Fête nationale sur les Plaines: les artistes derrière Émile Bilodeau
Cédric Bélanger
Jugé pas assez rassembleur par certains en raison de son opposition à la loi 21 et ses dures critiques du Parti Québécois, Émile Bilodeau a été tenu loin des reporters lors la traditionnelle journée des médias avant le spectacle de la fête nationale sur les plaines d’Abraham.
Tous les artistes qui prendront part au spectacle, vendredi soir, étaient disponibles pour répondre aux questions de la presse, sauf lui.
De toute évidence, les organisateurs n’ont pas voulu qu’il ajoute de l’huile sur le feu d’une controverse qui a pris des proportions politiques quand le PQ a décidé de ne déléguer aucun représentant sur les Plaines.
Émile Bilodeau a quand même pris la pose pour la photo de groupe sur la scène, s’amusant à distribuer des «Bonne Saint-Jean» à tous.
«Il a besoin d’être épaulé»
En coulisses, ses collègues lui ont témoigné leur soutien.
«C’est sûr qu’en tant qu’amie [d’Émile], c’est poche de voir tout ce bashing-là», a dit Kanen, chanteuse innue de Uashat mak Mani-utenam. «Je pense que, plus que jamais, il a besoin d’être épaulé et validé par ses amis».
«Je salue Émile, a déclaré Pierre Kwenders, je salue son génie d’avoir monté ce spectacle incroyable avec des artistes qui représentent le Québec d’hier, d’aujourd’hui et d’après.»
Non à la politisation
D’autres artistes ont néanmoins fait valoir que la politique n’a pas sa place à la fête nationale.
«Une fête ne peut pas être politique», a affirmé la porte-parole 2023, Léane Labrèche-Dor, qui lira le discours patriotique, vendredi soir.
Louis-Jean Cormier est aussi partisan d’une célébration apolitique. «Je n’aime pas qu’on voie la fête nationale comme une tribune politique. Je veux qu’on célèbre avec tout le monde.»
Une fête pas banale
Le président du Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ), Frédéric Lapointe, n’est pas aussi catégorique.
«C’est important de pouvoir se rassembler dans la légèreté la plupart du temps et il y a des moments où il faut savoir se rassembler même lorsque l’heure est grave. Au-delà du caractère festivalier de notre fête nationale, c’est aussi la mise en scène de notre unité. Sur le plan politique, ce n’est pas banal», a-t-il soutenu.
Il a quand même reconnu que le MNQ tirera des leçons de cet épisode houleux.
«On comprend que les Québécois aiment la fête nationale. Pour eux, c’est symboliquement important. Tout le monde voudrait s’y reconnaître, mais tout le monde n’est pas d’accord sur la manière. Ce sont des discussions qui ont eu lieu et qui auront lieu. Pour le moment, ce n’est pas le moment de discuter fort dans la cuisine, c’est le temps d’ouvrir les cadeaux.»