Gaza: Borrell suggère aux États-Unis de livrer moins d'armes à Israël
Agence France Presse
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a suggéré lundi aux États-Unis de livrer moins d'armes à Israël s'ils estiment qu'il y a trop de morts du côté palestinien.
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«Si vous pensez que trop de gens sont tués, peut-être devriez-vous fournir moins d'armes afin d'empêcher que tant de gens soient tués. N'est-ce pas logique ?», a-t-il affirmé devant la presse, évoquant des déclarations du président américain Joe Biden jugeant «excessive» la riposte israélienne à Gaza.
«Tout le monde va à Tel-Aviv en suppliant, s'il vous plaît ne faites pas ça, protégez les civils, ne tuez pas autant de gens», a encore dit M. Borrell, à l'issue d'une rencontre des ministres du Développement de l'Union européenne (UE). Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu «n'écoute personne», a-t-il ajouté.
«Ils vont évacuer» les Palestiniens. «Où ? Sur la lune ?», s'est-il encore demandé, en référence à l'offensive annoncée par Israël dans le sud de la bande de Gaza où sont massés des centaines de milliers de Palestiniens.
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Lundi, la Cour d'appel de La Haye a ordonné aux Pays-Bas d'arrêter l'exportation de pièces de F-35 à Israël, jugeant qu'il existait «un risque évident que de graves violations du droit humanitaire de la guerre soient commises dans la bande de Gaza» avec les avions de combat F-35 israéliens.
«Je n'ai aucune idée de ce qu'est un endroit sûr dans la bande de Gaza», a affirmé de son côté Philippe Lazzarini, patron de l'agence d'aide aux réfugiés palestiniens de l'ONU (UNWRA), lors de cette conférence de presse.
Il a fait part du sentiment de «panique» concernant l'opération prévue de l'armée israélienne dans le sud de Gaza.
«On parle de 5% de la population qui a été tuée, blessée ou a été portée disparue, soit plus de 100 000 personnes sur une population de deux millions, et en seulement quatre mois», a-t-il déclaré.
L'offensive israélienne a fait 28.340 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui a dénombré lundi 164 morts en 24 heures.
Interrogé sur les perspectives d'avenir de cette agence qu'Israël veut voir démanteler après des accusations de complicité avec le Hamas, M. Lazzarini a affirmé que la fin des opérations de l'UNWRA «priverait d'éducation un demi million d'enfants à Gaza», et affecterait plus de cinq millions de réfugiés palestiniens, en Israël, au Liban et en Jordanie.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1 160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.