Gabriel Landeskog fait l’unanimité
Jonathan Bernier
Dans la salle réservée aux rencontres entre les joueurs et les médias, Gabriel Landeskog regarde toutes les bannières des équipes championnes du passé.
Sur ces immenses photos, on y aperçoit les Wayne Gretzky, Mario Lemieux, Steve Yzerman, Sidney Crosby.
- À lire aussi: Auston Matthews vole la vedette à Tampa
- À lire aussi: Le meilleur défenseur de l'ère moderne?
«Sur la majorité de ces photos, on voit le capitaine soulever la coupe Stanley, constate l’attaquant de l’Avalanche. C’est seulement parce qu’il a l’honneur d’être le premier à le faire. Mais tout le monde qui est engagé, tout le monde qui est dans cette équipe tire la corde dans la même direction. Ça va prendre tout le monde pour y arriver.»
L’humilité et le leadership du Suédois l’honorent. C’est sans doute en raison de ces qualités que l’entraîneur Joe Sacco lui avait offert le titre de capitaine en 2012.
Selon le site de l’Avalanche, Landeskog est devenu ce jour-là, à 19 ans et 286 jours, le plus jeune capitaine de l’histoire de la LNH, abaissant de 11 jours la marque détenue alors par Crosby.
«Porter le "C" a toujours été un honneur. Je retire une grande fierté de ce rôle. Cette responsabilité et cette pression qui viennent avec ce titre ont fait de moi un meilleur joueur. Savoir qu’il n’y a pas d’endroit pour se cacher a toujours été bon pour moi», a raconté Landeskog, quatrième en ancienneté chez les capitaines de la LNH, derrière Crosby, Jonathan Toews et Alex Ovechkin.
Un exemple pour les plus jeunes
Il fallait que l’organisation croie vraiment en lui pour lui confier cette tâche à peine 15 mois après l’avoir sélectionné au premier tour (deuxième au total) du repêchage de 2011. L’attaquant devenait le quatrième capitaine de la concession depuis son déménagement à Denver en 1996, succédant à Joe Sakic, Adam Foote et Milan Hejduk. Des pas pires souliers à chausser.
«Je l’ai dit le premier jour, je ne serai pas un capitaine parfait. Je ne serai pas Joe Sakic, je vais être moi-même. C’est quelque chose que j’ai maintenu jusqu’à aujourd’hui et je continuerai de le faire», a-t-il raconté.
«Je n’ai jamais pris ce rôle à la légère, mais, en même temps, ce n’est pas le travail d’un seul homme. J’en suis conscient», a-t-il poursuivi.
Dans le vestiaire, il semble faire l’unanimité. Tous ses coéquipiers à qui il a été possible de parler lui vouent un immense respect.
«Il fait tout de la bonne façon, que ce soit sur la glace ou loin de la patinoire, a soutenu Cale Makar. J’ai l’impression qu’il sait toujours quand c’est le bon moment de pousser les gars et, en même temps, quand c’est le bon moment de calmer tout le monde. Il est le meilleur capitaine avec qui j’ai eu la chance de jouer et, évidemment, une grande personne.»
De l’extérieur, difficile de reconnaître ses qualités de meneurs dans le vestiaire. Toutefois, sur la glace, sa contribution ne fait aucun doute. Depuis le début des séries, il domine la colonne des buteurs du Colorado (11) à égalité avec Nathan MacKinnon. Il est un poison en supériorité numérique comme en font foi ses cinq filets (encore une fois à égalité avec MacKinnon).
Une longue reconstruction
Si l’Avalanche devait remporter la coupe Stanley, il serait possiblement l’un des candidats pour l’obtention du trophée Conn-Smythe, remis au joueur le plus utile des séries.
D’ailleurs, si Denver devait atteindre l’objectif ultime, Landeskog pourrait dire qu’il a vu cette équipe passer à travers toutes les étapes d’une reconstruction.
Lui-même l’une des pierres angulaires de cette reconstruction, Landeskog a vu l’Avalanche rater les séries six fois à ses sept premières saisons. Au cours de cette séquence, l’équipe a touché le fond du baril à deux occasions : en 2012-2013, avec une récolte de 39 points, et en 2016-2017, avec une récolte de 48 points.
Deux saisons cauchemardesques qui leur auront au moins permis de sélectionner MacKinnon (premier au total en 2013) et Makar (quatrième au total en 2017).