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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Garderie: on ne parle pas assez des 33 356 enfants qui attendent une place

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Photo portrait de Philippe-Vincent Foisy

Philippe-Vincent Foisy

2 février 2023
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Il faut saluer la volonté du gouvernement Legault de mettre en place des tableaux de bord.

C’est un geste de transparence utile.

Encore faut-il que ces tableaux mesurent ce qui est pertinent.

Le plus récent tableau nous vient du ministère de la Famille, qui a choisi de mesurer la création de nouvelles places en garderie.

Un chiffre intéressant, mais qui ne veut pas dire grand-chose pour bien des parents.

Créer 300 nouvelles places, c’est bien, mais si 500 enfants s’ajoutent à la liste d’attente entre-temps, on n’est pas sorti du bois.

33 356

Le chiffre essentiel est inscrit timidement en gris pâle sous les graphiques colorés.

Et ce chiffre est inquiétant : 33 356 ! C’est le nombre d’enfants qui attendent une place en garderie.

Ce ne sont pas des enfants à naître ni des enfants en garderie privée qui attendent une place dans un CPE. Ce sont des enfants sans garderie.

C’est stressant, difficile et préoccupant pour les parents de ces 33 356 enfants qui mettent leur vie sur pause. Collectivement, on n’a pas le luxe de se priver de ces talents.

Et il n’y a pas de 811, de garderies sans rendez-vous, d’urgences pour aider les parents.

La ministre de la Famille, Suzanne Roy, en est consciente, mais « malheureusement, on n’a pas de baguette magique [pour] compléter le réseau », me disait-elle.

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Nouvelle cible

Le nombre d’enfants en attente d’une place devrait être l’indicateur clé du tableau de bord.

Par contre, ce chiffre est difficile à obtenir parce qu’on est encore pris avec le bordel de la Place 0-5. Ce service obligatoire qui ne garantit pas de place, qui n’est pas transparent et qui cause bien des maux de tête aux familles.

Le chiffre de 33 356 date du mois d’août. Oui, oui, du mois d’août.

Une réforme rapidement SVP

Il faut attendre un guichet d’accès unique, un vrai, avant d’avoir l’heure juste et d’être capable de faire le suivi en temps réel.

L’équipe de la ministre me dit que ça pourrait prendre au moins deux ans, mais qu’ils poussent bien fort pour que ça se règle d’ici 12 à 18 mois.

On devrait alors être en mesure de faire un suivi rapide et d’indiquer aux parents le temps d’attente avant qu’une place se libère.

Un peu comme avec le réseau de la santé, on ne peut qu’espérer que la bureaucratie, la ministre et le réseau s’activent pour y arriver.

Le tableau de bord a permis au ministère fédéral des Affaires autochtones d’accélérer la levée des avis d’ébullition, alors il faut garder espoir !

Un bémol

Par contre, à force de voir que c’est compliqué ou lent, en santé, en éducation, dans les garderies, pour la lutte contre les changements climatiques... on risque de s’habituer à la lenteur.

C’est peut-être ça le nouveau modèle québécois... En tout cas, c’est bon pour la patience !

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