Fâché de porter un bracelet électronique: il a eu la mauvaise idée de menacer un procureur
Le résident de Montmagny a écopé d'une peine à domicile et d'une nouvelle probation


Michael Nguyen
Un résident de Chaudière-Appalaches qui a eu la mauvaise idée de menacer un procureur après avoir été condamné à porter un bracelet électronique dans une affaire de violence conjugale a empiré son cas, puisqu’il a écopé d’une nouvelle sentence.
«En plus [des menaces], l’accusé a endommagé le cadre de la porte de la salle d’audience et manqué à son ordonnance de probation en troublant la paix», a commenté le juge Pierre Lortie dans les derniers jours au palais de justice de Montmagny.
Juste après, il condamnait Éric Fournier, un résident de la région qui a de toute évidence des problèmes de gestion de la colère, mais qui jure vouloir changer.
Les derniers déboires de l’accusé de 45 ans remontent à 2022, quand il avait été condamné pour avoir harcelé son ex-conjointe. Il avait écopé de prison, mais aussi d’une probation pendant laquelle il devait porter un bracelet électronique.
Contrarié
Se plaignant de « nombreuses contraintes » liées à cette dernière condition, Fournier avait fait une demande à la cour dans l’espoir de la faire enlever. Le procureur de la Couronne s’y était toutefois opposé, lors de l’audience en septembre 2023,
«L’accusé devient de plus en plus agité et prononce des paroles [...], explique le juge. Son comportement entraîne l’intervention des constables spéciaux. Ils lui demandent de quitter la salle.»
C’est que Fournier s’était lâché lousse avec des injures religieuses, scatologiques et homophobes. En sortant, il avait poussé la porte si violemment qu’il avait endommagé le cadre.
Et une fois à l’extérieur, il a eu la très mauvaise idée de dire à un policier de la Sûreté du Québec qu’il allait en mettre une « dans les dents » du procureur.
Excuses
Arrêté pour menaces et une fois calmé, Fournier s’était excusé pour son comportement. Ça ne l’a pas empêché d’être accusé et même s’il a juré qu’il s’agissait de « paroles en l’air lancées sous le coup de la colère et de l’émotion », il a quand même été déclaré coupable.
«Un procureur a été visé, cela est fort préoccupant, d’autant plus qu’il n’a rien à se reprocher», a rappelé le juge, qui a aussi déclaré Fournier coupable de méfait et de bris de probation.
Le magistrat a toutefois noté qu’il s’était rapidement excusé et que depuis, il avait commencé à se reprendre en main, en incorporant de bonnes valeurs.
Rappelant toutefois l’importance de protéger tant le procureur que l’ex-conjointe de l’accusé, le juge a finalement condamné Fournier 18 mois de prison à domicile, suivi d’une probation de deux ans.