Face-à-Face 2022: un premier débat passionné entre les cinq chefs
TVA Nouvelles, Agence QMI
Les chefs des cinq principaux partis politiques se sont affrontés pour la première fois de la campagne électorale au «Face-à-Face» de TVA animé par Pierre Bruneau.
François Legault, Dominique Anglade, Gabriel Nadeau-Dubois, Paul St-Pierre Plamondon et Éric Duhaime ont débattu autour de trois grandes thématiques qui préoccupent les Québécois.
L’environnement, la qualité de vie et l’économie ont été les premiers thèmes abordés lors de cette confrontation. Un bloc sur la santé, la famille et l’éducation a suivi, avant de conclure sur celui de l’immigration, la langue et l’identité.
Voici les grandes lignes de la soirée:
Mot de la fin
Éric Duhaime: «Ce soir, vous avez assisté à un débat qui pourrait mener à une élection historique. Il est possible qu'un vieux clivage disparaisse et qu'un nouveau clivage apparaisse.»
Gabriel Nadeau-Dubois: Il y a pas mal de monde inquiet pour l’avenir au Québec. C’est l’élection de la dernière chance pour les changements climatiques. François Legault propose aux Québécois et Québécoises de continuer comme avant. Moi je leur dis: faut que ça change au Québec.»
Dominique Anglade: «Moi je fais de la politique parce que je suis intimement convaincue que peu importe la région où vous êtes, peu importe les origines que vous avez, vous avez le droit de vouloir accéder à votre plein potentiel, d’être tout ce que vous pouvez être et de vivre dignement.»
François Legault: «Moi j’ai le goût de continuer, j’ai le goût d’être votre premier ministre. J’ai le goût de continuer avec humilité, au mieux de mes capacités.»
Paul St-Pierre Plamondon: «La fierté est un mot qu’on entend souvent ces temps-ci. Or la fierté elle est incompatible avec la résignation et le pessimisme.»
Troisième thème: Immigration, langue et identité
Le chef du PCQ aimerait que les cinq partis provinciaux s'unissent pour réclamer plus de pouvoirs en immigration. «J'aimerais qu'on divise le Canada et qu'on unisse le Québec pour aller chercher des pouvoirs en immigration», déclare Éric Duhaime.
Paul St-Pierre Plamondon accuse la CAQ d'être «dépendentiste».
François Legault s'engage à ne jamais tenir de référendum. «Notre projet est à l'intérieur du Canada. Ce qu'on veut à la CAQ, c'est aller chercher plus de pouvoirs à Ottawa», dit-il.
Au sujet du racisme systémique, François Legault accuse le chef du PQ, celui de QS et celle du PLQ de faire une guerre de mots.
Gabriel Nadeau-Dubois accuse le Parti libéral d'avoir changé d'idée à de multiples reprises au sujet du projet de loi 96.
«Vous serez l’auteur de l’anglicisation la plus rapide au Québec», dit le chef du PQ à François Legault.
«Vous avez changé d'idée deux fois en deux ans» sur la loi 101, lance François Legault à Paul St-Pierre Plamondon.
Dominique Anglade accuse Gabriel Nadeau-Dubois d'avoir trahi ses principes. «Le jour où vous avez voté pour cette loi [96], c’est le jour où vous avez arrêté d’être solidaire.»
«M. Bourassa a perdu des sièges pour défendre le français, vous, vous avez abandonné», lance François Legault à la cheffe du PLQ.
«Chaque fois que M. Legault parle d’immigration, il y a toujours quelque chose de négatif d’associé à ça», soutient Mme Anglade.
«Vous avez voté contre la loi 96. Ce n'est pas important pour vous le déclin du français, vous n'avez aucune solution à proposer», dit le chef de la CAQ à Dominique Anglade.
«Vous avez perdu le contrôle de l’immigration et ça a un impact direct sur le français», lance le chef du PQ à François Legault.
Deuxième thème: Santé, famille et éducation
Le chef du PQ met de l'avant le fait que plusieurs écoles sont vétustes. «Comment voulez-vous que les élèves soient motivés si les lieux sont complètement déprimants».
Éric Duhaime soutient que la dernière a été «chaotique» pour plusieurs élèves et trouve paradoxal que le chef de la CAQ se félicite de ses réalisations en éducation.
Le chef de la CAQ dresse un bilan positif des réalisations de son parti en matière d'éducation.
«Si l’éducation était une priorité, vous n’auriez pas gardé M. Roberge», lance Dominique Anglade à François Legault.
Écoutez l'entrevue avec Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement à l’émission de Yasmine Abdelfadel diffusée chaque jour en direct 14 h 15 via QUB radio :
«La situation [des CPE] est pire que quand il a pris le pouvoir», affire le porte-parole de QS.
Éric Duhaime souligne que 52 000 enfants «végètent» sur une liste d'attente pour les CPE, malgré le fait que le PQ, le PLQ et la CAQ avaient promis d'éliminer l'attente pour une place en CPE.
«Trouver une place en garderie, c’est l’enfer pour les parents et pour les enfants», déclare Paul St-Pierre Plamondon.
Les chefs du PQ, de QS, du PLQ et du PCQ critiquent le projet de maison des aînés de la CAQ.
Le porte-parole de QS déclare que les longs délais actuels pour les services en santé mentale sont une conséquence de la réforme de Gaétan Barrette.
Sur la question de la gestion de la pandémie, Éric Duhaime demande à François Legault pourquoi il a été le «pire confineur du continent».
La cheffe du PLQ veut notamment miser sur la reconnaissance des diplômes pour augmenter le nombre de médecins.
Le chef du PQ souhaite revoir le mode de rémunération des médecins et veut un système similaire à celui de l'Ontario. Il accuse François Legault de ne pas avoir respecté son engagement sur la réforme du mode de rémunération des médecins pris en 2018.
«M. Duhaime, on est deux à être d’accord avec le privé [en santé]. Sauf que nous, il est gratuit, on paye avec la carte soleil. Vous, c’est juste pour les riches», dit François Legault à l'endroit d'Éric Duhaime.
Premier thème: Environnement, qualité de vie et économie
Gabriel Nadeau-Dubois et François Legault ne s'entendent pas sur la proposition de Québec solidaire de taxer les plus riches.
«Votre conception de l'économie, c'est que tout doit être privatisé. Si c’était de votre vision économique, il n’y aurait pas de CPE et pas d’Hydro», lance le chef du PQ au chef du PCQ.
«On croit que si M. Legault avait tenu parole et avait réduit la taille de l’État de 5000 employés [...] ces employés-là auraient été au privé et ça aurait réduit la pénurie de main d-‘œuvre», dit Éric Duhaime.
«Vous vous faites battre par Terre-Neuve sur le plan de l’hydrocarbure, vous vous faites battre par l’Ontario sur le plan de la main-d’œuvre, vous vous faites battre sur tous les plans», lance Dominique Anglade à François Legault.
Sur la question des infrastructures, Paul St-Pierre Plamondon accuse les architectes de son tunnel d'être «les animateurs de Radio X».
Gabriel Nadeau-Dubois accuse Dominique Anglade de parler «exactement comme François Legault», lançant une flèche au fait qu’elle est une ancienne caquiste.
Le porte-parole de Québec solidaire déclare qu'il souhaite défendre le droit à la déconnexion des Québécois.
La cheffe libérale affirme qu'elle n'a pas l'intention de légiférer en matière de télétravail.
Sur la question de la qualité de vie, Dominique Anglade soutient qu'«on n'investit pas suffisamment en prévention» contre la violence armée.
Le chef du PCQ demande à François Legault s'il compte rendre publiques les études sur le troisième lien. Le chef de la CAQ insiste sur le fait que les études ont été réalisées avant la pandémie et ne tiennent pas compte de la nouvelle réalité du télétravail.
La cheffe libérale accuse Éric Duhaime de ramener le Québec en 1950 sur la question des hydrocarbures, tandis que le chef du PCQ soutient que le Québec «en a encore pour 50 ans de demande croissante d'essence».
«Grosso modo, vous proposez de gérer la crise climatique un peu comme M. Duhaime aurait géré la pandémie : en disant bof, c’est pas si pire que ça», lance Gabriel Nadeau-Dubois à l’intention de M. Legault.
Arrivée des chefs
Le chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ), François Legault, est le dernier des cinq chefs à faire son entrée à TVA.
C’est au tour de la cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, d’aller à la rencontre des militants à son arrivée.
Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire (QS), fait son arrivée à TVA. Il va aussi rencontrer les partisans rassemblés à l'extérieur.
Le chef du Parti Québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, va à la rencontre de ses partisans dès sa sortie de l'autobus devant l'édifice de TVA.
Le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, arrive à TVA.