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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Décès d’Élisabeth II: le Canada et le reste du monde en deuil

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Agence QMI, AFP

2022-09-08T15:30:00Z
2022-09-09T04:54:45Z
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Les hommages n’ont pas tardé à affluer suite à la nouvelle du décès d’Élisabeth II à l’âge de 96 ans en début d’après-midi, jeudi, quelques heures après que ses médecins eurent annoncé une dégradation de son état de santé.

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«C’est avec le cœur lourd que nous avons appris le décès de la plus [ancienne] souveraine du Canada, Sa Majesté la reine Élisabeth II», a mentionné sur Twitter le premier ministre Justin Trudeau, qui doit faire une déclaration en cours d’après-midi lors d’une conférence de presse.

Le premier ministre a qualifié la reine de «présence constante» dans la vie des Canadiens, elle qui restera une «partie importante de notre histoire».

  •  Écoutez l'entrevue avec Marion Mertens à l’émission de Philippe-Vincent Foisy diffusée chaque jour en direct 7 h 45 via QUB radio :  

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«Elle avait une affection évidente et profonde pour tous les Canadiens. Elle nous a servi avec force et courage pendant 70 ans», a-t-il déclaré en point de presse, les larmes aux yeux.

«C’était une de mes personnes préférées au monde, et elle me manquera énormément», a ajouté M. Trudeau, adressant ses pensées aux membres de la famille royale.

La représentante de la reine au Canada, la gouverneure générale Mary Simon, a rappelé qu’elle était «la seule reine que nous avons connue» pour bon nombre de Canadiens.

«Sa Majesté la reine était à la fois compatissante, dévouée, humble, à l’écoute des gens et sensée. Rien n’a été plus important pour elle que de servir son peuple, et elle a inspiré tant de gens par son dévouement à la Couronne», a-t-elle fait valoir.

Rappelons que 12 premiers ministres canadiens et 13 gouverneurs généraux se sont succédé sous le règne de la souveraine.

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«La reine Élisabeth II a vécu une vie d’histoire et de devoir. Elle était aussi une mère, une grand-mère et une arrière-grand-mère. Mes pensées vont aujourd’hui à sa famille, qui a perdu un véritable pilier dans leur vie», a écrit le chef néodémocrate, Jagmeet Singh, l’un des premiers à avoir réagi.

Le dirigeant du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, a aussi rendu hommage à la défunte monarque.

«Au nom de tous les élus, équipes et membres du Bloc Québécois, j’adresse au peuple d’Angleterre et à la famille de Sa Majesté Élisabeth II nos plus sincères condoléances. Elle aura été au cœur d’un siècle de trouble avec le désir d’y être une force positive», a-t-il indiqué.

La cheffe intérimaire du Parti conservateur du Canada, Candice Bergen, a également fait part de ses condoléances à la famille royale.

«En tant que fier pays du Commonwealth, c’est avec une tristesse indicible que nous pleurons la perte de notre plus ancienne souveraine. Le sens du devoir de Sa Majesté envers le Canada était à la fois profondément ancré et démontré dans ses actions», a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Elle a aussi souligné la part de la monarque dans l’histoire canadienne.

«Elle n’a pas seulement été témoin de notre évolution historique en tant que nation moderne, confiante et sûre d’elle – elle y a participé activement.»

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Le Québec lui rend hommage

Le premier ministre québécois François Legault a quant à lui décidé de mettre sa campagne sur pause pour le reste de la journée de jeudi et a reporté ses annonces prévues.

«Elle a régné sur son pays pendant presque 70 ans. C’était une femme qui avait le sens du devoir public. Elle a soutenu son peuple dans des moments qui étaient durs», a-t-il déclaré lors d’un point de presse.

En tant que chef du gouvernement, M. Legault doit s’adresser aux chefs des autres partis pour indiquer qu’il n’y aura aucun affichage électoral.

Le président de l’Assemblée nationale, François Paradis, a annoncé la mise en berne immédiate du drapeau du Québec sur la tour de l’hôtel du Parlement jusqu’au jour des funérailles.

La cheffe libérale Dominique Anglade a soutenu que la souveraine était une figure marquante de l’histoire.

«[Elle] a dédié sa vie au service public. Elle aura traversé plusieurs moments charnières de notre époque, toujours avec grande dignité. Toutes mes pensées accompagnent sa famille et le peuple britannique», a-t-elle déclaré sur Twitter.

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«Je pense que c’est une nouvelle très triste pour tout le monde. C’est aussi historique. [...] C’était une femme qui était posée et modérée», a souligné le chef conservateur Éric Duhaime, peu après son allocution devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Le dirigeant du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, s’est contenté d’offrir ses condoléances à sa sortie d’une rencontre avec l’Union des producteurs agricoles, mais a décidé de poursuivre la campagne.

«Au-delà de nos opinions politiques, il demeure qu’un décès dans une famille et sur le plan humain, c’est un moment où il faut offrir nos sympathies et nos condoléances. C’est quelqu’un qui a marqué l’Angleterre et le reste du monde», a-t-il affirmé.

«La reine Élisabeth II aura marqué son époque. Je tiens à présenter mes condoléances et souhaiter un deuil paisible à ses proches», a réagi le chef solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.

«Je retiendrai de Sa Majesté tout le dévouement, l'abnégation et la droiture avec lesquels cette grande dame s'est acquittée de ses fonctions royales durant le plus long règne de l'histoire de la monarchie britannique», a avancé dans un bref communiqué le lieutenant-gouverneur du Québec, J. Michel Doyon.

De nombreuses réactions à travers le monde

Le monde s’est associé jeudi au deuil des Britanniques après la mort d’Élisabeth II, «une reine de cœur» dont «la dignité» et «le sens du devoir inaltérable» ont suscité une pluie d’hommages unanimes.

Adressant «leurs pensées» à la famille royale et à son peuple, chefs d’État ou de gouvernement se sont dits personnellement touchés par le décès de la souveraine qui, en 70 ans de règne, a rencontré quasiment tous les grands responsables de la planète.

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Minute de silence à l’ONU, drapeaux en berne sur le Capitole, mais aussi dans le sultanat d’Oman, jours de deuil au Brésil ou en Jordanie, les marques de respect se sont multipliées aux quatre coins du globe.

«Grâce», «dignité», «sens du devoir»

Joe Biden a salué «une femme d’État d’une dignité et d’une constance incomparables». Élisabeth II était «plus qu’une monarque. Elle incarnait une époque», a ajouté le président américain, qui l’avait vue pour la dernière fois en juin 2021.

Son règne est défini par la «grâce, l’élégance et un sens du devoir inaltérable», a renchéri Barack Obama.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui aussi noté «la grâce, la dignité et le dévouement» d’Élisabeth II.

«Il n’y a pas de mots pour rendre hommage, même partiellement, à l’importance primordiale de cette reine, à son sens du devoir, à son intégrité morale, à son dévouement et à sa dignité», selon l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel.

Consensus

Fait rare, la mort d’Élisabeth II a mis d’accord même les pires ennemis. 

«Pendant de nombreuses décennies, Élisabeth II jouissait à juste titre de l’amour et du respect de ses sujets, ainsi que d’une autorité sur la scène mondiale», a commenté le président russe, Vladimir Poutine.  

Faisant part de «sa profonde tristesse», le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déploré «une perte irréparable».

Aux États-Unis, l’ancien président républicain Donald Trump a abondé dans le sens des démocrates Joe Biden et Barack Obama, louant une souveraine qui laisse selon lui «un extraordinaire héritage de paix et de prospérité».

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«Amie»

«Je garde le souvenir d’une amie de la France, une reine de cœur qui a marqué à jamais son pays et son siècle», a réagi le président français, Emmanuel Macron.

Elle était aussi «une amie remarquable de l’Irlande», selon son président, Michael D. Higgins, mais aussi «une présence constante» dans la vie des Canadiens qui la «chériront toujours», d’après le premier ministre Justin Trudeau. 

«Tristesse»

«Profondément attristé», le pape François a fait savoir qu’il priait pour Élisabeth II et Charles III. 

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, s’est lui aussi dit «profondément attristé» par la mort de la souveraine. 

En Inde, le premier ministre Narendra Modi s’est également dit «peiné par sa disparition». Le gouvernement argentin a exprimé son «chagrin».

Historique

Le roi des Belges, Philippe, et son épouse ont rendu hommage jeudi à «une monarque d’exception qui a profondément marqué l’Histoire» avec sa «personnalité hors du commun».

Le roi d’Espagne, Felipe VI, a même jugé qu’elle avait «écrit les chapitres les plus pertinents de l’Histoire» ces sept dernières décennies.

La reine Élisabeth II a symbolisé «la réconciliation» avec l’Allemagne, contribuant à «panser les plaies» de la Seconde Guerre mondiale, a notamment souligné le chef de l’État allemand, Frank-Walter Steinmeier. 

Sa mort laisse un immense vide, et son souvenir «restera gravé en lettres d’or dans les annales de l’histoire mondiale», pour le président du Pakistan, Arif Alvi.

«Sa vie et son héritage resteront gravés dans les mémoires à travers le monde», a renchéri le président sud-africain, Cyril Ramaphosa.

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«Modèle»

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué en Élisabeth II «un modèle de continuité», «dont le calme et le dévouement ont donné de la force à beaucoup».

«Tout au long de sa riche carrière, elle a été une source d’inspiration et de noblesse», a renchéri l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.

Le premier ministre israélien, Yaïr Lapid, a jugé que cette «figure exceptionnelle» «symbolisait la dévotion et l’amour pour sa patrie».

Souvenirs

De Joe Biden qui l’avait rencontrée pour la première fois en 1982, à Angela Merkel qui a évoqué «l’honneur de la recevoir» une dernière fois à la fin de son mandat l’an dernier, plusieurs personnalités ont partagé leurs souvenirs de la reine, y compris dans des enceintes inattendues.

Le footballeur Pelé a ainsi révélé être un «grand admirateur» de la souveraine depuis son séjour au Brésil en 1968, où elle avait assisté à un match dans le stade bondé du Maracana.

«Nous nous souviendrons toujours d’elle avec affection, surtout qu’elle a vécu ici quand elle était une petite princesse», a également tweeté le premier ministre de Malte, Robert Abela.

«Une grande perte» pour le Canada, selon Harper

L'ex-premier ministre du Canada, Stephen Harper, estime que le décès de la reine est une «grande perte» pour le pays.

De ses nombreuses rencontres avec la reine Élisabeth II, Stephen Harper ne garde que de bons souvenirs. «Elle était toujours chaleureuse, bien informée et engageante», a déclaré l'ex-premier ministre sur Twitter.
«Elle aimait le Canada de tout son cœur et était véritablement l'une des nôtres. [...] La reine était un puissant symbole de continuité, de stabilité et de progrès», a-t-il ajouté.

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Xi Jinping présente ses « sincères condoléances » au Royaume-Uni

Pékin | Le président chinois Xi Jinping a présenté vendredi ses « sincères condoléances » au Royaume-Uni suite au décès de la reine Elizabeth II, qu’il a qualifié de « grande perte pour le peuple britannique », selon un média d’État.

« Au nom du gouvernement et du peuple chinois ainsi qu’en son nom propre, Xi Jinping a exprimé ses profondes condoléances » dans un message transmis au nouveau roi Charles III, a indiqué la télévision publique CCTV.

« Il présente ses sincères condoléances à la famille royale, au gouvernement et au peuple britanniques. »

Elizabeth II est décédée jeudi à l’âge de 96 ans.

Le communiqué officiel diffusé par CCTV rappelle que la reine a été le premier monarque britannique à se rendre en Chine et salue la longévité de son règne.

« J’attache une grande importance au développement des relations entre la Chine et le Royaume-Uni et je suis prêt à travailler avec le roi Charles III » afin de “promouvoir le développement sain et stable des relations bilatérales dans l’intérêt de nos deux pays et de nos deux peuples”, a par ailleurs indiqué Xi Jinping.

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