France Beaudoin célèbre les 15 ans d’En direct de l’univers
Marie-Claude Doyle
L’automne sera festif pour France Beaudoin, qui soulignera la 100e émission de Pour emporter et qui amorcera la 15e saison d’En direct de l’univers. L'animatrice et productrice nous dit comment elle voit l’avenir des médias et donne des nouvelles de sa famille.
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Pour les tournages de Pour emporter, dont la sixième saison entrera en ondes le 25 août à ARTV, France Beaudoin lit des tonnes de livres qui ont marqué le parcours de ses invités. «Pour emporter me fait lire des livres que je n’aurais pas lus et qui, à la base, ne m’auraient pas tentée, mais qui m’amènent sur d’autres filons avec les invités. C’est l’fun, parce qu’avant les agents d’artistes me disaient qu’untel aimerait avoir son En direct de l’univers, mais, depuis deux ans, ils me disent qu’untel aimerait avoir son Pour emporter. Ça me touche», dit-elle. Cet automne, l’animatrice soulignera la 100e émission avec Boucar Diouf et ses deux enfants, Simon Boulerice et Michel Tremblay, puis Sylvie Léonard et sa fille, Camille. «On voulait que ce soit festif», précise France.
Tout comme Pour emporter, En direct de l’univers aura un anniversaire à célébrer avec sa 15e saison, qui débutera le 16 septembre. «Quinze ans, c’est un privilège. C’est rare. On apprécie notre privilège et notre relation avec le public qui est devenue tellement tripante. Ça nous a permis avec le temps de faire des trucs qui étaient moins convenus. Quand les gens nous connaissent et savent un peu quelle est notre intention, ça fait qu’on peut essayer des choses parce qu’on sait qu’on ne sera pas jugé sur la moindre virgule. Chaque fois, la rentrée d’En direct, c’est comme entrer à l’école. C’est de retrouver le même monde à quelques exceptions près. C’est touchant. Autant on a tous des piges qui nous permettent de faire autre chose, autant En direct est comme un repère, quelque chose sur quoi tu peux te fier. Il y a quelque chose de l’fun dans cette continuité d’En direct, dans un monde où tout bouge, tout change. Pour moi, ç’a été un équilibre dans la vie.»
Au fil des saisons, l’émission s’est sans cesse renouvelée. «À partir du moment où on a compris qu’il fallait être fidèle à ce que l’invité a vécu, à ce qu’il nous donne comme matière musicale, et qu’il ne fallait pas faire ce qu’on pensait être des concepts créatifs pour lui faire plaisir, on s’est renouvelés à chaque émission, parce que peu importe la chanson, même si tu ne l’aimes pas sur papier, rendue en ondes, elle va être magnifiée parce qu’elle passe dans le vécu de quelqu’un.»
Cette saison, il y aura notamment une émission spéciale dans l’univers de La petite vie, l’enlèvement d’un invité ainsi que les univers de Zaz, Bruno Pelletier et Marianne St-Gelais.
Pour ce qui est de l’identité de la première personnalité qui entendra son univers musical, elle sera dévoilée ultérieurement.
LE MONDE DES MÉDIAS EN MOUVANCE
Depuis le 1er août, Meta a mis sa menace à exécution en bloquant les contenus d’information canadiens sur Facebook et Instagram, en réaction à la Loi sur les nouvelles en ligne, qui vise à forcer les géants du Web à indemniser les médias d’information pour le partage de leurs articles et de leurs reportages. Un non-sens pour France Beaudoin, qui s’est abonnée à plusieurs infolettres pour encourager le contenu local. «C’est primordial que notre presse vive, que le journalisme vive et puisse être un point de repère dans un moment où il faut qu’on soit capables de différencier le vrai du faux. On le voit avec les fake news.»
Parallèlement à ça, les médias traversent une crise sans précédent. Pour l’animatrice et productrice, la solidarité envers ceux qui ont perdu leur emploi et ceux qui sont toujours en poste est primordiale pour passer au travers. «On n’a jamais intérêt à ce qu’un média tombe. La diversité, c’est sain. Plus que jamais, je pense qu’il faut qu’on se mette ensemble et qu’on soit solidaires.»
C’est d’ailleurs dans l’optique de donner une voix aux jeunes qui veulent se lancer dans les médias qu’elle a décidé, avec sa compagnie Pamplemousse Média, de produire Les stagiaires, qu’on verra dès le 5 octobre à Radio-Canada. La docusérie mettra en avant des aspirants journalistes qui bénéficient dans leur formation des prodigieux conseils de plusieurs gens du milieu, dont la journaliste Marie-Maude Denis. «J’ai envie de dire aux jeunes qu’il faut y croire parce que c’est par leurs visions que ça va passer. Est-ce que ça va passer par moins de productions, mais avec plus de budgets? Il y aura plein de réflexions à faire.»
À travers tout ça, l’intelligence artificielle prend de plus en plus de place. «J’ai lu un livre récemment sur d’où on vient, que Jean-Luc Mongrain m’avait suggéré: Sapiens. Il y a un volet qui porte, entre autres, sur l’éducation. On y dit d’arrêter de focusser sur le fait de faire apprendre par cœur des choses aux enfants. Je ne dis pas qu’ils ne doivent pas avoir de culture générale, mais ils sont à un clic de trouver la réponse. On y dit aussi de mettre du temps dans l’éducation pour que les jeunes développent leur opinion et leur sens critique afin de discerner le vrai du faux, et qu’ils aient plus confiance en eux qu’en la machine parce que, rapidement, on se fie à Google Maps, à Waze et d’autres sites, on fait ce que ça dit de faire et on ne pense plus. D’où l’importance de garder nos sources d’information, nos journalistes, nos scientifiques, et de leur donner la parole.»
20 ANS DE MARIAGE EN 2024
Le 26 juin 2024, ça fera 20 ans que France Beaudoin est l’épouse de l’acteur Vincent Graton. Ils forment depuis deux décennies un couple solide comme le roc. «J’hésite toujours à dire que c’est parfait, parce que ce n’est pas plus parfait que n’importe qui. On passe par les mêmes périodes que tout le monde, mais on fait une équipe, avec nos forces et nos faiblesses de couple. Chaque année, France Castel m’écrit pour me dire que c’est notre anniversaire de mariage. Je pense qu’en 20 ans, on n’y a jamais pensé! (rires)»
NOUVELLE ÉTAPE POUR SA FILLE
Cet automne, sa fille adoptive, Juliette, âgée de 19 ans, entrera à l’université en littérature. «Je ne sais pas ce qu’elle va faire. Pour l’instant, elle parle de faire de la script-édition. Elle a une passion des livres depuis toujours.» Quant à son fils, Théo, 16 ans, qu’on a pu voir danser à Révolution l’an dernier, il terminera son secondaire. «Il n’a pas encore d’idée arrêtée sur ce qu’il va faire, mais c’est sûr que tout ce qui est danse et mise en scène le passionne. Ça me surprendrait qu’il devienne ingénieur ou comptable! Il enseigne la danse à des tout-petits depuis quelques années; il adore ça. Il danse tous les jours. Je trouve ça beau de les voir heureux dans quelque chose qu’ils aiment.»
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