Evelyne Brochu s’ouvre sur sa relation entre le travail et sa famille
Michèle Lemieux
Sur le plan professionnel, Evelyne Brochu est une actrice comblée. Devant notre petit écran, nous la verrons incarner Chanelle, une prof qui s’éprend d’un de ses élèves de 17 ans, dans Chouchou. Elle a également bouclé la deuxième saison de Paris Police 1900, en France, et elle s’apprête à amorcer le tournage d’un long métrage. Sur le plan personnel, la vie se montre tout aussi généreuse à son endroit. Amoureuse de son conjoint, elle voit leurs trois enfants s’épanouir et goûter à une enfance semblable à la leur...
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Evelyne, quel rôle tiendras-tu dans la nouvelle série Chouchou?
Je campe Chanelle Chouinard. Elle est passionnée par son métier, heureuse dans sa vie familiale et amoureuse. Elle a deux beaux enfants qu'elle aime plus que tout. Elle aime les mots à un point tel qu’elle anime un club de lecture sur ses heures à l’école secondaire où elle enseigne. Puis il se produit un événement inattendu, qui n’était pas du tout dans sa trajectoire. C’est une rencontre fulgurante, amoureuse, érotique, presque cosmique avec un jeune étudiant de 17 ans.
Ce qui est illégal, bien sûr...
Oui, alors on peut qualifier cette rencontre d’illégale et de dévastatrice. Ces amours sont condamnées par la loi. Elle tente de résister du mieux qu’elle peut, car elle sait très bien le danger que cela représente pour sa situation familiale et son propre équilibre. Elle sent qu’elle perd pied. C’est finalement l’histoire d’une femme dont la vie bascule. Chaque personnage est riche et chacun a suffisamment de points de vue sur la situation pour que chaque personne à la maison se sente représentée, quelles que soient ses valeurs. Évidemment, c'est fait avec délicatesse, car sinon, je n'aurais pas participé au projet. Il y aura de grands bouleversements pour tous les personnages, mais il y aura aussi des moments lumineux. Même si le projet est intense, ce n'est pas sombre.
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As-tu d’autres projets professionnels?
J’ai terminé la deuxième saison de Paris Police 1900, que j’ai tournée de janvier à mars. Ça aussi, c’était bien dense. Mon personnage vit une belle descente aux enfers. Comme actrice, j’ai vécu de beaux défis émotifs. J’amorce un super beau projet dont je ne peux pas parler pour le moment, mais c’est une comédie romantique. J’ai commencé à tourner à la mi-août.
Comment as-tu réussi à t’organiser pour les tournages en France?
Le plus long séjour que j’ai passé en France pour la série a duré trois semaines. Je dois avouer que durant la dernière semaine, j’étais un peu en perte de repères par rapport à mon environnement, mes enfants. J’étais bien consciente de la chance que j’avais d’être à Paris, mais j’avais quand même l’âme en peine parce que je m’ennuyais d’eux. Le reste du temps, j’ai séjourné par blocs d'une semaine ou deux en France. C'était beaucoup de décalage horaire pour moi, mais c'était plus facile pour ma famille de rester ici et que ce soit moi qui voyage entre le Québec et la France. Lorsque j'ai commencé cette série, nous étions en plein dans la vague Omnicron, ce n'était pas le temps d'entreprendre de grands voyages touristiques familiaux.
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Tu multiplies les projets et tu es mère de trois enfants. Ton horaire est plutôt costaud, je présume...
Oui, mais ça respire. Après la comédie que je tourne, il y aura un beau moment de pause. J’ai la chance d’être heureuse dans mon travail, mais de l’être aussi dans ma vie personnelle. J’ai toujours tenté de garder des moments pour conserver cet ancrage, même si j’ai une semaine de fou. Si je termine à minuit et qu’on vient me chercher à 10 h le matin, c’est certain que je me lèverai à 6 h avec les enfants. Je ne peux pas ne pas les voir. Ça reste une grande fierté dans ma vie. Comme il y a un espace qui s’ouvre à la fin de septembre, je serai au quotidien avec mes enfants, je cuisinerai tous les jours, je ferai du cocooning. J’ai très hâte de retrouver ce rythme! Je veux vivre à leur rythme. J’aime tous les rythmes. J’aime l’adrénaline des tournages, l’aspect athlétique que ça impose, la joie de mener un projet tous ensemble. Ça m’emballe. J’ai aussi besoin de respirations, de retrouver les miens. J’arrive à trouver l’équilibre. Savoir qu’il y a une porte qui s’ouvre sur la famille, ça me permet de confirmer qu’à travers le métier, un certain équilibre se maintient.
Ton métier te permet-il de profiter de la vie familiale comme peu de parents peuvent le faire?
Tout à fait. À certaines périodes, je suis entièrement disponible. Après Chouchou, j’ai quand même eu trois semaines. Nous sommes partis en Nouvelle-Écosse pendant une semaine avec les enfants pour retrouver la famille de mon chum, profiter des plages, des grands espaces, laisser les enfants jouer librement. Nous avons aussi passé une semaine à Magog, où mon chum a de la famille. Ma famille est à Beaumont, en face de l’île d’Orléans. Maintenant que nous avons une famille, c’est comme si nous faisions une espèce de retour aux sources. Nous passons beaucoup de temps là où nous avons nous-mêmes passé nos vacances, enfants. Il y a une certaine beauté dans le fait de voir courir nos enfants dans les lieux de notre enfance.
Quelle chance!
C’est vrai: nous sommes vraiment chanceux. L’été, l’enfance, ça nous ramène au moment présent. Nous pouvons leur offrir ces moments dans ces lieux qui sont absolument magnifiques. Nous sommes en famille. À Beaumont, nous sommes avec mes parents, ma grand-mère, mes tantes, mes cousins. J’ai de si beaux souvenirs avec mes oncles et mes tantes. Ça nous permet de nous ressourcer pour le reste de l’année. Nous partons à l’aventure dans la forêt. Nous organisons des chasses au trésor. Je vois le plaisir que mes enfants prennent à lancer la balle au chien de ma tante Anna. Je connais ce plaisir, car je l’ai moi-même vécu. Je suis contente de pouvoir leur offrir ça.
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Faire le métier qu’on aime et avoir une famille qu’on adore, ce sont quand même de grands privilèges...
C’est vrai, et il y en a un troisième: la santé. Je me pince souvent. Je me dis que ce sont des moments comme ceux-là qui nous permettent de faire le plein. «J’ai la chance d’être heureuse dans mon travail, mais de l’être aussi dans ma vie personnelle.» Des défis, des deuils, des déceptions, des maladies, il y en aura. Je sais que la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Mais quand on vit de beaux moments, il faut mordre dedans, en profiter, comme on le fait avec les fruits de saison... (rires) Je regarde à droite, il y a du bonheur. Je regarde à gauche, il y a du bonheur. Je suis amoureuse de mon chum, mes enfants vont bien et ils sont heureux. Ça va super bien! Il y a quand même des défis dans ma vie. J’ai trois enfants en bas âge. C’est du sport, mais je crois que les défis donnent du sens.
Aurais-tu des aptitudes à reconnaître le bonheur, à le goûter, le débusquer?
Je crois que oui. Je ne sais pas d’où ça vient, mais j’ai du plaisir dans la vie. J’ai mes moments d’inquiétude, mais j’ai la joie et le plaisir faciles. Et j’aime les gens. Je fais le bon métier pour moi. Je suis gâtée.
C’est une aptitude que tu souhaites transmettre à ton tour?
Elle m’a été donnée et je souhaite la transmettre à mon tour. Ma grand-mère, notamment, me faisait remarquer la beauté d’une fleur, le son du vent, l’arrivée des cigales. En devenant parents à notre tour, nous imitons, sans même nous en rendre compte, des manières de faire de nos parents. Avec les jumeaux, nous nous sommes extasiés devant une coccinelle pendant 20 minutes! (rires) Les petites choses, c’est ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. Les enfants nous le rappellent. Je suis consciente que le temps passe vite, alors je savoure encore plus...
Chouchou, mercredi 20 h, à Noovo.
La première saison de Paris Police 1900 est offerte sur Tou.tv Extra.
On peut aussi voir Evelyne dans Sans origine: Orphan Black, mardi 21 h, à Max.