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L'article provient de TVA Nouvelles

Inondations: un lourd fardeau sur la santé mentale des sinistrés

Perte de repères, de biens ou encore projets suspendus, les inondations qui touchent de plus en plus régulièrement le Québec portent un coup dur à la santé mentale des sinistrés

MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL
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Audrey Sanikopoulos

11 juillet 2023
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Perte de repères, de biens ou encore projets suspendus, les inondations qui touchent de plus en plus régulièrement le Québec portent un coup dur à la santé mentale des sinistrés qui pourraient être mieux entourés, croit une médecin spécialiste en santé publique. 

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Subir une montée des eaux chez soi crée beaucoup de stress pendant l’inondation, mais aussi lorsqu’il faut s’imaginer toutes les étapes nécessaires pour se reconstruire après coup. 

Lors d’une étude en 2020, la Dre Mélissa Généreux a remarqué que près de la moitié des sinistrés des inondations monstres de 2019 connaissaient des symptômes de stress post-traumatique même un an après le drame. 

Avec des Québécois qui se retrouvent une fois de plus les pieds dans l’eau depuis mardi, l’urgence se fait ressentir pour atténuer les effets de détresse psychologique chez ceux victimes de ce phénomène météorologique. 

Un manque de soutien? 

«Les sinistrés nous disent qu’ils [ont eu] un stress lié à la longueur et la complexité des procédures pour être indemnisés en plus du stress de ne pas savoir s’ils vont réussir à avoir l’argent qui est nécessaire pour toutes les réparations», a-t-elle expliqué. 

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Les Québécois inondés connaîtraient aussi parfois un facteur de stress supplémentaire en ne sachant pas comment agir lors d’une telle situation.  

«Qu’est-ce que je dois savoir, comment je dois nettoyer ma maison, à quelle porte dois-je cogner, quelles ressources peuvent m’aider?» a énuméré la médecin. 

  • Écoutez l'entrevue avec Joshua Ménard-Suarez, conseiller en sécurité civile à l’émission d’Alexandre Dubé via QUB radio :

Plus d’humanité dans les procédures 

Selon Dre Généreux, les équipes psychosociales déployées sur le terrain lors de sinistres sont importantes pour repérer des gens en détresse, mais elles ne peuvent pas agir seules. 

«Par exemple, les fonctionnaires qui travaillent à indemniser les sinistrés au ministère de la Sécurité publique doivent aussi être conscients que d’aider, ce n’est pas juste au niveau financier, c’est au niveau de la santé psychologique [qu’on a un impact]», a-t-elle illustré. 

Le milieu communautaire pourrait aussi avoir un rôle croissant à jouer, lui qui a l’habitude d’aider avec la population sur les lieux de sinistres. 

«On a un rôle comme société à jouer pour s’assurer que le stress qui survient [après une inondation] soit minimisé et qu’on facilite le retour à la vie normale des sinistrés», a soufflé la professeure. 

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