Troisième lien: François Legault «bluffe», croit Catherine Dorion
Geneviève Lajoie
Le gouvernement Legault «bluffe» avec son projet de troisième lien sous-fluvial uniquement pour engranger des votes à Québec et à Lévis en vue des prochaines élections, croit fermement la députée solidaire Catherine Dorion.
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«Je suis convaincue qu’ils ne le feront pas, que ce projet-là est une immense balloune électorale et qu’ils sont en train de tromper les citoyens qui aiment le projet pour des raisons électorales!», lance-t-elle en entrevue.
La preuve étant que le gouvernement n’a pas d’études, pas de données d’achalandage, pas de budget, seulement l’infographie d’un « gros tunnel » qui semble tout droit sorti d’un blockbuster américain, renchérit la députée de Taschereau.
Selon Catherine Dorion, cette stratégie est tout simplement «insultante» envers les gens qui sont favorables à ce projet autoroutier entre Québec et sa rive sud. «Du bluff à 10 milliards $, il faut être culotté en maudit», insiste-t-elle.
Se moquer des gens
Le pilote du dossier, le ministre François Bonnardel, a récemment admis qu’il faudra attendre en 2025 pour avoir une meilleure idée du coût du troisième lien, même si le chantier débutera cet automne.
L’élue estime que le gouvernement se moque des gens. «Personne ne signerait une hypothèque avant de savoir combien ça va lui coûter au final.»
Le ministre des Transports a brandi la vétusté des deux ponts qui relient Québec et Lévis pour expliquer l’importance du futur tunnel sous-fluvial.
«Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de la rage», réplique la solidaire. Mme Dorion soutient que plusieurs solutions «basées sur la science» s’offrent au gouvernement pour améliorer l’état des deux structures actuelles qui enjambent le fleuve.
Et les gens de la région de Québec seront en mesure de s’adapter à la situation, si des travaux de réparation doivent être faits.
La hache dans le projet
Dans l’opposition, on assiste à une surenchère des opposants au troisième lien entre libéraux, péquistes et solidaires. La députée assure qu’un gouvernement de Québec solidaire «mettra la hache» dans le projet.
Et si on en croit Catherine Dorion, même un lien sous-fluvial dédié uniquement au transport en commun n’est pas souhaitable. «Le troisième lien, c’est un branding de la CAQ, c’est un projet de tunnel autoroutier, il n’y a rien là-dedans qui nous intéresse, même si tu mets juste des autobus, on n’en veut pas d’autoroute en dessous du fleuve, c’est non.»