Une nouvelle étude confirme de vieux clichés sur la propreté des Français
Frédéric Guindon
Un sondage mené en France par une firme française démontre que certains stéréotypes sur l’hygiène personnelle de nos cousins hexagonaux sont bel et bien ancrés dans la réalité.
En effet, une étude réalisée par Ifop* pour le compte de Diogène France, une entreprise de nettoyage insalubre, s’est penchée sur l'évolution des comportements d'hygiène corporelle et domestique des Français de 1950 à 2020.
François Kraus, qui est Directeur du pôle «Genre, sexualités et santé sexuelle» chez Ifop, précise par courriel «que ses résultats viennent plutôt confirmer les clichés sur le manque de propreté des Français».
On rappelle dans l’étude qu’en 1951, le magazine Elle avait publié une enquête qui mettait en évidence les conditions déplorables d’hygiène corporelle des Françaises qui souffraient encore, en cette période de reconstruction suivant la Seconde guerre mondiale, d’un manque criant d’accès au confort sanitaire de base, c’est-à-dire eau chaude, salle de bain ou douche.
À l’époque, cette publication avait fait scandale.
L’idée était donc de faire le point, soixante-dix ans plus tard, sur la situation.
La bonne nouvelle, c’est que les choses s’améliorent. Beaucoup même.
La moins bonne, c’est que tout ne sent pas toujours la rose.
Voici quelques chiffres clés choisis:
- En 2020, seuls trois Français sur quatre (76%) procèdent à une toilette complète tous les jours, les femmes se montrant sur ce point plus exigeantes que les hommes : 81% des Françaises se lavent entièrement tous les jours, contre seulement 71% des hommes.
- L’absence de bain ou douche quotidienne reste néanmoins aujourd'hui un phénomène masculin, affectant avant tout les personnes âgées dont les normes en matière d’hygiène ont été inculquées il y a longtemps : 57% seulement des hommes de 65 ans et plus se lavent entièrement tous les jours.
- Les autres catégories de la population où la pratique est faible sont généralement des personnes isolées géographiquement (59% des ruraux), professionnellement (60% des chômeurs) ou socialement (60% des femmes ne recevant jamais personne à leur domicile), ce qui démontrerait que l’hygiène repose beaucoup sur la prise en considération de sa sociabilité et du regard d'autrui dans la gestion de son apparence corporelle.
- En 1951, à peine 3% des femmes avaient accès à une douche ou une baignoire. Aujourd’hui, elles y ont accès dans 99,5% des cas.
- En ce qui concerne les sous-vêtements, si la quasi-totalité des femmes (94%) changent de culotte «tous les jours», c'est loin d’être le cas chez les hommes: à peine trois Français sur quatre (73%) changent de bobettes «tous les jours».
- Là aussi, les hommes plus âgés sont surreprésentés: seulement 50% des hommes de plus de 65 ans changent de sous-vêtements «tous les jours».
- Chez les hommes plus jeunes (de 18 à 49 ans), cela tourne autour de 84%.
En gros, les résultats ne sont pas parfaits, mais ils sont encourageants.
Et au Sac de Chips, nous préférons voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.
C’est pourquoi, si vous croisez un ami français, nous vous conseillons de lui donner une bonne tape dans le dos en le félicitant pour son hygiène qui ne cesse de s’améliorer.
*Étude Ifop pour Diogène France.fr réalisée par questionnaire auto administré en ligne du 31 janvier au 3 février 2020 auprès d’un échantillon de 2 005 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.