Et les restos qui pensaient se refaire
La situation sanitaire qui se détériore pousse des milliers de clients à annuler leur souper de Noël
Olivier Faucher
Des restaurants et des traiteurs déjà à bout et qui comptaient sur le temps des Fêtes pour compenser les pertes de la pandémie subissent une vague d’annulations de partys de Noël en raison de la hausse importante des cas.
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« On n’arrête pas de recevoir des appels d’annulations », a indiqué mercredi Andréanne Caron-Labonté, du groupe RestoDix30, qui possède quatre restaurants et un service de traiteur à Brossard.
Elle estimait le nombre de désistements de soupers de groupes à pas moins de 400 dans ses établissements, dont la clientèle est principalement corporative.
Cela survient alors que le gouvernement se montre de plus en plus préoccupé par la forte hausse des cas de COVID-19 et l’arrivée du variant Omicron à l’approche des Fêtes.
La Santé publique de Montréal a fortement recommandé d’éviter, autant que possible, les rassemblements avant Noël.
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« Il restait juste quatre jours de partys et c’est un peu dommage de les perdre, ajoute Mme Caron-Labonté. Les entreprises qui retombent toutes en télétravail ne veulent pas être pointées du doigt s’il y a un cas dans leur entreprise, donc on comprend. »
Pour RestoDix30, il s’agit d’un coup dur en plein temps des Fêtes, une période cruciale durant laquelle les restaurants n’ont pu accueillir personne l’année dernière.
Les traiteurs aussi
Chez Société Traiteur, à Montréal, d’importantes commandes ont aussi été annulées ces derniers jours. L’entreprise estime que cela touche plus de 1000 personnes pour qui elle devait fournir un repas.
« Mettons qu’on a un contrat de 250 personnes annulé, c’est un contrat de 30 000 $ à 40 000 $ », explique Denis Plamondon, conseiller en événements. On craint [les impacts] à court terme, poursuit-il. On va voir en janvier si on est encore employé. C’est à ce niveau-là. »
Au moment où ça se replaçait
L’angoisse liée à la hausse importante des cas est également ressentie au restaurant Au Tarot, à Montréal, qui a aussi subi plusieurs désistements mercredi.
« On avait déjà commencé à récupérer très bien [depuis le début de la pandémie], mais cette nouvelle, ça nous a frappé la tête, fait savoir le chef propriétaire, Nouredine Kara. Je suis découragé. »
À Québec, le restaurant Côtes-à-Côtes soutient avoir subi l’annulation de plusieurs employés du gouvernement du Québec.
« J’avais un groupe de 80 personnes demain [qui a annulé]. Vous comprendrez que la nourriture avait déjà été cuisinée, le personnel déjà engagé, fait savoir le propriétaire, Nicolas Lavigne. Ce n’est pas la première vague, donc on a appris à gérer ça avec du recul, de la patience. »
« Ça réduit la marge du mois qui devait nous aider à nous relever », poursuit M. Lavigne, qui espère pouvoir rester ouvert jusqu’à la fin du mois de décembre, mais qui ne serait pas surpris de devoir fermer en janvier.
« J’ai eu 40 annulations juste pour ce soir. C’est la moitié de la salle à manger » mentionne quant à lui le chef et homme d’affaires François Blais, du Bistro B et du restaurant Arvi, situés à Québec.
- Écoutez la chronique de Michel Girard sur QUB radio:
Justifier la fermeture
« S’il y a des resserrements, il faut qu’ils soient justifiés, mais il ne faut pas aller jusqu’à la fermeture complète des salles à manger », soutient Martin Vézina, directeur des affaires publiques et gouvernementales à l’Association Restauration Québec.
Il souligne qu’une aide gouvernementale sera demandée en cas de nouvelles restrictions majeures.