Penser et agir «éconologiquement» quand on jardine: l’agronome urbaine Lili Michaud invite les passionnés de jardinage à cultiver autrement

Dans son huitième ouvrage, un livre costaud qui a demandé plusieurs années de travail minutieux, l’agronome urbaine Lili Michaud rappelle que l’ère des produits chimiques est révolue au potager et invite les passionnés de jardinage à penser et agir autrement. Dans Protéger son jardin des ravageurs et des maladies, elle partage son approche «éconologique» et fournit une quantité formidable d’information précise et fiable pour jardiner de manière efficace et écoresponsable.

Passionnée d’entomologie – l’étude des insectes –, Lili Michaud s’est donné pour mission de nous réconcilier avec les insectes... car plusieurs «bibittes» sont davantage des alliées que des ennemies! Dans son livre, elle explique comment identifier les insectes qui sont bénéfiques, comment les attirer, et comment limiter ceux qui nuisent aux récoltes.

La spécialiste explique par exemple quoi faire pour éviter que les scarabées japonais détruisent tout sur leur passage. Elle rappelle pourquoi c’est important de connaître son type de sol et comment la diversification des plantations peut aider à limiter les insectes nuisibles dans son jardin.

Quoi faire quand survient un problème

Son approche pour le jardinage à succès est très systématique: il faut apprendre à connaître son type de sol, suivre différentes étapes lorsque survient un problème, identifier les ravageurs et leurs dommages.

Il faut savoir reconnaître les principales maladies des plantes et leurs symptômes et surtout, connaître les méthodes de contrôle écologiques qui sont à privilégier lorsque le mal est fait.

Éduquer les gens

Pour Lili Michaud, l’ère des produits chimiques est révolue au potager. En entrevue, elle parle de prévention, des alliés, de biodiversité. «J’ai encore bien du boulot! Ma passion, c’est d’éduquer les gens, leur faire comprendre, être à leur niveau. Je le sens, quand je donne des conférences, qu’il y a une petite lumière qui s’allume. Ah ouan? Ah ouan.»

Elle parle des insectes utiles et des ravageurs depuis 20 ans dans ses conférences. «Avant la pandémie, je me suis dit: je suis rendue là. Il faut écrire un livre détaillé sur les ravageurs et les maladies au potager. J’ai fait énormément de recherches sur ces sujets pour pouvoir en parler davantage.»

Il y a encore de la résistance, observe-t-elle. «Ce qui est dommage, c’est que les insectes ont mauvaise réputation. Des fois, c’est encore pire auprès des jardiniers, ce que je trouve inconcevable. Quand tu t’y arrêtes un peu, tu réalises qu’il y a plein d’insectes qui sont non seulement utiles, mais essentiels. Il n’y en a pas tant que ça qui sont vraiment nuisibles. D’où ma passion: éduquer les gens.»

S’occuper de la santé

Par où commencer? «Prévention, prévention, prévention. Avant d’être agronome, j’étais infirmière. J’ai abandonné parce que je m’occupais de la maladie, non pas de la santé. J’ai décidé de m’occuper de la santé.»

«Je dis souvent que la santé des plantes, la santé des humains, la santé de l’environnement, c’est un tout indissociable. Quand tu prends soin de ton environnement, tu prends soin de ta santé. C’est ma préoccupation.»

Lili Michaud, en faisant ses recherches, a été surprise et inquiète de constater qu’avec les changements climatiques, de plus en plus d’insectes arrivent sur notre territoire. «Il n’y a pas nécessairement de prédateurs ou de parasitoïdes pour s’en occuper. Ça, c’est inquiétant. Il faut être à l’affût.»

Protéger son potager des ravageurs et des maladies

Lili Michaud

Éditions MultiMondes

304 pages

• Lili Michaud est agronome urbaine.
• Elle est passionnée d’écologie et de la culture des plantes comestibles et enseigne depuis plus de 30 ans des pratiques écologiques qui visent la santé des plantes et de tous les organismes vivants de notre belle planète.
• Elle transmet ses connaissances par des conférences et des formations en ligne.
• Elle donne des formations dans la ville de Québec au sujet du compostage domestique.

«Le jardinage écologique n’a rien à voir avec l’approche conventionnelle des années 1960-1970 qui suggérait des moyens de contrôle plus ou moins magiques. C’est ce que j’appelle la méthode du “diachylon sur le bobo”. Au contraire, l’approche écologique est basée avant tout sur la compréhension de l’ensemble de l’écosystème et sur des pratiques préventives qui visent la santé des plantes. Lorsque des moyens de contrôle sont vraiment nécessaires, ces derniers devraient toujours être considérés comme des solutions de derniers recours. Toutes les interventions, même les plus douces, ont des conséquences directes sur la santé des autres organismes vivants, dont plusieurs sont nos alliés naturels.»

– Lili Michaud, Protéger son jardin des ravageurs et des maladies, Éditions MultiMondes

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