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L'article provient de TVA Sports
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Finale historique, mais mondial catastrophique

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Photo portrait de Kevin Dubé

Kevin Dubé

2022-08-22T01:55:08Z
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Ça aura pris 28 matchs pour oublier l’énorme éléphant dans la pièce. Hockey Canada peut dire merci à son équipe – et à la Finlande – pour le spectacle offert lors de la grande finale de samedi dernier, faisant oublier, l’instant d’un match, l’échec de cette édition.

Le président de la Fédération internationale de hockey sur glace (FIHG), Luc Tardif, l’a mentionné en point de presse, samedi, quelques heures avant la finale entre le Canada et la Finlande : le Mondial junior n’aura plus jamais lieu en août.

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D’un côté, la FIHG peut dire mission accomplie : elle a rempli son mandat de présenter un tournoi en 2022, ce qu’elle avait promis.

Peu d’engouement

En déplaçant le tournoi en août, la seule plage horaire disponible pour la reprise de l’événement, l’organisation savait qu’elle ne reproduirait pas les succès d’un Mondial junior présenté durant le temps des Fêtes. Mais jamais elle n’aurait pensé que l’engouement serait si bas.

Ça, c’est aussi Luc Tardif qui le dit.

Les gens d’Edmonton n’ont pas embarqué dans l’aventure, et on ne peut pas leur en vouloir. Le Journal est débarqué en Alberta le 8 août et est parti dimanche matin. Lors de cette période, il n’y a pas une journée où l’auteur de ces lignes n’a pas ouvert les rideaux de sa chambre d’hôtel pour y découvrir un soleil radieux surplombant la ville. Les gens n’avaient pas envie d’aller s’enfermer dans un aréna où il faisait un froid de canard. C’est normal.

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Mais il n’y a pas que ça. Le prix des billets était tout simplement trop élevé. Ça avait aussi été le cas lors des tournois présentés à Montréal et à Toronto, et c’est à se demander si Hockey Canada apprend vraiment de ses erreurs. Des billets à près de 150 $ pour un match du Canada, en plein mois d’août, c’était voué à l’échec dès le départ.

Les billets étaient moins chers pour les matchs ne mettant pas en vedette le pays hôte, mais visiblement c’était tout de même trop dispendieux. Des collègues s’amusaient à compter, un à un, les partisans dans les gradins lors de certaines rencontres, et on peinait parfois à atteindre les 200.

L’odeur du scandale

Mais l’éléphant dans la pièce, c’était le scandale sexuel qui éclabousse Hockey Canada. Il était impossible à oublier. Chaque fois qu’on entrait dans le Rogers Place, l’absence totale de commanditaires sur la patinoire et sur les bandes rappelait à quel point Hockey Canada est seul sur son île en ce moment.

Les joueurs d’Équipe Canada junior et même l’entraîneur-chef de l’équipe, Dave Cameron, ont abordé le sujet durant les points de presse suivant la conquête de l’or, vantant à quel point le groupe avait été résilient malgré tout ce qui entoure l’organisation.

Tout le monde était au courant et des mesures très strictes avaient été mises en place dans les festivités d’après match afin de s’assurer qu’il n’y aurait pas de débordements.

Sur le plan de la couverture, les installations avaient été mal adaptées à la réalité des médias. Le Journal a tenté d’en faire mention à un responsable de la FIHG, et on nous a menacés de retirer notre accréditation si on ne se pliait pas aux règles établies (on ne nous permettait pas de nous asseoir sur des chaises pour écrire nos textes dans la zone d’entrevue).

Finale Historique

Heureusement pour Hockey Canada, la finale entre le Canada et la Finlande va passer à l’histoire. Lorsque Mason McTavish a empêché la rondelle de franchir la ligne rouge derrière son gardien en prolongation, privant ainsi les Finlandais de la victoire, et que quelques secondes plus tard Kent Johnson semait l’hystérie dans le Rogers Place, on savait qu’on venait de prendre part à un moment d’anthologie.

Finalement, c’était un peu le but de l’organisation de ce Mondial. La FIHG jugeait que les joueurs actuels n’avaient pas à payer pour les manquements du passé et, malgré tout ce qui a entouré l’événement, il n’en reste pas moins qu’il a créé des souvenirs impérissables dans la tête de centaines de jeunes hockeyeurs d’élite.

«De compléter avec une médaille d’or, c’est un des plus beaux étés de ma vie», a lancé le sympathique attaquant des Remparts de Québec Nathan Gaucher, après la victoire.

«On est champions du monde. Depuis que je suis tout petit, je regarde le Championnat du monde junior dans mon divan et là, c’est moi qui suis là. C’est juste incroyable», ajoutait William Dufour.

Sur ce point-là, c’est mission accomplie.

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