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Fin des CPE, hydrocarbures, baisse d’impôts: ce que propose le Parti conservateur du Québec

Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime
Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime Photomontage Marilyne Houde
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Photo portrait de Julien Bouthillier

Julien Bouthillier

2022-08-16T19:28:57Z
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Le Parti conservateur du Québec (PCQ) a dévoilé sa première plateforme électorale depuis que la formation n’est plus un acteur marginal sur la scène politique québécoise. Quel impact ces propositions auraient-elles sur le modèle québécois? On a analysé les promesses du parti d’Éric Duhaime avec un expert.

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Une constante qu’on retrouve à travers ce programme résolument à droite est l’idée de réduire la taille de l’État dans le plus de domaines possible. Un des exemples les plus marquants de cette posture idéologique est la proposition de mettre fin au programme québécois des CPE. 

En effet, le PCQ propose de cesser les subventions aux garderies et de laisser les établissements fixer eux-mêmes le prix exigé selon une logique de libre-marché. En contrepartie, le gouvernement octroierait aux parents un bon de 200$ (imposable) par semaine par enfant admissible pour assumer les frais de garde.

Selon le politologue et chargé de cours au Département de science politique de l’UQAM, André Lamoureux, ce genre de proposition vient fragiliser le modèle québécois qui fait du Québec une société distincte depuis la Révolution tranquille.

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«Il y aurait nécessairement une flambée très rapide des coûts et beaucoup de gens ne pourraient pas s’octroyer ces services-là parce que ce serait peut-être trop cher pour eux, surtout si on est à revenus modestes», dénonce-t-il.

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Transports

En termes de transports, un gouvernement du PCQ mettrait un terme au projet de tramway à Québec pour plutôt rendre le transport par autobus gratuit dans la capitale nationale (mais pas ailleurs). Le parti d’Éric Duhaime propose également d’aller de l’avant avec un projet de troisième lien, mais sous forme de pont passant par l’île d’Orléans plutôt que le tunnel présenté par la CAQ. 

Illustration courtoisie, Ville de Québec
Illustration courtoisie, Ville de Québec

Selon André Lamoureux, «il n’y a pas grand-chose sur la valorisation du transport public dans le programme! C’est plutôt d’abord de construire le troisième lien. Évidemment, le Parti conservateur a des bases très solides à Québec, donc vise sa propre clientèle dans ce cas-ci».

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Environnement

Sur le plan environnemental, le PCQ promet de favoriser l’exploration des hydrocarbures et de relancer le projet GNL Québec. Il propose également de rendre les cibles de réduction des gaz à effet de serre (GES) plus «réalistes», sans chiffrer cette baisse.

«C’est vraiment libertarien, on se fout un peu de l’acceptabilité sociale et puis aussi des impacts environnementaux, [notamment] sur les bélugas dans l’estuaire du Saint-Laurent. Ce n’est pas pris en considération. C’est vraiment de rouvrir la machine, même pour la production de gaz de schiste.»

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«Donc, on voit bien que l’orientation ce n’est pas de préserver les droits des citoyens et citoyennes en matière d’environnement. [...] C’est l’entreprise privée qui a le beau jeu dans ce programme-là», estime André Lamoureux qui se spécialise en politique québécoise et canadienne. 

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Santé

Dans le domaine de la santé également, le PCQ propose de laisser plus de place au secteur privé, qu’il estime plus efficace que le système de santé public. Il propose également de «changer le mode de financement des hôpitaux» et de décentraliser le système de santé.

Photo d’archives
Photo d’archives

Le politologue André Lamoureux nous explique que cela donnerait naissance à «deux réseaux de santé : un public et un privé».

«Je lis ça et je me dis, coudonc c’est presque une invitation aux médecins à aller vers le privé. Si les médecins quittent le public alors qu’il en manque, que va-t-il arriver avec le public? Ce qui est proposé, pour moi, c’est l’effondrement partiel du secteur public.» 

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Logement

En termes de logement, le PCQ propose de diminuer les réglementations et de laisser plus de place au libre-marché. Il propose d’aider les locataires démunis «dans le cadre des programmes existants d’allocation» plutôt que de financer la construction de logements sociaux. «En libéralisant le marché, la construction de logements à loyer modéré s’accélérera», promet le parti dans sa plateforme. 

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Un argument qui est loin de convaincre André Lamoureux qui estime que ce thème est « le plus révélateur du virage idéologique de ce parti. [...] Selon l’esprit de ce programme, l’État n’a pas à financer le logement social, c’est aux gens à se dépatouiller pour se trouver un logement en fonction des lois du marché».

Photo d'archives, Didier Debusschère
Photo d'archives, Didier Debusschère

«Sur les gens à faible revenu, ça aurait un impact énorme. D’autant plus que les loyers c’est déjà une fortune à cause du coût de la vie actuel. [...] Pour moi, c’est inquiétant.»

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Coût de la vie

Pour permettre aux Québécois de vivre avec l’inflation galopante, Éric Duhaime et son équipe proposent de baisser les impôts, de baisser les taxes sur l’essence et d’abolir la taxe sur tous les produits usagés. 

Photo d'archives, Chantal Poirier
Photo d'archives, Chantal Poirier

Selon André Lamoureux, cette promesse n’est pas conséquente avec le reste de la plateforme du parti. 

«Le parti conservateur dit qu’il veut avoir de meilleurs soins de santé, il veut financer même le privé. Il y a des contradictions dans ce programme-là parce qu’où est-ce que l’État va prendre ses fonds [s’il baisse les taxes et impôts]? À un moment donné, il faut qu’il y ait de l’argent qui rentre dans la cagnotte de l’État», conclut-il. 

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