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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Ukraine: Moscou et Washington en contact, solidarité occidentale avec l’Ukraine

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AFP

2022-02-01T14:23:56Z
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Les chefs de la diplomatie russe et américaine doivent se reparler mardi après de nouvelles invectives autour de la crise ukrainienne, l’Occident affûtant ses armes économiques dans l’espoir de faire céder Moscou. 

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En signe de soutien, alors que des dizaines de milliers de soldats russes sont massés à la frontière de l’Ukraine, le premier ministre britannique, Boris Johnson, devait se rendre mardi à Kiev, où son homologue polonais Mateusz Morawiecki l’a précédé.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est réjoui de l’appui diplomatique et militaire occidental croissant face à Moscou, «le plus important», selon lui, depuis 2014, année où la Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée.

Les États-Unis accusent le Kremlin de préparer l’invasion de l’Ukraine, pays déjà déchiré depuis 2014 par une guerre civile dans l’est entre les forces de Kiev et des séparatistes prorusses appuyés par Moscou.

La Russie dément toute velléité belliqueuse, mais elle conditionne toute désescalade à des garanties pour sa sécurité, notamment l’assurance que l’Ukraine ne sera jamais membre de l’OTAN et que l’Alliance retirera ses forces sur ses positions de 1997, soit celles d’avant ses élargissements successifs en Europe orientale.

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Washington a rejeté ces demandes dans un courrier la semaine dernière, mais a laissé la porte ouverte à des discussions sur d’autres sujets, comme le déploiement de missiles ou des limites réciproques aux exercices militaires.

Moscou prépare depuis lors sa réponse, mais Vladimir Poutine se montre avare de paroles depuis quelques semaines, alors que son homologue Joe Biden multiplie lui les interventions.

Selon l’Ukraine, la menace russe est évidente, mais elle la juge moins imminente que ce que croient les Américains, si bien que M. Zelensky a appelé ses alliés à ne pas déstabiliser le pays en semant la «panique».

Pour décider de la suite, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, doivent donc avoir mardi un entretien téléphonique.

Menaces de sanctions

Pour dissuader Moscou d'agresser l'Ukraine, les Occidentaux ont aussi accéléré leurs préparatifs de sanctions économiques.

Les États-Unis et le Royaume-Uni, deux des terrains d’investissement favoris des grandes fortunes russes, ont ainsi dit lundi vouloir frapper au portefeuille des proches du Kremlin.

Les oligarques russes risqueront le gel de leurs avoirs au Royaume-Uni et l’impossibilité d’entrer sur son territoire. Il serait également impossible pour une entreprise ou un individu au Royaume-Uni d’effectuer des transactions avec eux.

«Nous n’allons pas battre en retraite et nous tenir au garde-à-vous en écoutant les menaces de sanctions américaines», a répliqué mardi l’ambassade russe à Washington.

L’échange entre MM. Lavrov et Blinken interviendra aussi au lendemain de vifs débats au Conseil de sécurité de l’ONU.

Lors de cette réunion, l’ambassadeur russe Vassily Nebenzia a accusé Washington de chercher à «créer l’hystérie» et à «tromper la communauté internationale» avec ses «accusations infondées».

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Son homologue américaine Linda Thomas-Greenfield a estimé, quant à elle, que le déploiement russe autour de l’Ukraine menaçait «la sécurité internationale», accusant en outre Moscou de vouloir déployer début février plus de 30 000 militaires supplémentaires au Bélarus, allié du Kremlin.

Les États-Unis ont ordonné dans ce contexte aux familles des employés du gouvernement américain en poste au Bélarus de partir.

Orban à Moscou

Si Moscou privilégie depuis le début de cette crise des contacts directs avec Washington, les Européens s’efforcent de rester dans le jeu diplomatique.

Lors d’un entretien téléphonique mardi, le chef du gouvernement italien, Mario Draghi, a appelé M. Poutine à une «désescalade».

Lundi, à la veille de son déplacement à Kiev, Boris Johnson a exhorté la Russie à «reculer et à engager un dialogue». 

De son côté, M. Poutine a reçu mardi son allié européen, le premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le déplacement est critiqué par l’opposition au vu des tensions autour de l’Ukraine.

Chose rare, le maître du Kremlin, qui ne s’est pas exprimé sur le fond du dossier ukrainien depuis fin décembre, devait donner une conférence de presse avec son hôte en fin d’après-midi.

Sur le front militaire, les mouvements se poursuivent également. Plusieurs pays occidentaux ont annoncé ces derniers jours l’envoi de nouveaux contingents en Europe orientale.

Et l’Ukraine a annoncé mardi avoir reçu environ 500 tonnes de munitions et d’équipements militaires des États-Unis ces derniers jours.

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