Greenwashing? Le détergent à vaisselle Green Works sous la loupe
Élizabeth Ménard
Quand une entreprise appuie trop fort sur l’aspect «vert», «écoresponsable» ou «naturel» du produit ou service qu’elle vend, il faut se poser des questions. On a identifié trois cas de marketing qui nous ont fait sourciller et on a demandé à une spécialiste de nous aider à trancher. S’agit-il de greenwashing? Voici ses conclusions.
Les bouteilles d'eau Green Bottle
Le détergent à vaisselle Green Works, par Clorox
Le nom de la gamme, Green Works, le graphisme et les énoncés comme « nature » et « dérivés à 98% de sources naturelles », donnent l’impression qu’il s’agit de produits nettoyants sans danger pour la planète et la santé. Mais la réalité est tout autre.
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Les détergents à vaisselle Green Works contiennent du methylisothiazolinone, un agent de conservation reconnu comme étant toxique pour les organismes aquatiques et présentant un risque allergique pour les humains.
«Il semble s’agir d’un cas typique d’écoblanchiment reposant sur l’imprécision, sur un choix de termes (notamment le nom de la gamme) et un graphisme (fleur sur fond vert et bleu) et sur l’omission», conclut la spécialiste de communication et marketing du Réseau des femmes en environnement, Élyse Arcand.
Bien que la gamme Green Works de Clorox détient la certification Safer Choice de l’EPA, un organisme indépendant reconnu, ces détergents à vaisselle ne sont pas répertoriés dans la base de données en ligne de Safer Choice, relève-t-elle également.
«Les termes nature et dérivés de sources naturelles ne correspondent à aucun attribut écoresponsable reconnu ou mesurable», ajoute-t-elle.
L’organisme indépendant Environmental Working Group (EWG) a attribué sa pire note, F, à ce détergent à vaisselle, notant qu’il présente potentiellement des dangers significatifs pour la santé ou l’environnement et un important danger de toxicité aquatique.
«On peut sérieusement douter des prétentions écoresponsables du produit», juge Mme Arcand.
Il est toutefois important de noter que d’autres produits de la gamme Green Works semblent respecter leurs prétentions et présenter moins de dangers pour l’environnement et la santé humaine que d’autres produits de Clorox.
Clorox n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.
Verdict: est-ce du greenwashing? Oui.
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Pour en arriver à ces conclusions, nous nous sommes basés sur les 7 péchés du greenwashing, identifiés par TerraChoice, propriété de Underwriters Laboratories, l’organisme derrière la certification Ecologo: le compromis caché, l’absence de preuve, l’imprécision, l’étiquette trompeuse, l’impertinence, le moindre mal et le petit mensonge.