Eugene Lewis à la croisée des chemins
Philippe Asselin
Eugene Lewis s’est permis d’être complètement transparent, lundi, pendant le bilan de saison des joueurs des Alouettes.
Le receveur de passes pourrait devenir joueur autonome prochainement et a bien l’intention de faire sauter la banque.
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«J’ai tout fait en mon possible pour cette ville dans les dernières années et j’adore Montréal. La question est toutefois de savoir où se situe l’organisation à mon sujet», a dit Lewis, moins de 24 heures après la défaite des «Als» en finale de la section Est de la Ligue canadienne de football (LCF).
«Je ne vais pas passer par quatre chemins : il y aura d’autres équipes qui voudront m’embaucher cette année. Présentement, les Alouettes sont dans le siège du conducteur, parce que j'ai toujours un contrat avec eux pour quelques semaines encore. Il s’agira de la première équipe qui pourra me faire une offre.»
«C’est excitant d’avoir cette opportunité. Je veux être dans une situation où je peux aider mes sept frères et sœurs, mes parents, ainsi que mes nièces et mes neveux.»
De la stabilité
Il n’y aura pas seulement l'aspect financier qui motivera Lewis dans sa décision de rester avec les Alouettes ou de se joindre à une autre équipe de la LCF.
«De la stabilité», a répondu l’athlète de 29 ans quand on lui a demandé ce qu’il manquait aux Moineaux pour devenir une organisation gagnante.
«Je suis à Montréal depuis longtemps. J’ai côtoyé plusieurs entraîneurs, quelques directeurs généraux, différents propriétaires et je ne sais plus combien de quarts-arrière...»
La dernière saison a été particulièrement éprouvante pour les joueurs au chapitre de la stabilité. Il y a eu des changements chez les entraîneurs, en plus du retour des rumeurs concernant la vente de l’équipe. L’échange de Vernon Adams fils a aussi pesé sur le moral de «Geno», lui qui était très proche du quart-arrière.
«À ce stade de ma carrière, je veux être impliqué dans les grandes décisions. Je veux savoir qui sera l’entraîneur-chef et qui seront nos instructeurs de position.»
«Je veux pouvoir comprendre les choses avant qu’elles ne se produisent. Je parle aussi de ce qui passera avec les joueurs, les échanges et les coupes. Je veux être impliqué.
«J’ai beaucoup de bagages et je comprends ce dont nous avons besoin pour avoir un environnement stable. Je veux évoluer dans une équipe où tout le monde est heureux et sur la même longueur d'onde.»
Le numéro 73
Lewis est un membre des Alouettes depuis la campagne 2017, mais a obtenu le statut de joueur-vedette seulement deux années plus tard. Le candidat de l'Est pour le titre de joueur par excellence de la LCF cette saison a tenu à rappeler ses débuts.
«J’ai travaillé tellement fort pour devenir l’athlète que je suis aujourd’hui. Les gens ont tendance à oublier mes premières saisons et que je portais le numéro 73.»
Pour les néophytes du football, la mention d’un numéro peut paraître nébuleuse, mais elle est très révélatrice. Rares sont les talentueux receveurs qui portent ce chiffre. En lui remettant ce numéro, l’organisation laissait croire qu’elle fondait peu d’espoir en Lewis.
«La première chose que je me suis dite, c'est que les demis défensifs allaient rager de se faire dominer par un gars qui porte le numéro 73. Je préférais également avoir un numéro que de ne pas en avoir. Je voulais aussi prouver que je méritais un autre numéro.»
Lewis, qui porte le 87 depuis quelques années déjà, a accompli sa mission avec brio. Il vient par ailleurs de connaître sa meilleure saison en ce qui concerne les attrapés (144), les verges de gains (1303) et les touchés (10).
«Je suis persuadé que je peux connaître une saison de 2000 verges de gains. C’est réaliste, mais je dois être dans les bonnes dispositions», a tenu à répéter Lewis avant de quitter le podium.