Gilles Courteau remet sa démission; Cecchini le remplace
TVA Sports et Agence QMI
Le commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) Gilles Courteau a remis sa démission, dimanche.
L’homme de 65 ans en a fait l’annonce dans une lettre publiée sur ses réseaux sociaux. Selon ce que rapporte le Journal de Québec, Mario Cecchini remplacera Courteau.
Entre-temps, l'adjoint de Courteau, Martin Lavallée, agira à titre de commissaire sur une base intérimaire.
Aujourd’hui, j’ai communiqué avec monsieur Richard Létourneau, président du comité exécutif de la @LHJMQ, pour lui annoncer ma démission, effective immédiatement. Après avoir consacré ma vie à la ligue, il est temps pour moi de tirer ma révérence et de passer le flambeau. pic.twitter.com/uq70W2jVDZ
— Gilles Courteau (@gcourteauhockey) 5 mars 2023
«Je ne suis plus le commissaire de la LHJMQ, a-t-il écrit dans sa missive. Quand on a consacré l’essentiel de sa vie à une organisation, c’est difficile de réaliser que le moment est venu de passer le flambeau. Malgré que ce ne soit pas une décision facile à prendre, elle s’impose.»
«De surcroît , les événements récents ont pris une ampleur telle que les membres de ma famille étaient éprouvés. Persister aurait été de l’entêtement», a ajouté Courteau.
L’homme qui était en poste depuis 1986 est présentement au cœur d’une tempête reliée au scandale des initiations dans le monde du hockey. Appelé à témoigner devant une commission parlementaire à Québec le 23 février dernier, Courteau a répondu aux questions des députés à l’Assemblée nationale à la suite des révélations de Radio-Canada sur la demande de recours collectif menée notamment par l’ancien joueur de la LNH Daniel Carcillo et au cours de laquelle des actes barbares lors de rites d’initiation dans la Ligue canadienne de hockey (LCH) ont été dévoilés.
Lors de la mêlée de presse qui s’en est suivie, le commissaire du circuit a révélé qu’une seule de la vingtaine de déclarations assermentées dans le cadre de la demande de recours collectif avait été signée par un ancien de la LHJMQ, Stephen Quirk, pour des événements survenus entre 1995 et 1998. Il portait alors les couleurs des Alpines, équipe qui est devenue les Wildcats de Moncton.
«Et il n’y a rien de connotation sexuelle dans ce qui est énoncé dans son affidavit», avait-il assuré devant les médias.
Or, il appert que M. Courteau faisait fausse route. M. Quirk raconte entre autres que des coéquipiers ont pris «de la crème analgésique chauffante et ils l’ont insérée dans [son] anus en [le] pénétrant avec leurs doigts.»
Cecchini comme commissaire
C’est l’actuel président par intérim des Alouettes de Montréal, Mario Cecchini, qui deviendra le prochain commissaire de la LHJMQ.
Selon ce qu’a appris le journaliste du Journal de Québec Kevin Dubé, il a été nommé par un vote unanime des propriétaires du circuit la fin de semaine dernière. Sa nomination devrait être confirmée au courant de la prochaine semaine.
En janvier 2020, M. Cecchini a été embauché à titre de président des Alouettes, après avoir œuvré pendant de nombreuses années comme dirigeants dans les médias québécois.
Son contrat avec les «Als» n’a pas été renouvelé par les anciens propriétaires en décembre dernier. La Ligue canadienne lui a cependant redonné son poste de manière intérimaire le 14 février, quand le circuit a mis le club sous tutelle. Il a présentement la mission de gérer les affaires quotidiennes du club et d’aider dans le processus de vente de l’équipe.
Ce qu’ils ont dit :
«Nous prenons acte de la démission de M. Courteau. Nous entendons travailler en étroite collaboration avec son successeur pour nous assurer que le développement de nos jeunes se fasse dans un contexte sain et sécuritaire.» - Isabelle Charest, ministre responsable du Sport
«Nous prenons acte de la décision de monsieur Courteau. Nous souhaitons tout de même qu’il soit présent en commission parlementaire. Nous avons encore des questions pour lui.» - Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia et porte-parole du Parti Québécois en matière de Sport, Loisir et Plein air
«Il était devenu très clair après son passage en commission parlementaire que Gilles Courteau n’avait plus la légitimité ni la marge de manœuvre pour rester en poste. Je salue sa décision de passer le flambeau immédiatement. Quant à nous, parlementaires, le travail a à peine débuté avec cette commission parlementaire et nous devons poursuivre ce travail afin de nous assurer de trouver les solutions pour protéger l’intégrité des jeunes qui pratiquent des sports au Québec.» - Vincent Marissal, responsable solidaire en matière de sports et de loisirs.
- Avec la collaboration de Kevin Dubé et de Rémi Nadeau