Guerre commerciale: 10 façons de vous défouler contre l’Amérique de Trump
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Gabriel Côté
Les Québécois sont déjà nombreux à participer à l’effort pour répondre à l’attaque américaine. Si vous souhaitez vous engager, voici un rappel de 10 idées pour répliquer aux mesures de Donald Trump.
«La démarche individuelle a relativement peu d’impact, mais la démarche collective en a plus», songe Arthur Silve, qui est professeur d’économie à l’Université Laval.
Le mois dernier, un sondage Léger a montré que plus des deux tiers des Québécois ont réduit leurs achats de produits américains à cause des tensions commerciales entre le Québec et les États-Unis, une tendance qui semble perdurer.
«Bien sûr, ça fait un mal qui est limité, car ce sont chaque fois de petits montants, de petites dépenses. Mais on ne fait pas ça que pour l’impact financer. On fait ça par principe», affirme M. Silve.
1. Ne pas voyager aux États-Unis
Le nombre de réservations en mars pour des vols Canada–États-Unis au cours des six prochains mois a déjà chuté de plus de 70% par rapport à la même période l’an dernier, selon la firme britannique OAG.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
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Air Canada a même réaffecté une partie de ses capacités, en utilisant de plus petits avions ou en réduisant la fréquence des vols.
Signe que ce geste a un véritable impact, les grandes destinations comme New York et la Californie ont intensifié leur publicité dans les dernières semaines dans l’espoir de rassurer les touristes internationaux. L’organisme Visit California a même révisé à la baisse ses prévisions de revenus touristiques pour 2025, les faisant passer de 166 G$ à 160 G$, selon le New York Times.
2. Quitter les réseaux sociaux
On peut se concentrer sur celles qui soutiennent l’administration de Donald Trump.
C’est le cas notamment des réseaux sociaux comme X, propriété du milliardaire Elon Musk, et de Facebook, dont le fondateur, Mark Zuckerberg, s’est lui aussi rapproché de l’administration américaine dans les derniers mois.
3. Ne pas acheter de Tesla
Les Québécois ne sont pas seuls sur ce front, alors que les ventes du constructeur automobile d'Elon Musk continuent de chuter.
Les élus de la Nouvelle-Écosse ont d’ailleurs voté à l’unanimité l’exclusion des voitures Tesla de son programme d’incitatifs pour l’achat d’un véhicule électrique. Le Québec pourrait faire la même chose, mais les Tesla sont pour l’instant toujours admissibles au programme Roulez vert, qui vient tout juste d’être relancé.
4. Éviter les aliments américains
Les consommateurs peuvent souvent trouver des solutions de rechange aux produits d’épicerie qui proviennent des États-Unis. Notre page quotidienne «Achetez ceci, pas cela» le démontre.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Les grands supermarchés ont déjà constaté une baisse des ventes des produits américains, qui donne par ricochet un solide coup de pouce aux entreprises d'ici.
5. Se désabonner de Netflix et de Disney+
Il y a d’autres options que Netflix, Disney+ et Amazon Prime, pour les Québécois qui souhaitent se divertir et encourager la production de contenu canadien: Tou.tv, Illico, Crave, CBC Gem et l’ONF.
Là aussi, le boycott a commencé, mais à plus faible échelle, alors que 20% des Canadiens se sont désabonnés d’une plateforme de divertissement américaine, selon un sondage Léger mené au début du mois de mars.
6. Ne pas acheter sur Amazon
Plus de la moitié des Canadiens auraient déjà réduit leurs achats sur le site du milliardaire Jeff Bezos.
Québec et Ottawa continuent néanmoins de signer des contrats avec le géant américain.
7. Devenir maîtres de nos données
Cesser d’héberger nos données sur des serveurs appartenant à de grosses multinationales américaines comme Microsoft ou Amazon pourrait faire mal aux Américains.
Selon des données compilées par La Presse plus tôt cette semaine, 85% des solutions infonuagiques utilisées par les ministères et organismes québécois sont hébergées par des entreprises américaines.
8. Ne pas accepter les tarifs
Même s’il y a un coût à mettre en place des mesures de rétorsion aux tarifs imposés par Washington, le jeu en vaut la chandelle, selon l'économiste Arthur Silve.
«C’est une question de dynamique: il faut faire des sacrifices aujourd’hui dans l’espoir de revenir à une “politique de raison” éventuellement», dit l’économiste, qui estime que la guerre commerciale que Donald Trump a décidé de lancer est «stupide».
9. Cibler la riposte
La réponse canadienne à la salve tarifaire doit se concentrer sur les bons secteurs de l’économie américaine, en particulier dans les districts républicains, selon le spécialiste en stratégie Yan Cimon. «Avec le bourbon américain, ç’a fonctionné. La preuve, c’est qu’à la fois l’association américaine qui représente les producteurs et à la fois le gouverneur de l’État du Kentucky se sont prononcés ouvertement contre les gestes du Canada», dit-il.
«Il faut également cibler les industries à forte valeur ajoutée, où on est difficiles à remplacer, comme l’électronique ou encore l’acier et l’aluminium», ajoute M. Cimon.
10. Les caisses de retraite ont un rôle à jouer
Les huit principales caisses de retraite du Canada ont investi environ le quart (25,4%) de leurs 2200 G$ d’actifs nets au pays, et près de 39% aux États-Unis. Cela montre bien qu’il y a de l’espace pour investir davantage dans l’économie canadienne et pour être moins dépendant des marchés américains tout en conservant une bonne diversité de placements.
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