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Frontière Israël-Liban: «La situation est extrêmement tendue»

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TVA Nouvelles

2023-10-22T00:52:15Z
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La frontière entre Israël et le Liban est le théâtre d’importantes tensions alors que le Hezbollah menace de rejoindre le Hamas dans sa guerre contre Israël si l’attaque terrestre de l’État hébreu sur Gaza qui semble imminente depuis une semaine se concrétise.

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C’est ce qu’affirme le journaliste indépendant Arthur Sarradin, qui se trouve à Beyrouth, en entrevue à LCN.

«La situation est extrêmement tendue, dit-il. C’est-à-dire que depuis une quinzaine de jours, on voit des tentatives d’incursion du côté libanais par des membres du Jihad islamique ou du Hamas. On voit aussi en retour des tirs d’artillerie des deux côtés.»

Pendant ce temps, la population du Liban est divisée.

Certains soutiendraient une offensive du Hezbollah alors que d’autres préfèrent déjà fuir le sud du pays.

«Une grande partie de la population au sud du Liban soutient son action, explique le journaliste. Le Hezbollah depuis maintenant une vingtaine d’années a un peu remplacé un état défaillant. Il finance des écoles, il finance des hôpitaux, il a trouvé le moyen de s’implanter dans des couches de la population très précarisée qui soutiendront une offensive si elle a lieu.»

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«Mais on a aussi pu voir sur le terrain beaucoup de Libanais fuir vers le nord par crainte d’une ouverture d’un front à la frontière, continue-t-il. Donc ce sont des personnes qui craignent surtout l’arrivée d’une guerre. Dans ce cas-là, le soutien est un peu plus relatif.»

Une participation du Hezbollah dans ce conflit armé pourrait avoir de lourdes conséquences, tant au niveau géopolitique dans la région qu’à l'intérieur même du Liban.

«Elle serait catastrophique parce qu'elle signifierait une régionalisation du conflit, soutient M. Sarradin. Si le Liban entre en guerre, il y a de fortes chances que d’autres pays arabes suivent, ou en tout cas se positionnent vis-à-vis de cette entrée en guerre, ce qui est très inquiétant.» 

«Il y a de fortes chances que le Liban ne se relève pas d’une nouvelle guerre, que ce soit une guerre de trop, renchérit-il. Le pays traverse depuis 2019 l’une des pires crises économiques de son histoire. Si jamais il y a une guerre, ce n’est pas certain qu’il y ait de l’argent ni pour la guerre ni pour la reconstruction. Donc ce serait un drame absolu pour le pays.»

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ne s’est cependant toujours pas exprimé sur le conflit depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, ce qui serait un choix stratégique.

«Ne pas s’exprimer, c’est de laisser une épée de Damoclès au-dessus de sa situation, c’est-à-dire qu’on sait que quand il s’exprimera, il dira quelque chose d’important, peut-être une entrée en guerre, peut-être l’annonce d’une désescalade», mentionne le journaliste.

«Ça montre aussi que le Hezbollah continue de soutenir son allié, le Hamas, par une pression tacite à la frontière pour aussi détourner l’attention d’une partie de l’armée israélienne et faire un peu ce chantage et cette manière de dire "si vous attaquez Gaza, nous on est là, on est positionné"», ajoute-t-il.

Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus

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