Georges Pothier en paix avec sa décision de prendre sa retraite
Daniel Daignault
C’est le jeudi 15 juin que Georges Pothier fera sa dernière apparition à Salut Bonjour, qu’il quittera ses camarades de travail afin de profiter d’une retraite bien méritée. Une décision qu’il a pris le temps de mûrir et qui donne l’occasion à ce vétéran de l’information de jeter un regard sur son brillant parcours.
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Georges, le décompte avant la toute dernière émission est amorcé depuis un moment. Comment vous sentez-vous?
Ça fait plusieurs mois que c’est convenu avec la direction. Cet hiver, je savais que ça s’en venait, mais je ne l’avais pas réalisé autant. Depuis trois semaines, un mois, ça va vite, vite, vite, et c’est correct. Je suis vraiment content. À au moins deux reprises au cours des années précédentes, j’ai parlé de prendre ma retraite à Kim (Kim Larouche, la productrice au contenu de l’émission) et à Gino. Ils me disaient: «Reste donc, continue!», et je me rends compte que je n’étais pas prêt à partir à ce moment-là, que je voulais continuer.
Vous avez toujours considéré que c’était un privilège de faire partie de l’équipe de Salut Bonjour?
Oui. C’est particulier parce que tous les matins, on entre dans la cuisine des gens. Ils allument la télévision sur le comptoir et on mange nos toasts quasiment avec eux. Aucune personne qui travaille à Salut Bonjour ne sous-estime la chance qu’il ou elle a, mais je le réalisais particulièrement. Pour moi, c’était quelque chose.
Avez-vous des plans pour la retraite?
Quand on me pose la question, je réponds que je suis très bon à ne rien faire. Je peux très bien ne rien faire... jusqu’à un certain point, c’est sûr. J’ai encore plein d’énergie, beaucoup d’idées et j’ai du plaisir à faire des collaborations. Mais quelle forme ça prendra? Je ne le sais pas. Est-ce qu’on va me proposer des choses? Je ne le sais pas, mais je ne rembarquerai pas dans un truc à temps plein. Je veux profiter des belles années de santé pour voyager avec ma blonde, faire de la voile l’été. Elle a un cheval, et je l’accompagne dans ce loisir. Quand septembre va arriver, je vais peut-être me dire: «Une semaine, c’est x nombre d’heures, et il faut les occuper». C’est bien beau faire du jardinage, mais à un moment donné, il y a une fin à ça!
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Salut Bonjour vous aura permis de vivre toutes sortes d’émotions...
Il n’y a pas d’autres créneaux comme celui-là au Québec. On peut être parfaitement sérieux ou même grave, en fonction de l’actualité. S’il y a une tragédie, on ne va pas faire de farces cinq minutes après. Si on prend, disons, un matin normal, il y a des nouvelles sérieuses, mais l’une des grandes qualités de Gino est de tenir tout ça ensemble, évidemment avec finesse et intelligence. On peut aller ailleurs, même le gars des nouvelles y est autorisé, et j’ai eu du plaisir à le faire.
Contrairement à ce que chantait Joe Dassin, les matins se suivent et ne se ressemblent pas?
Oui, dans une émission on peut vivre un fou rire et un autre jour, comme l’automne dernier, avoir la visite sur le plateau de quelqu’un comme le Secrétaire d’État américain Antony Blinken, avec toute la sécurité incroyable que son poste impose. Ç’a été la seule entrevue en français qu’il accordait au pays, et c’est à Salut Bonjour qu’on l’a offerte. C’est un monsieur exceptionnel. Évidemment, il ne s’est pas rendu là par hasard, il est brillant et parle un français exquis. On a fait une entrevue de fond avec lui, on a parlé de la guerre en Ukraine et d’autres sujets évidents, et on était tous éberlués par la sécurité autour de lui. Les services secrets sont venus deux fois dans la semaine pour s’assurer par où il entrait, par où il sortait, où il se ferait maquiller. Ils sont des dizaines à s’occuper de lui, et on voit les véhicules blindés, les gros VUS noirs, des dizaines de limousines, le FBI partout. Je peux dire que de vivre ça, c’est vraiment formidable!
Vous avez fait de la radio puis travaillé à LCN, ARGENT et enfin à Salut Bonjour. Quels sont vos plaisirs mis à part le travail?
On a deux petits-enfants qui auront cinq ans et deux ans cet été, et on les aime évidemment beaucoup. On les garde régulièrement, ils sont souvent avec nous dans les Laurentides. C’est une occupation qui est bien agréable. L’autre chose, c’est que je suis un fou de lecture, j’ai toujours aimé ça. Une journée au cours de laquelle je n’ai pas lu, je ne me sens pas bien. Imaginez-moi dans une chaise longue à côté de la piscine avec deux, trois livres sur la table, ça va ressembler à ça. Je vais faire du vélo aussi, me tenir en forme. La retraite, ça se prépare un peu, mais il y a aussi une part d’inconnu, c’est comme se jeter dans le vide. J’ai hâte de voir comment ça va se passer en le vivant. Ça fait quand même 40 et quelques années qu’à l’automne, c’était automatique, je retournais au travail!
Georges sera à l’antenne de Salut Bonjour pour un dernier tour de piste du lundi 12 juin au jeudi 15 juin dès 6 h, à TVA.