Gabriel Perreault, le couteau suisse de la jeune élite américaine
Nicolas Cloutier
Au risque de faire vieillir certains lecteurs, les espoirs qui seront réclamés au repêchage de la LNH l’été prochain sont des enfants du lockout de 2004-2005. C’est le cas de Gabriel Perreault, qui entend devenir le deuxième fils de Yanic à être sélectionné au 1er tour.
«J’étais censé naître à Nashville, mais comme mon père n’a pas joué avec les Predators cette année-là, c’est à Sherbrooke que c’est arrivé», a expliqué le jeune attaquant lors d’un entretien avec le TVASports.ca. C’est ironiquement à Nashville que son nom sera appelé dans plusieurs mois.
Si Gabriel Perreault est bel et bien Québécois, disons que Gabriel est rapidement devenu Gabe, par la force des choses. La famille Perreault a dû déménager à Chicago lorsque Yanic a obtenu un poste d’entraîneur au développement des joueurs avec les Blackhawks en 2013-2014.
Les exploits de Gabe avec le Mission de Chicago durant son adolescence l’ont vu atterrir au sein de l’une des écoles de développement les plus prestigieuses du hockey, celle du programme national américain.
Le jeune homme prévoit ensuite faire le saut dans la NCAA l’an prochain, bien qu’il ait considéré la Ligue junior de l’Ontario – son frère Jacob, un espoir des Ducks d’Anaheim avait opté pour cette option en raison de la proximité géographique du Sting de Sarnia, qui joue à cinq heures de route de Chicago. Détrompez-vous, les Perreault n’ont pas une dent contre la LHJMQ...
«Je suis en train de visiter les collèges américains, je n’ai pas encore signé ma lettre d’intention, a mentionné Gabriel Perreault. Je veux observer un peu le début de saison dans la NCAA pour prendre une décision éclairée.
«Jusqu’ici, j’ai visité Boston College, Boston University, Michigan State, Wisconsin et j’irai probablement voir l’Université du Minnesota. Je choisirai parmi ces cinq écoles.»
Cerveau de hockey
Le benjamin des Perreault n’a pas lésiné sur les efforts pour en mettre plein la vue aux recruteurs à l’année de son repêchage.
En l’espace d’un an, il a travaillé d’arrache-pied avec le préparateur physique du programme de développement américain, Brian Galivan, si bien qu’il dit avoir gagné près de 25 lb, dont 17 lb de muscle. Il a aussi gagné un pouce ou deux, de sorte qu’il mesure désormais 5 pi 11.
Mais qu’importe, Gabriel Perreault n’a pas besoin d’être le joueur le plus imposant sur la patinoire. Ce ne sera pas sa marque de commerce au plus haut niveau.
Si Jacob est le franc-tireur dans la famille, Gabriel est le passeur. Sa vision et son sens du jeu constituent ses plus grandes forces.
Son entraîneur au sein de l’équipe nationale américaine, Dan Muse, n’a pas mis beaucoup de temps à réaliser qu’il vient d’une famille de hockey.
«Il a un cerveau de hockey fantastique, a-t-il confirmé au TVASports.ca. C’est ce qui ressort chez lui. Sa façon de voir le jeu et d’attaquer les ouvertures. Sa façon de se rendre disponible. Ses instincts offensifs sont simplement vraiment bons. En plus, il a ce don d’exécuter avec grande efficacité dans les espaces restreints. Quand tu combines tout ça ensemble... disons que c’est très plaisant.»
Uncommitted Gabe Perreault against MSU.
— Michigan State Hockey Hub (@MSU_H_H) 2 octobre 2022
A tap in goal in front of the the Munnsters who have signs campaigning for him to come to MSU.
Also, a great scoring chance denied by St. Cyr.
Extremely talented kid. Could get used to seeing him playing at Munn pic.twitter.com/tcpL8frpGv
À en croire les paroles de Muse, qui chantait les louanges de son joueur au téléphone, Gabriel a été bien élevé par le paternel, qui s’est chargé de son développement de A à Z à bas âge.
«Il ne reçoit pas assez de crédit aussi pour ses instincts défensifs, a ajouté l’entraîneur de l’équipe américaine de développement. Il anticipe bien où la rondelle va se retrouver. Les petites choses que l’on peut déceler dans son jeu, il les exécute à un haut niveau. Il soutire beaucoup de rondelles à l’adversaire, il est habile en réception de passe et vraiment, vraiment efficace en transition.»
Véritable couteau suisse, Perreault peut être utilisé à chacune des trois positions à l’attaque, et dans toutes sortes de casting.
«Il a surtout joué à l’aile, à gauche comme à droite, mais je l’ai employé au centre aussi à l’occasion, a souligné Muse. Je serais parfaitement à l’aise de l’utiliser au centre. L’an dernier, je l’employais à différents endroits en avantage numérique et il était bon partout! Et il est aussi très bon pour nous à court d’un homme.»
L'influence du paternel
Avant de travailler avec la relève des Blackhawks, c'est à ses enfants que Yanic Perreault a transmis son savoir. Jeremy (23 ans), Liliane (22 ans), Jacob (20 ans) et Gabriel ont tous été initiés au hockey.
Comme vous pouvez vous en douter, il y a eu une portion sur les mises au jeu dans l'enseignement. C'est un aspect du jeu dans lequel excellait l'ex-joueur de centre des Canadiens de Montréal.
«Mon père a eu un énorme impact sur mon développement en tant que joueur de hockey, a confié Gabriel Perreault. Il m'a pratiquement appris tout ce que je connais aujourd'hui.»
Maintenant qu'il a déménagé au Michigan avec sa mère pour poursuivre son développement de hockeyeur, le jeune homme savoure encore plus les moments père-fils durant la saison morte.
«Parfois, il loue la patinoire pour la famille et on invite quelques amis. On en profite pour exercer nos habiletés individuelles. C'est toujours plaisant de partager ce genre de moments avec lui.»
Gabriel n'a pas vraiment abordé avec son père la possibilité d'être repêché par les Canadiens.
«Mais c'est sûr que ce serait vraiment spécial pour la famille...»
Il ne peut contrôler où et quand il sera réclamé, mais il a une opinion bien arrêtée sur le rang de sélection de l'espoir du Tricolore Lane Hutson, avec qui il a évolué l'an passé.
«Le fait qu'il ait glissé au deuxième tour, je trouvais que c'était de la folie. Je sais qu'il est petit, mais avec tout ce talent... C'est probablement le meilleur joueur que j'ai vu de ma vie quand il a la rondelle sur son bâton. Les jeux qu'il peut faire son incroyables. Le voir à l'oeuvre lors des entraînements et en situation de match, c'était spécial pour moi.»