Gaza: qui étaient les sept humanitaires tués dans une frappe israélienne?
AFP
Trois travailleurs humanitaires, leurs trois consultants en sécurité et leur chauffeur-interprète palestinien: qui étaient les sept victimes travaillant pour l'ONG américaine World Central Kitchen tuées lundi par une frappe israélienne ?
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Les dépouilles des six victimes étrangères ont été évacuées de Gaza mercredi, tandis que celle du chauffeur palestinien a été inhumée mardi à Rafah.
World Central Kitchen, fondée par le célèbre chef américano-espagnol José Andrés, participait à l'acheminement de l'aide à Gaza par bateau depuis Chypre, avant la suspension de ses activités dans la région en réaction au drame.
Lalzawmi Frankcom, Australienne de 43 ans
Surnommée Zomi, la quadragénaire était une travailleuse humanitaire expérimentée, déjà intervenue au Maroc après le dévastateur séisme de 2023, aux Bahamas après l'Ouragan Dorian de 2019 et dans son propre pays pendant les incendies qui ont ravagé l'Australie fin 2019-début 2020.
Une semaine avant sa mort, l'Australienne était filmée dans la bande de Gaza aux côtés des cuisiniers de l'ONG. «Voici le magnifique riz parfumé qui sera servi aujourd'hui par la cuisine de Deir al-Balah» (ville du centre de la bande de Gaza, ndlr), disait-elle, souriante.
Née à Melbourne, Lalzawmi Frankcom grandit à Sydney, selon le Sydney Morning Herald. Diplômée en psychologie, elle travailla pour la banque du Commonwealth pendant huit ans avant de déménager aux Etats-Unis en 2019 pour rejoindre World Central Kitchen.
En 2022, elle foula le tapis rouge aux Emmy Awards à Los Angeles, à l'occasion de la nomination de «We Feed People», un documentaire de l'Américain Ron Howard sur le chef José Andrés et son ONG, selon le Sydney Morning Herald.
Damian Soból, Polonais de 35 ans
Originaire de Przemysl, petite ville du sud-est de la Pologne non loin de la frontière ukrainienne, le trentenaire s'est engagé dans les activités de World Central Kitchen en 2022, dès le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. D'abord comme traducteur, puis coordinateur.
Il vint d'abord en aide aux Ukrainiens fuyant massivement leur pays, puis participa a des missions à Kiev, Lviv, Boutcha ou Kharkiv, selon Mikołaj Rykowski, président de la Fondation humanitaire polonaise Wolne Miejsce (Place libre), avec laquelle Damian Soból collabora à de nombreuses reprises.
En 2023, il se rendit en Turquie puis au Maroc, au chevet des victimes des séismes.
Jacob Flickinger, Canado-Américain de 33 ans
Le binational travaillait depuis début mars comme bénévole à Gaza, où il distribuait de la nourriture aux Palestiniens.
Jacob Flickinger avait déjà travaillé pour World Central Kitchen auparavant, lors d'une mission au Mexique.
Il laisse derrière lui sa compagne et un bébé d'un an.
Saifeddin Issam Ayad Abutaha, Palestinien de 25 ans
Le jeune Gazaoui était le chauffeur et interprète des travailleurs humanitaires de World Central Kitchen. Ses funérailles ont rassemblé des centaines de proches dans sa ville de Rafah, selon la BBC.
«Il était heureux de travailler pour une organisation qui fournit de l'aide humanitaire aux déplacés», selon un ami proche, cité par la chaîne britannique.
Trois Britanniques de 57, 47 et 33 ans
Trois Britanniques sont morts aux côtés des humanitaires de World Central Kitchen, qu'ils conseillaient en matière de sécurité pendant leur mission à Gaza. Ils étaient employés par Solace Global, une entreprise de sécurité basée à Dorset (sud-ouest de l'Angleterre).
John Chapman, 57 ans, avait servi dans la marine, notamment dans une unité d'élite, et dans les forces spéciales britanniques, selon The Sun. «C'était un gars très apprécié et très populaire», selon un ancien camarade cité par le tabloïd. Sa famille pleure dans un communiqué «un père, un mari, un fils et un frère formidable».
Natif de Bristol (ouest de l'Angleterre), James Kirby, 47 ans, avait servi dans l'armée britannique en Bosnie et Afghanistan, avant de devenir consultant dans le privé, selon un communiqué de sa famille. «James était toujours prêt à tendre la main, même face à une violence insensée», selon sa famille.
Après une première expérience de couvreur, James Henderson, 33 ans, avait servi six ans dans la marine britannique, selon sa page publiée sur le réseau social professionnel LinkedIn. Jim, comme ses proches le surnommaient, avait quitté l'armée en 2016, pour travailler dans des entreprises de sécurité.