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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

Français: le Québec est en train de capituler!

Photo d'archives, Agence QMI
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Photo portrait de Richard Martineau

Richard Martineau

30 janvier 2022
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Ainsi, Tracy Robinson, la nouvelle patronne du CN, est une unilingue anglophone.

Comme le patron d’Air Canada.

Le patron de SNC-Lavalin.

Le patron de Lowe’s Canada.

Le patron de Couche-Tard.

Le patron de CGI.

La patronne de la Banque Laurentienne.

Et la gouverneure générale. 

Mais elle a promis de suivre des cours de français.

SPEAK WHITE

Un petit test pour vous. 

Essayez de trouver un emploi à Montréal en disant que vous ne parlez que français. 

Et en vous engageant à suivre des cours d’anglais une fois embauché.

On va vous dire : « Désolé, mais vous mettez la charrue devant les bœufs. Vous voulez qu’on vous embauche ? Vous devez d’abord être bilingue. C’est une condition préalable d’embauche... No english, no business ! »

Mais pour les unilingues anglophones, on fait une exception.

« Oh, so you promise to learn French ? O.K., come on board ! »

Et après ça, on nous dira que nous vivons dans un pays bilingue.

Bien tiens. 

Sophie et Richard ne sont pas bons aux fourneaux, mais ils savent cuisiner leurs invités! Invitez-vous à la table de Devine qui vient souper? une série balado originale.

LE FRANCO DE SERVICE

Pour montrer qu’il y a quand même de la place pour les francophones sur la voie ferrée du succès, le CN a nommé Jean Charest sur son conseil d’administration. 

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Un ex-premier ministre qui était en faveur de l’application de la loi 101 dans les entreprises sous juridiction fédérale jusqu’à tout récemment, mais qui, maintenant qu’il est confortablement assis dans le wagon de tête d’une entreprise qui se fout du français comme de son premier rail, juge que tout ça est de l’histoire ancienne et que le temps est venu de tourner la page. 

Que voulez-vous, il faut être de son temps. 

Albert Camus appelait ça « Placer son fauteuil dans le sens de l’Histoire ». Jacques Dutronc, lui, disait « Retourner sa veste toujours du bon côté ».

Le train du bilinguisme recule ? Eh bien, reculons avec lui ! 

Un ex-premier ministre ne peut quand même pas inverser le cours de l’Histoire à lui tout seul, comme Superman qui changeait le sens de la rotation de la Terre pour ressusciter Lois Lane !

Preuve qu’il ne faut pas faire des chichis sur l’importance du français : même le gouvernement caquiste qui se targue d’être nationaliste fait des salamalecs devant la communauté anglophone, en refusant d’appliquer la loi 101 aux cégeps, en finançant l’agrandissement du Dawson College à coups de millions et en donnant l’Hôpital Royal-Vic à l’Université McGill. Alors...

Laissez John James Charest tranquille !

ON RECULE

Et c’est comme ça que petit à petit, l’oiseau fait son nid. 

Et que le français recule. Lentement mais sûrement. 

Comme un train entrant en gare à Ottawa.

Quelle autre entreprise nommera un patron ou une patronne unilingue anglophone ?

Bientôt, si ça continue, on va se retrouver à l’époque où il fallait parler anglais pour pouvoir se retrouver en haut de l’échelle. 

On est en train de détricoter tout ce que nos parents et nos grands-parents se sont acharnés, pendant des années, à tricoter.

Denys Arcand avait raison : ce n’est pas un coup de force qui nous tuera, c’est le confort et l’indifférence.

Chaque fois que je revendique mon droit d’être servi dans ma langue chez nous, mes enfants rougissent de honte et roulent des yeux.

On est rendu là.

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