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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Pénurie de main-d'oeuvre: formation éclair de six mois dans les biotechs

Frédéric Leduc, PDG d’Immune Biosolutions
Frédéric Leduc, PDG d’Immune Biosolutions Photo courtoisie, Éliane Thibault
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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2021-11-20T05:00:00Z
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Formation éclair de six mois, mission spéciale pour ramener nos chercheurs au Québec, offensive pour faire revenir les travailleurs partis ailleurs dans l’industrie... Nos biotechs font tout ce qu’elles peuvent pour attirer le talent.

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« On forme maintenant des gens qui ont leur secondaire cinq. On leur donne une formation de technicien en à peine six mois », illustre Frédéric Leduc, PDG d’Immune Biosolutions, une biotech d’immunothérapie contre la COVID.

« Il y a beaucoup de scientifiques québécois, francophones, canadiens, qui sont aux États-Unis, et que l’on pourrait aussi récupérer », explique le dirigeant de la biotech de 40 employés de Sherbrooke.

« Il y a des missions qui s’organisent dans certains pays pour aller chercher le talent », poursuit-il.

70 000 $ en moyenne

Au Québec, des programmes permettent déjà d’accorder un certain congé d’impôt aux cerveaux que l’on réussit à attirer ici, souligne Frédéric Leduc.

« Le problème que l’on vit en ce moment, c’est que tout le monde en même temps a besoin de plus de main-d’œuvre », résume-t-il.

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Ces derniers mois, avec la pandémie, le secteur a été sur les stéroïdes. Le salaire moyen de 70 000 $ a explosé dans certaines sous-disciplines.

Catastrophe annoncée

Pour Robert Henderson, PDG de BioTalent Canada, l’heure est grave. Des actions doivent être prises d’urgence pour juguler l’hémorragie.

En biofabrication, il manquera bientôt 16 000 personnes à la grandeur du pays.

« Si on n’a pas les talents, ça sera une catastrophe pour la bioéconomie », prévient-il. Deux postes disponibles pour chaque personne. 

Au Journal, Robert Henderson insiste : marketing, gestion, ventes, des laboratoires ne s’arrachent plus seulement les scientifiques, mais l’ensemble des travailleurs nécessaires pour faire rouler l’entreprise.

Plus de 83 % des PME de l’industrie ont moins de 50 personnes. Résultat, ils ont donc du mal à recruter les bras qu’il leur manque.

« Plus de 60 % des diplômées en biotechs sont des femmes, mais elles sont seulement 34 % des employés dans les entreprises, pourquoi ? » se demande aussi Robert Henderson.

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