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Est-ce qu’il y a des risques à trop s’entraîner?

Photomontage Marilyne Houde
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Photo portrait de Genevieve            Abran

Genevieve Abran

2022-11-15T19:30:00Z
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Mettons d’abord une chose au clair: oui, l’entraînement peut devenir une obsession et il peut avoir des impacts néfastes sur notre santé physique et psychologique. 

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Prenons l’exemple de Zac Efron. L’acteur a récemment admis dans une entrevue au magazine Men’s Health avoir vécu une dépression en 2017, après avoir suivi une diète extrême pour son rôle dans le film Baywatch.  

«J’ai commencé à développer de l’insomnie et je suis tombé dans une assez mauvaise dépression, pendant longtemps. Quelque chose de cette expérience m’a épuisé. J’ai eu beaucoup de difficulté à me recentrer», a-t-il confié au magazine.  

L’acteur l’admet: il ne croit pas que la forme qu’il avait au moment de tourner le film soit atteignable sainement. Pour avoir le corps le plus découpé possible, la vedette, qui se serait surentraînée, raconte avoir pris des diurétiques, qui permettent d’éliminer l’eau dans le corps, en plus d’avoir coupé les glucides pendant plusieurs mois. 

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Zac Efron
Zac Efron AFP

«Je n’ai pas besoin de faire ça. Je préfère vraiment avoir 2% ou 3% de gras de plus», mentionne-t-il dans l’entrevue.  

Attention à l’obsession du corps parfait 

À ceux qui pourraient être tentés de s’imposer un tel régime, sachez qu’il y a des dangers à rechercher le corps parfait, insiste Olivier Dupuy, professeur associé à l’École de kinésiologie et des sciences de l'activité physique de l’Université de Montréal.  

«C’est une quête embêtante d’aller chercher ce physique qu’on voit sur les réseaux sociaux, où les gens sont cut et sans masse grasse. Ça ne tient pas longtemps, le corps n’est pas fait pour ça», poursuit celui qui est également professeur en kinésiologie à l’Université Poitiers. 

«Le corps a une formidable capacité à s’adapter à ce qu’on lui demande de faire, sauf qu’il y a des limites à ne pas dépasser», ajoute Olivier Dupuy.  

Par exemple, une personne qui s’entraîne au-delà de ses capacités pourrait développer de la fatigue chronique et constater une diminution dans ses capacités physiques, parce qu’il ne donne pas suffisamment de temps à son corps pour récupérer.  

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Pas de «chiffre magique» 

Mais comment savoir si nos habitudes d’entraînement sont exagérées?  

Le professeur de kinésiologie l’admet: il n’y a pas de «chiffre magique» qui permet de le déterminer et la ligne est parfois mince entre des habitudes saines et la bigorexie, c’est-à-dire la dépendance à l’activité physique.  

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Certains signes permettent toutefois de reconnaître la bigorexie, explique-t-il. Par exemple, lorsqu’une personne qui s’entraîne deux ou trois heures par jour ne peut tout simplement pas accepter qu’un imprévu puisse l’empêcher de faire de l’activité physique.  

«Quand l’exercice physique prend toute la place dans notre tête, qu’on y pense presque toute la journée, c’est problématique», affirme pour sa part Marilou Ouellet, docteure en psychologie.  

Des horaires d’entraînement trop rigides ou des objectifs trop importants de perte de poids ou de prise de masse musculaire extrême peuvent d’ailleurs venir troubler votre relation avec l'activité physique et même mener à des troubles de conduite alimentaires, rappelle-t-elle. 

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Des signes à surveiller? 

Marilou Ouellet souligne qu’il peut être difficile pour une personne de reconnaître que ses habitudes d’entraînement ont des impacts négatifs sur son corps et sa vie. La pratique de l’activité physique provoque en effet une sécrétion de sérotonine, l’hormone du bonheur.  

Mais il y a des signes qui ne trompent pas.  

«Souvent, la personne [qui a une relation malsaine avec l’entraînement] va constater qu’il y a un certain effet compulsif, une difficulté à ne pas s’entraîner sans se sentir mal et nommer qu’elle se sent coupable de ne pas s’entraîner», explique-t-elle. 

Au contraire, une personne qui a une relation saine avec l’entraînement est généralement plus à l'écoute de son corps et est capable de s’arrêter, par exemple, en cas de fatigue ou de blessure, conclut-elle. 

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