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François Legault invité au Sommet sur l'ambition climatique

Le Québec est-il vraiment un leader de la lutte aux changements climatiques?

CAPTURE D'ÉCRAN / TVA NOUVELLES / AGENCE QMI
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Photo portrait de Élizabeth Ménard

Élizabeth Ménard

2023-09-14T13:57:26Z
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Le premier ministre du Québec François Legault se rendra au Sommet sur l’ambition climatique, la semaine prochaine à New York, une invitation qu’il considère un honneur soulignant l’exemplarité du Québec dans la lutte aux changements climatiques.

Ce nouveau sommet, qui se tient en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, a pour but d’accélérer l’action climatique en braquant les projecteurs sur les chefs de file dans la mise en place de mesures crédibles et concrètes visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.  

Dans les rangs du premier ministre, cette invitation est perçue comme inusitée et exceptionnelle. Le Québec a dû traverser un processus de sélection pour obtenir cette place réservée aux plus grands leaders climatiques du monde. 

Les Québécois sont de grands émetteurs

Pour se qualifier, la province a notamment fait valoir qu’elle a une électricité propre produite à 99% à partir de sources renouvelables et que les émissions de gaz à effet de serre (GES) de ses habitants sont les plus faibles en Amérique du Nord à 8,63 tonnes (équivalent en co2) par personne. 

Ce chiffre est toutefois contesté puisqu’il diverge selon les méthodes de calcul et n’inclut pas les GES liés à la consommation de biens produits à l’extérieur de la province puis importés. La vraie empreinte carbone des Québécois serait plutôt autour de 15 tonnes par habitant. 

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Nous sommes effectivement les meilleurs en Amérique du Nord, en grande partie grâce à notre électricité propre, mais figurons tout de même parmi les plus grands émetteurs per capita dans le monde, devant la Chine (en 2020).  

L’empreinte carbone individuelle compatible avec l’atteinte de l’objectif de Paris (limiter le réchauffement à 1,5°C) est de 2 tonnes.  

La « juste part » du Québec  

Dans la foulée de l’Accord de Paris, le Québec a adopté une cible de réduction de ses GES de 37,5% sous le niveau de 1990.  

Cet objectif est critiqué par de nombreux groupes environnementaux qui estiment qu’il ne représente pas sa « juste part ». Selon des calculs du Réseau Action Climat, la province devrait plutôt réduire ses émissions de 65% sous le niveau de 1990.  

En 2020 (données les plus récentes), la réduction des GES de la province se chiffrait à 26,6% sous le niveau de 1990. Cette baisse était en partie due au ralentissement de l’économie durant la pandémie. 

En mai dernier, l'enveloppe du gouvernement pour atteindre son objectif climatique a été bonifiée pour atteindre 9 G$ sur cinq ans.  

Lors du sommet, M. Legault participera également à une table ronde de la Beyond Oil and Gas Alliance, une organisation qui réunit des nations ayant renoncé à l'exploration et l'exploitation des combustibles fossiles sur leur territoire. Le Québec y a adhéré en 2021. 

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