Faillites: les appels à l’aide se multiplient
Kariane Bourassa
Avant même que les commerces ferment de nouveau, le nombre de dossiers d’insolvabilité était en hausse au Québec et plusieurs autres faillites sont attendues en conséquence directe de la pandémie.
Avec tous les programmes gouvernementaux mis en place et l’indulgence temporaire des banques et des agences de recouvrement, le nombre de dossiers d’insolvabilité a fondu au Québec dans les 18 derniers mois.
En moyenne, les syndics traitent annuellement près de 45 000 dossiers d’insolvabilité.
«On est descendu à 25 000 pendant la pandémie. On parle de 40 à 50% de baisse», a expliqué Martin Poirier, syndic autorisé en insolvabilité de la firme Lemieux Nolet.
Avant l’annonce de lundi sur le resserrement des mesures sanitaires, le téléphone de la firme a recommencé à sonner. «C’est la fin de la période de grâce de plusieurs organisations. On voit le niveau de dossiers augmenter, on est peut-être à 60% du volume habituel», a lancé M. Poirier.
Après l’annonce d’une nouvelle fermeture de services non essentiels, la hausse devrait se poursuivre, selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).
«Ça fait mal, parce que la petite entreprise se retrouve beaucoup plus fragilisée qu’elle l’était au début de la crise», a souligné François Vincent, vice-président Québec de la FCEI.
Au Québec, 55% des PME n’ont pas encore atteint les ventes qu’elles faisaient avant la pandémie. C’est donc près d’une PME québécoise sur quatre qui se trouve fortement à risque de ne pas se rendre au bout de la prochaine année.
«On parle d’une dette moyenne pour une PME, en raison de la COVID-19, de 100 000$. Pour un restaurant avec salle à manger au Québec, c’est plus de 200 000$», a ajouté M. Vincent.
Selon la fédération, l’aide gouvernementale est insuffisante et inadéquate.
«Ils ne demandent pas de l’aide pour avoir un cadeau de Noël, ils demandent de l’aide pour être capables de passer au travers de cette nouvelle vague de restriction économique qui va les frapper très durement», a précisé François Vincent.