date limite pour négocier des traités commerciaux.

Il a aussi lancé des droits de douane sectoriels, et mène une offensive commerciale séparée contre le Canada et le Mexique, pour l'instant suspendue.

La Maison-Blanche assure avoir été contactée par 90 pays et dit avoir reçu jusqu'ici 18 propositions écrites d'accord commercial, sans que rien ne filtre vraiment sur les pays concernés ou sur la teneur de futurs compromis.

L'exécutif américain tente en attendant de tempérer quelque peu l'impact attendu de certaines taxes douanières sur l'industrie américaine, qui importe matières premières et composants en masse.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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«Rationaliser»

Un responsable de la Maison-Blanche a indiqué à l'AFP que le gouvernement cherchait par exemple à «rationaliser» les taxes qui concernent l'industrie automobile, confrontée à la fois à des droits de douane sectoriels visant les pièces détachées, et à des droits de douane sur l'acier et l'aluminium.

S'agissant de Pékin, et en dépit des assurances de Donald Trump sur ses bonnes relations avec son homologue Xi Jinping, le ton ne semble pas franchement à la détente.

Le président américain a violemment critiqué jeudi le refus par la Chine de prendre livraison d'avions neufs de l'américain Boeing et a dénoncé l'entrée de fentanyl aux États-Unis, dont il rend Pékin responsable, ajoutant: «il faut que cela cesse, maintenant.»

Et pour ce qui concerne l'UE, la Maison-Blanche a qualifié d'«extorsion» les lourdes amendes infligées par Bruxelles aux géants américains de la tech Apple et Meta.

L'offensive protectionniste lancée par Donald Trump, censée rétablir la balance commerciale, éponger le déficit budgétaire et réindustrialiser l'Amérique, donne des sueurs froides aux entrepreneurs comme aux consommateurs, et ce dans le monde entier.

«Un peu perdus»

Le géant américain des en-cas et des boissons PepsiCo a par exemple partiellement abaissé jeudi ses prévisions pour l'ensemble de l'année, du fait de la «volatilité et d'incertitudes» causées par la guerre commerciale.

Les constructeurs japonais Toyota, Nissan et Honda ont vu leurs ventes de voitures s'envoler en mars aux États-Unis, les automobilistes précipitant leurs achats avant que les droits de douane ne fassent grimper les prix.

Le gouvernement taïwanais a lui annoncé un budget spécial de 410 milliards de dollars taïwanais (11,1 milliards d'euros) pour stimuler l'économie et protéger l'île des effets des nouveaux droits de douane américains.

Quant aux marchés boursiers, qui vont de glissades en rebonds au gré des déclarations du locataire de la Maison-Blanche, ils «semblent un peu perdus», commentait jeudi Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB, résumant le sentiment général.

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