Publicité
L'article provient de 7 jours
Culture

L’idole | Gabriel Sabourin « Mon père est mon modèle»

Photo : Patrick Seguin
Partager

Michèle Lemieux

2020-01-30T05:00:00Z
2023-10-12T23:19:27.193Z
Partager

Gabriel Sabourin n’a pas eu à chercher midi à 14 heures pour désigner «la» personne qui a eu une influence sur son choix de carrière: il a grandi auprès d’elle. Pour le fils du grand acteur et scénariste Marcel Sabourin, l’occasion était trop belle de lui rendre hommage par le biais de cette chronique.

Cest_coeur_qui_meurt_TR_TVA_BP
Photo : Bruno Petrozza
Marcel Sabourin

«Évidemment, mon père est mon modèle, confie Gabriel Sabourin d’entrée de jeu. Le plaisir qu’il prend à raconter des histoires m’a toujours fasciné. Récemment, nous sommes allés voir un match de hockey, et j’ai constaté qu’il a toujours cette flamme. Ça me touche beaucoup, car c’est pour cette raison que je fais ce métier. Plus je vieillis, plus je me rends compte que ce qui m’intéresse, ce n’est pas de me voir à l’écran ou de voir mon nom au générique, mais plutôt de raconter des histoires, parce qu’elles contiennent toute notre humanité, nos questionnements, nos bonheurs, nos tristesses... Ça me touche beaucoup que mon père ait toujours communiqué. C’est un grand conteur.» 

Publicité

Un pédagogue efficace 

Photo : © Radio-Canada
Avec Henri Chassé et Sébastien Delorme dans Le monde de Charlotte.

«Mon père est aussi un grand pédagogue, poursuit le comédien. Je l’ai eu comme professeur à l’École nationale de théâtre dès la première semaine. Il donnait des stages au début et à la fin de l’année. D’anciens camarades de classe m’ont avoué, des années plus tard, qu’ils ignoraient que Marcel Sabourin était mon père. Quand ils m’ont vu aller vers lui pour l’embrasser dès le premier cours, ils ont pensé que j’essayais de plaire à mon prof! (rires) Je croyais que tout le monde connaissait notre lien de parenté, mais ça n’était pas le cas. Durant ces week-ends, mon père m’a appris des choses qui me servent encore comme comédien.» 

Lorsqu’il ressasse ses souvenirs d’enfance, Gabriel revoit son père dans La Ribouldingue. «Je n’ai pas vu la première diffusion, mais plutôt les reprises, spécifie-t-il. Mon père incarnait le professeur Mandibule. Je me souviens aussi du film Le Martien de Noël, dans lequel il tenait le rôle du Martien. À l’école, on avait projeté le film sur un écran géant dans le gymnase. Tous les élèves étaient présents. Pensant bien faire, la directrice avait pris le temps d’expliquer que deux des enfants du Martien étaient dans la salle... et elle nous avait demandé, à mon frère Thomas et à moi, de nous lever devant tout le monde. Pour nous, ç’a été un moment pénible et traumatisant. Le Martien était un personnage étrange... Tout le monde nous regardait sans qu’on puisse dire si c’était avec envie, avec jalousie ou avec curiosité. Subitement, nous avons dû composer avec le fait que nous avions un père acteur.» 

Publicité

Une centaine de films

Toute la verite
Photo : Pierre Crepo
Dans Toute la vérité.

Impossible de faire la nomenclature des rôles que Marcel Sabourin a tenus au grand écran. Mentionnons simplement quelques classiques du cinéma québécois dans lesquels il a joué: Deux femmes en or, La maudite galette, La mort d’un bûcheron, Bingo et Jésus de Montréal. «Mon père a fait beaucoup de cinéma dans les années 1970, confirme Gabriel. Je pense qu’il a une centaine de films à son actif, un nombre vertigineux! Lorsque j’avais 14 ans, c’était le début des films sur VHS. J’avais enregistré l’émission Avec un grand A pour laquelle il avait remporté un Gémeaux. Il y tenait le rôle d’un acteur qui avait une tumeur au cerveau et qui perdait peu à peu ses facultés. Muriel Dutil incarnait sa femme. Elle aussi avait remporté un Gémeaux. Ils formaient un duo d’acteurs formidable!» 

Un scénariste inspirant 

Les Parent
Photo : Marlene Gelineau Payett
Avec Louise Turcot dans Les Parent.

Au petit écran, on se rappelle Marcel Sabourin dans Grand-papa, Du tac au tac, Duplessis, Riel, La bonne aventure, Montréal, ville ouverte, 2 frères, Le monde de Charlotte, Emma, Les Parent, Trauma et Toute la vérité, pour ne nommer que ces séries. Et le grand comédien est aussi scénariste — J.A. Martin photographe, Cordélia, Willie, etc. «J’aime sa fantaisie, son plaisir à improviser et à faire vivre ses personnages de façon originale. Il m’inspire aussi dans son écriture. Nous discutons souvent d’écriture, du plaisir que nous avons à imaginer et à raconter des histoires», conclut Gabriel.

Publicité
Publicité