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Fosses communes et salles de torture découvertes par l’Ukraine à Izioum, ville des morts

Un couple marche devant un immeuble détruit de Izioum.
Un couple marche devant un immeuble détruit de Izioum. AFP
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Photo portrait de Gabriel  Ouimet

Gabriel Ouimet

20 septembre 2022
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Les réjouissances ont vite fait place à l’horreur chez les libérateurs ukrainiens de la ville d’Izioum, au nord-est de l’Ukraine, où plus de 450 tombes de fortune et des salles de torture ont été découvertes. Il s’agit d’une autre preuve des atrocités commises par les troupes russes pendant l’occupation de la ville, selon les autorités ukrainiennes.  

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Située à la croisée des chemins reliant Kharkiv, Louhansk et Donetsk, des régions stratégiques de la guerre, la ville d’Izioum a été la cible de bombardements dès les premiers jours de combat en Ukraine. Les forces russes l’ont occupée du début du mois d’avril jusqu’au 10 septembre, date à laquelle les soldats ukrainiens en ont repris le contrôle. 

Des soldats ukrainiens tiennent un drapeau au-dessus d'un cercueil.
Des soldats ukrainiens tiennent un drapeau au-dessus d'un cercueil. AFP

Vendredi dernier, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a convoqué les médias internationaux afin qu’ils témoignent de ce qu’il a qualifié de «fosses communes». Pas moins de 450 tombes, dans lesquelles reposent plusieurs cadavres violentés, ont été découvertes dans une forêt en bordure de la ville. 

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«Boutcha, Marioupol et maintenant, malheureusement, Izioum», a déclaré le président ukrainien, faisant référence à d'autres endroits où les forces d'occupation russes ont infligé des violences généralisées aux civils. 

Torture contre des civils

Dans les derniers jours, des enquêtes ont été ouvertes afin de déterminer la cause des décès et de faire la lumière sur ce qui s’est passé pendant ces six mois d’occupation russe. 

Pour les autorités locales, il ne fait toutefois aucun doute que des civils y ont été torturés. La plupart des corps découverts portent «des traces de mort violente et de torture», selon le gouverneur de la région, Oleg Synegoubov.

«Il y a des cadavres avec les bras attachés dans le dos, un autre avec une corde autour du cou. Il est certain que 99% des personnes ici sont mortes de manière violente», a-t-il déclaré aux médias sur place, selon des propos rapportés par l’AFP. 

De son côté, le chef de la police ukrainienne a indiqué que dix «salles de torture» ont été découvertes dans le nord-est du pays depuis que les forces russes ont abandonné leur position, dont six à Izioum. 

Sur place, des civils ont également raconté les sévices qu’ils ont subis aux mains des soldats russes. «Ils me faisaient tenir deux câbles reliés à un générateur électrique. Plus il tournait vite, plus la décharge était forte», a indiqué le frère d’un soldat ukrainien aux journalistes présents. 

Plusieurs civils, dont de nombreux enfants, auraient également perdu la vie à la suite des bombardements qui ont secoué la ville dans les semaines précédant sa libération, selon les autorités locales. 

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La Russie rejette les accusations

Face à ces accusations, Moscou nie catégoriquement que ses soldats soient impliqués dans les crimes qui leur sont reprochés, estimant que les découvertes des derniers jours sont plutôt le fruit d’une «falsification» du gouvernement ukrainien. 

Vladimir Poutine
Vladimir Poutine Photo AFP

«C’est un mensonge, nous allons bien sûr défendre la vérité dans cette affaire», a martelé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lundi. 

L’Union européenne a demandé la création d’un tribunal spécial chargé de comprendre ce qui s’est passé à Izioum, tandis que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré qu'elle souhaitait la comparution du président russe, Vladimir Poutine, devant la justice internationale pour crimes de guerre.

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