États-Unis contre Canada: ce sera les héros contre les vilains à la Confrontation des 4 nations


Jonathan Bernier
Que ce soit dans les films d’action ou dans les contes pour enfants, la prémisse est toujours la même: les héros tentent de combattre les vilains. C’est un peu ce que l’on risque de voir samedi soir sur la glace du Centre Bell dans cet affrontement grandement attendu entre le Canada et les États-Unis.
Dans le cas qui nous concerne, c’est facile de savoir qui est qui. D’un côté, la rapidité, l’élégance et la finesse des joueurs canadiens. De l’autre, le style plus rugueux, plus baveux et incisif des Américains.
«J’ai 35 ans, et j’ai toujours le même désir de les battre, a lancé Drew Doughty. Sans détour. Quand on grandit, qu’on affronte des équipes américaines, notre envie de les battre est tellement grande. Ce n’est pas une question de haine, plutôt une grande rivalité.»

Dire qu’à une certaine époque, un match entre ces deux nations voisines nous aurait passé 10 pieds par-dessus la tête! Il aura fallu que les États-Unis battent le Canada lors de la Coupe du monde de 1996 pour que cette rivalité prenne vie.
Ensuite, il y a eu les Jeux de Salt Lake City et ceux de Vancouver, où le Canada l’a emporté, chaque fois, en finale.
L’envie de disputer ce match est d’autant plus grande que, mis à part Doughty, Brad Marchand et Sidney Crosby, aucun joueur des deux camps n’a affronté l’autre dans un match regroupant les meilleurs joueurs.
«Ce sera le match le plus important de ma carrière. J’ai tellement hâte, a lancé Brady Tkachuk, immédiatement après la victoire américaine contre la Finlande. Cette rivalité va bien au-delà des joueurs qui se trouvent sur la patinoire. Ça implique autant ceux du passé que ceux du présent.»
«Ils vont mettre le trouble»
Par ces paroles, Brady avait sans doute en tête son père Keith, membre de l’équipe américaine lors de la Coupe du monde de 1996 et de celle de Salt Lake City.
Au cœur de cette intrigue, on retrouve justement les frères Tkachuk. À eux deux, Brady et Matthew ont inscrit quatre des six buts des États-Unis face à la Suède, en plus de jouer des épaules, du coude et du mâche-patate.
«Ils vont jouer dur, ils vont frapper, ils vont mettre le trouble, a énuméré Nathan MacKinnon. Mais ça va. Toute notre vie, on a joué contre des gars comme ça. Même quand on n’était pas dans la LNH.»
Ce sont plus les arrières canadiens qui risquent de devoir en découdre avec les frangins. Jeudi, ils ont fait ce qu’il voulait près du demi-cercle de Juuse Saros. Le pauvre a fini par en perdre tous ses moyens.
«Ils sont tellement physiques devant le filet. Ils veulent s’y rendre à tout prix. Parvenir à dégager cette zone sera très important, a indiqué Doughty. Ce ne sont pas des joueurs faciles à affronter, mais on fera notre possible pour les réduire au silence.»
L’énergie de la foule
Avec un enjeu aussi grand et un rival aussi farouche, le Canada aura besoin de l’appui de la foule. Si la fameuse notion du septième joueur est souvent galvaudée, ce n’est pas le cas dans les compétitions internationales. On en a eu un bon exemple, mercredi, lors du match contre la Suède.
«On l’a vu lors des deux premières minutes de ce match. Si on a marqué de la façon dont on l’a fait, c’est en raison de l’énergie que la foule montréalaise nous a donnée, a indiqué Jon Cooper, faisant référence aux ovations offertes à Mario Lemieux et Sidney Crosby tout juste avant la rencontre.
«Tous les gars ont parlé des frissons qu’ils ont eus. Et la plupart d’entre eux vous diront que ce fut probablement la plus grande expérience de hockey de leur vie», a-t-il ajouté.
C’est loin d’être encore fait, mais cette rencontre pourrait être le préambule d’une autre finale entre le Canada et les États. Une confrontation qui, cette fois, serait disputée à Boston.
Espérons que comme dans les films, les bons gars sortiront gagnants.