Gratuité de la contraception au Québec: «Je ne vois aucune raison de la part du gouvernement de ne pas aller de l'avant», estime Ruba Ghazal

Dominique Plante
La co-porte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal, déposera bientôt un nouveau projet de loi pour rendre les moyens de contraception gratuits au Québec. Elle espère pouvoir convaincre François Legault et ne voit «aucune raison» qui justifierait un refus.
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«Je ne vois aucune raison de la part du gouvernement de ne pas aller de l’avant», a-t-elle déclaré en entrevue à LCN samedi.
La députée de Mercier compte présenter son projet d’ici la fin de la session parlementaire. L’objectif est d’intégrer tous les produits de la contraception hormonale dans le régime de l’assurance maladie, allant de la pilule et du stérilet aux timbres et aux injections. L’opération pour insérer le stérilet deviendrait également gratuite.

«C’est déjà le cas en Colombie-Britannique, même au Manitoba, a-t-elle indiqué. J’aurais aimé qu’on soit les précurseurs au Québec, mais ce n’est pas grave, c’est pour ça que je fais cette proposition-là au gouvernement.»
Deux arguments contre Legault
Ruba Ghazal détient deux points pour défendre son projet de loi à l’Assemblée nationale.
D’abord, elle estime qu’un pourcentage de femmes ne se protège pas adéquatement en raison des prix des produits.
«Un quart des jeunes femmes n’utilisent aucune contraception, alors qu’elles en auraient besoin. Donc, elles sont à risque d’avoir une grossesse non désirée, parce que la première barrière à utiliser la contraception, c’est le coût», a-t-elle expliqué.
La porte-parole ajoute qu’avec l’augmentation du coût de la vie et du panier d’épicerie, en plus des menaces de tarifs douaniers de Donald Trump, cette mesure enlèverait un poids sur les épaules des femmes.
Son deuxième point est basé sur des économies qui reviendraient même à l’État.
«Un des arguments que j’ai amené, en plus d’amener une avancée pour les femmes et de leur permettre de faire les meilleurs choix pour elles-mêmes et leur corps, [c’est] aussi que l’État québécois allait faire des économies», a-t-elle annoncé.
Selon ses calculs, si l’État investit 55 M$ par année dans ce projet de loi, ça serait 80 M$ qui se retrouveraient dans les coffres de Québec.
«La prévention, ça rapporte», a ajouté la députée.
Cette dernière considère que cette loi permettrait de montrer une meilleure avancée que nos voisins du Sud en matière de santé et de droits des femmes.
«On a besoin de cet espoir, face à ce qui se passe aux États-Unis avec Donald Trump, cet homme président des États-Unis qui est misogyne, qui est un agresseur sexuel», a-t-elle estimé.
«Et ici, au Québec, ça ne fait pas partie de nos valeurs», a déclaré Mme Ghazal.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.