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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Grippe aviaire: du jamais vu

Photo d'archives, Pierre-Paul Poulin
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Frédéric Marcoux

4 juin 2022
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La crise de la grippe aviaire qui frappe en ce moment est du jamais vu en Amérique du Nord, pour plusieurs professionnels du milieu, selon un professeur de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal.

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«Tu peux prendre un vétérinaire de 30 ou 35 ans d’expérience dans le domaine et je peux vous assurer qu’il n’a jamais vu une crise de grippe aviaire aussi répandue que ça dans sa carrière, affirme le professeur vétérinaire Carl Gagnon. On a vu des éclosions précises d’influenza aviaire qui étaient très contrôlées dans le passé. Ça ne ressemblait en rien à ce que nous vivons aujourd’hui.»

Depuis le premier cas d’influenza aviaire à Terre-Neuve, en décembre 2021, le virus, qui provenait de l’Asie et de l’Europe, a muté à quelques reprises.

«Le virus a évolué dans le temps et présentement on se retrouve avec des souches, un peu comme la COVID-19, indique Carl Gagnon. Il est déjà différent [...] Il infecte tous les oiseaux de façon très contagieuse et il se transmet très facilement chez toutes les espèces. Le virus s’est retrouvé chez près d’une vingtaine de différents oiseaux. Cela favorise sa propagation sur le territoire.»

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Biosécurité

À long terme, l’influenza aviaire risque toutefois de revenir régulièrement, selon le professeur. Le respect des normes de biosécurité sera essentiel pour les éleveurs de volaille de la Belle Province.

«Plus les oiseaux sauvages seront contaminés, plus le risque sera présent pour nos fermes, dit Carl Gagnon. Les éleveurs sont au courant de la situation. Il faut vraiment s’assurer du respect des mesures de biosécurité. Il faut éviter de recevoir des visiteurs à la ferme. Il suffit qu’une fiente d’oiseau tombe sur une botte d’un individu qui entre dans l’étable et c’est suffisant pour une éclosion. On demande aux gens de prendre des douches à l’entrée et à la sortie de la ferme et de changer de vêtements.»

«Pour ce qui est des gros producteurs qui ont différents sites de production, c’est super important de ne pas partager le personnel et l’équipement, ajoute celui qui travaille depuis 18 ans en médecine vétérinaire à l’Université de Montréal. C’est exactement la source de la propagation de l’entreprise Canards du Lac Brome. Le virus s’est répandu sur différents sites.»

À court terme, le sommet de la crise de la grippe aviaire pourrait toutefois avoir été atteint. Carl Gagnon s’attend à une période d’accalmie dans les prochaines semaines, en raison de la fin de la période migratoire des oiseaux.

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