Geoff Molson toujours invisible
Jonathan Bernier
La saison du Canadien est à l’agonie. Dominique Ducharme se démène comme un diable dans l’eau bénite pour tenter de garder le cap en dépit des effectifs qu’il a sous la main.
Matin et soir, il affronte les médias et les partisans en montant sur un podium qui, avant longtemps, pourrait bien se transformer en pilori. Pendant ce temps, au septième étage du Centre Bell, Geoff Molson regarde la situation sans donner signe de vie.
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Le propriétaire, président et chef de la direction de l’entreprise a bien fait une petite saucette à Val-d’Or, en début de semaine, pour inaugurer la 12e patinoire du programme Bleu, Blanc, Bouge. Toutefois, dans l’invitation, l’organisation avait bien pris soin de taire sa présence.
Loin des micros
Tant et si bien que seuls les médias locaux étaient sur place. Et quand on habite à 5 h 30 de voiture de l’avenue des Canadiens-de-Montréal, on se fout un peu de ce qui se passe au sein de l’équipe. Et ça se comprend.
Donc, le risque pour M. Molson d’être la cible de questions corsées sur la situation de son équipe était bien mince.
Évidemment, le danger était beaucoup plus grand lors du dévoilement de la grande murale ornant désormais le mur du Centre Bell adjacent à la Cour Rio Tinto. Événement qui se tenait vendredi. Ce qui n’est sans doute pas étranger au fait que M. Molson brillait par son absence.
C’est plutôt France Margaret Bélanger, présidente sports et divertissement du groupe CH, qui avait été déléguée sur place. Bien sûr, Mme Bélanger n’est pas nécessairement la personne tout indiquée pour discuter des décisions qui pourraient survenir dans l’organigramme-hockey, mais puisque le grand patron fait le mort depuis le début de la saison, il fallait bien poser la question sur l’avenir de Marc Bergevin à quelqu’un.
«Je m’occupe principalement de l’aspect business, a-t-elle d’abord rappelé. Mais, dans le moment, il n’y a rien à annoncer. Lorsque ce sera le cas, vous serez les premiers avisés.»
«Si vous ne le voyez pas [M. Molson], c’est qu’il n’a pas plus à dire que ce que je vous dis. Ça veut dire que c’est le statu quo jusqu’à nouvel ordre», a-t-elle ajouté lors d’un entretien courtois avec le représentant du Journal de Montréal.
Pas de stress
Mais, pendant ce temps, les huées se font de plus en plus persistantes au Centre Bell, et pas que dans les hauteurs de l'amphithéâtre. D’ailleurs, on voit de plus en plus de sièges vides dans les rouges.
Mme Bélanger a beau affirmer que cela s’explique en partie par le télétravail – les gens de la Rive-Sud et de la Rive-Nord trouveraient plus complexe de s’aventurer à Montréal pour des matchs à 19 h –, il n’empêche que le produit offert n’a rien de bien attrayant.
«On ne se cachera pas que si l’équipe enfilait un paquet de victoires de suite, l’engouement serait encore plus grand pour les billets. Il n’en demeure pas moins qu’on a des partisans extraordinaires qui sont au rendez-vous autant quand ça va bien que quand ça va moins bien», a soutenu celle qui œuvre au sein de l’entreprise depuis 2013.
«Bien entendu, on adorerait être capable d’afficher un début de saison différent. Mais on garde espoir», a-t-elle poursuivi.
Quand on sort d’une pandémie au cours de laquelle l’équipe a joué toute une saison devant des gradins vides avant d’ouvrir les portes à quelques milliers de partisans lors des séries éliminatoires (en plus de l’annulation de tous les spectacles et festivals), disons que ça ne doit pas aider à amoindrir l’impact financier.
«Les partenaires corporatifs, les commanditaires sont là. Ça va super bien au niveau des loges. Les gens étaient prêts à recommencer à suivre l’équipe», s’est-elle réjouie.
Bref, l’argent a recommencé à entrer dans les coffres. Donc, pas de stress.