François Bellefeuille donne des détails sur sa future série
Patrick Delisle-Crevier
L’humoriste et ancien vétérinaire a décidé de réunir ses deux passions, les animaux et l’humour, dans Temps de chien, une série de 12 épisodes de 30 minutes dont les tournages débutent ce mois-ci. Entrevue avec l’auteur qui en incarnera également le personnage principal, Antoine Meilleur, un vétérinaire populaire qui voit sa vie basculer après avoir commis une bourde en direct à la télévision.
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François, que dire de ce projet?
Ce sera une comédie, mais une comédie dramatique. J’incarne Antoine Meilleur, un vétérinaire vedette qui a plusieurs émissions de télévision à succès à son actif. Il possède aussi un grand empire de produits animaliers. Il est le Ricardo des animaux. Sa vie roule de succès en succès. Mais un jour, il arrive un scandale dans sa vie et le regard que le public porte sur lui change drastiquement. Il décide alors de se réfugier aux îles de la Madeleine. Là-bas, il trouvera un sens à sa vie. C’est donc l’histoire d’un vétérinaire très urbain qui change complètement de vie. Cette série représente différents univers de ma vie mis bout à bout. Ça fait longtemps que je rêve de faire une série télévisuelle, et la voilà. Ça parle du vedettariat, du milieu de la télévision, du milieu de la médecine vétérinaire et des îles de la Madeleine, un endroit que j’adore et où je possède d’ailleurs une maison.
La série parle aussi de cancel culture... Tu n’as pas vécu ça, mais pourquoi as-tu décidé d’aborder ce sujet?
C’est la seule chose dans cette série que je n’ai pas encore vécue, mais on en entend beaucoup parler. J’ai vécu ça d’assez près avec ce qui est arrivé dans le milieu de l’humour et j’ai trouvé ça fort intéressant à observer de l’extérieur. J’ai donc eu envie de toucher à ce sujet dans ma série, car c’est un immense bouleversement quand ta vie change du jour au lendemain.
Est-ce que tu y penses, parfois? Il suffit d’un mot de trop à la télévision, et pouf...
Je ne suis pas celui qui a des comportements à risque, mais en même temps, on se rend compte que souvent, on ne contrôle pas du tout notre message. Je vis souvent de l’anxiété après une entrevue, parce que je me demande si ce que j’ai dit pourrait mal passer au final. Parfois, ça m’obsède un peu. Je sais à quel point tout peut chavirer rapidement et j’y pense.
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Comment s’est passée l’écriture de cette série pour toi?
Je suis actuellement en écriture de la deuxième saison et je suis entouré d’une équipe magnifique! Je travaille, entre autres, avec Olivier Thivierge, un auteur que je connais depuis mes débuts en humour et avec qui je collabore pour écrire mes spectacles. C’est certain que ç’a été une adaptation au début, mais en même temps, c’est tellement excitant! Vincent Bolduc a été d’une aide précieuse. Il nous a permis d’élever notre jeu assez rapidement et de penser à plein de choses auxquelles nous n’avions pas pensé au départ. Il nous a aidés à tisser un lien entre les histoires. Lors de cette première saison, on a pu créer et comprendre l’univers dans lequel on était. En écrivant la deuxième saison, je réalise à quel point cet univers est le fun! Ça me permet de me replonger dans le milieu de la médecine vétérinaire, que j’ai pratiquée pendant 11 ans, dont 6 à temps plein.
Est-ce que le métier de vétérinaire t’a manqué après l’avoir quitté?
Non, parce que j’ai tellement eu une belle carrière en humour et que tout est allé si vite que je n’ai même pas eu le temps de m’ennuyer. Comme on dit si bien: loin des yeux, loin du cœur. Mais je dois avouer que ça m’a fait beaucoup de bien de me replonger dans l’univers d’une clinique vétérinaire. Je me suis rendu compte que ça m’avait manqué. Cela dit, je dois me rappeler que de tourner avec de vrais animaux, dans une vraie clinique vétérinaire, ça peut être complexe. Donc, je dois me limiter de ce côté-là.
Tu vas commencer les tournages bientôt. Ce sera ta première expérience du genre. Comment vis-tu ça?
Je suis très anxieux. Sérieusement, je ne sais pas comment je vais faire! J’ai réalisé assez vite que sur 36 jours de tournage, je suis là 35 jours; je suis dans pas mal toutes les scènes. Je m’assure en ce moment d’être bien préparé. Je suis très content de l’équipe que nous avons et des comédiens de la distribution. Ce sont des gens qui vont me permettre d’élever mon jeu. Je suis content de jouer et je dois un peu oublier mon syndrome de l’imposteur.
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Qui dit tournage télévisuel dit aussi moins de temps pour la scène et les spectacles?
Oui, mais mon plan est simple: c'est de faire les deux. Je suis papa de deux enfants de sept et cinq ans. Donc, le défi, ce sera de réussir à gérer tout ça, parce que j'ai l'intention d'être aussi un papa présent à la maison. J'en ai parlé avec des humoristes qui vivent la même situation que moi et ils m’ont tous dit: «Bonne chance pour faire les deux.» Mais je suis prêt à relever ce défi! Je suis aussi déjà en écriture d’un troisième spectacle. Je teste d’ailleurs des numéros en ce moment au Bordel Comédie Club.
Au début de la pandémie, tu as coupé tes longs cheveux pour arborer une coiffure plus sage. Pourquoi cette décision de changer de look?
J’avais prévu de couper mes cheveux après la tournée de mon deuxième spectacle. Disons que je n’avais pas les plus beaux cheveux quand ils étaient longs; c’était un peu «grichou» mon affaire. Je recevais souvent des commentaires désobligeants à ce sujet. J’ai l’impression que j’étais très catégorisé par mon look. Je me souviens qu’au départ, j’ai eu très peur de la réaction du public en spectacle. Mais je me suis finalement rendu compte que sur scène, ça passait aussi bien avec les cheveux courts qu’avec les cheveux longs. Ma blonde aime ce nouveau look et les gens me disent que je suis de plus en plus beau. J’embellis en vieillissant... Qui l’aurait cru? Par ailleurs, je suis justement en période de recherche pour le look de mon personnage, et disons que mes cheveux courts correspondent beaucoup plus à un vétérinaire qui a du succès à la télévision. Mes cheveux hirsutes, ç’aurait été un peu trop champ gauche!
As-tu d’autres projets?
En ce moment, mon principal projet est de dire non à tout le reste, afin de réussir à tourner la série! Je tente de passer le plus de temps possible avec ma blonde et mes deux enfants avant que le tourbillon ne m’emporte. C’est déjà tout un projet! Mes enfants grandissent vite et je ne veux rien manquer. Je vais donc tenter de trouver un équilibre à travers tout ça. Je ne dois pas non plus oublier de prévoir du temps pour l’écriture de la deuxième saison. J’ai déjà hâte!
Temps de chien sera présentée à l’automne 2023 sur Tou.tv Extra, puis en 2024 à Radio-Canada.