Félix Auger-Aliassime a tourné la page
![Photo portrait de Stéphanie Myles](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2Fstephanie_003_8b593a75-ec0e-4a7a-8565-d38a768b252f_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Stéphanie Myles
Le match inaugural de la saison 2023 était loin des attentes du québécois Félix Auger-Aliassime.
Tête de série no 2 à l'International d'Adélaïde cette semaine, il a été contrarié au premier tour par le joueur australien issu des qualifications Alexei Popyrin.
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Lors de la défaite 6-4, 7-6 (5), on a vu un Auger-Aliassime que l’on avait rarement vu au cours d'une saison 2022 qui lui a apporté tellement d’éloges, de titres et de succès pour le Canada.
Dans la canicule de l’été australien, Auger-Aliassime avait l'air frustré, désemparé même, contre Popyrin. Il semblait quelque peu perdu contre un rival des années juniors qui a dû passer à travers les qualifications le week-end dernier pour atteindre le tableau principal.
«Je ne peux pas m’en vouloir dans tous les aspects de mon jeu. C’est sûr qu’il a bien joué; j’ai fait quelques fautes d’inattention que, quand un adversaire joue bien, à ce niveau-là on ne peut pas se permettre de faire», a déclaré Auger-Aliassime. C’est sûr que je suis déçu. J’espérais évidemment beaucoup mieux; j’espérais commencer l’année avec des victoires. Mais ce qui est fait est fait.»
Si Popyrin, doté d'un service puissant et d'un énorme coup droit, jouait à un tel niveau semaine après semaine, il serait classé dans le top 20, pas à son no 120 actuel.
Avec un nouvel entraîneur, l’ancien top 20 belge Xavier Malisse, dans son entourage, le jeune de 23 ans a tenté de développer ses autres atouts et de mettre l’emphase sur la régularité durant l’entre-saison.
«J’étais frustré par le fait que j’avais du mal à trouver des occasions. Franchement, je ne sais pas s’il joue comme ça tout le temps. Mais j’avais l’impression de jouer un bon joueur et ... wow, je peux toujours mieux jouer, mais je ne jouais pas si mal non plus», a dit Auger-Aliassime. J’ai fait quelques fautes d’inattention, une volée ratée, mais après ça il a fait des coups incroyables pour me briser. Ca allait tellement vite, et donc j’étais un peu frustré par toute la situation, le fait que j’étais mené au score, que je j’étais à court de solutions dans le premier set.
«Je m’en suis créée quelques-unes dans le deuxième, mais je n’étais pas assez bon pour garder l’avantage.»
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Un joueur du statut d’Auger-Aliassime, s’il ambitionne d’arriver au bout de ses tournois, se doit de relever de tels défis face à des adversaires qui jouent bien au-dessus de leur niveau. C’est la prochaine barre à franchir dans la carrière du Québécois, un autre ajustement à faire.
Serena Williams a souvent dit, après avoir été battue par une joueuse de rang inférieur lors des dernières années de sa carrière, que l'adversaire venait de jouer le match de sa vie contre elle. Ce n’était pas toujours le cas; mais le principe demeure vrai.
Popyrin n'a pas joué le match de sa vie. Loin de là. Mais il a joué son meilleur niveau et a pu le maintenir pour remporter la première victoire de sa carrière contre un joueur du top 10.
Pour gravir le prochain échelon, Auger-Aliassime doit s’habituer à la réalité que ses adversaires seront super motivés par la possibilité de le battre. Il en est conscient, et s’en méfie.
«C’est une position qui est quand même assez nouvelle pour moi. L’année qui a passé était une bonne année pour moi. J’ai solidifié ma place parmi les meilleurs joueurs», a-t-il déclaré. Tous les adversaires sont coriaces; sur un match, tout le monde peut me battre. Moi, je peux battre tout le monde aussi.»
Tourner la page sur l’année 2022
Pour Auger-Aliassime, la saison 2022 s'est achevée en décembre avec la Coupe Davis. Et après une très courte pause, il a joué la Ligue mondiale de tennis à Dubaï, un événement par équipes, avant de s'envoler pour l'Australie.
Il n’a presque pas eu de saison morte; l’année en cours est devenue l’année en perspective presque dans le temps de le dire. Mais ses partisans et supporteurs se régalent encore de ses exploits de 2022. Il a dû tourner la page, vite. Par contre, eux sont toujours sur la même page.
«Je pense que la difficulté, c’est peut-être je ne suis pas sur le même rythme que les gens de l’extérieur – les gens à la maison qui me supportent, qui veulent le bien pour ma carrière, a-t-il dit. Encore jusqu’à hier, je reçois plein de bons messages me félicitant pour mon année. Mais moi, la réalité est que je me prépare pour un autre tournoi. On ne peut jamais vraiment s’arrêter, jamais baisser sa vigilance, dans un sport comme celui-ci qui est aussi compétitif, puisqu’il va arriver un match comme aujourd’hui que l’on peut perdre au premier tour. Donc rien n’est acquis.
«Ce qui s’est passé était magnifique. J’en ai profité. Toutes les émotions que j’ai vécues dans la fin de l’année avec la Coupe Davis, c’est derrière nous. Donc je vais essayer de me concentrer sur ce qui est devant moi.»
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La raison d’être pour le long voyage au pays des kangourous est le premier Grand Chelem de la saison, les Internationaux d'Australie. Auger-Aliassime a maintenant deux semaines pour s'entraîner et se préparer.
L’an dernier, son tournoi à Melbourne s'est terminé en quarts de finale. Il menait deux manches à zéro contre Daniil Medvedev – pour ensuite tomber en cinq manches et regarder Medvedev se rendre à la finale épique contre Rafael Nadal.
Auger-Aliassime a des aspirations encore plus grandes en 2023.
«J’essayerai d’utiliser tous les jours maintenant à partir d’aujourd’hui pour être prêt physiquement, mentalement. Je ne veux pas juste jouer des bons matchs la première semaine; j’espère aller jusqu’au bout», a dit Auger-Aliassime pour conclure.