Est-ce que ça va fonctionner?
![Jeff Gorton (à droite) en compagnie de John Davidson au repêchage de 2019 quand les deux travaillaient pour les Rangers de New York.](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F65462988_393739a2f2abfd-6c86-4654-a821-6497f6f855a8_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
![Photo portrait de Marc de Foy](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2Fmdf19f1b044-0edc-48e4-b387-73091298537a_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Marc de Foy
Que doit-on penser du nouvel organigramme hockey du Canadien ? La première impression est qu’il y a un mot de trop dans le titre du poste que Geoff Molson a créé pour Jeff Gorton.
Pour la galerie, Gorton est vice-président des opérations hockey. Mais, en réalité, il est président comme le sont Brendan Shanahan à Toronto, Cam Neely à Boston ou John Davidson Columbus.
C’est son nom qui figure en tête de liste du nouveau bureau de direction du secteur hockey.
La responsabilité de choisir le successeur de Marc Bergevin, personne qui devra être bilingue, lui revient.
Le patron hockey, donc, c’est Gorton.
Ainsi, en mettant en place cette direction bicéphale, Geoff Molson protège ses arrières.
Dans son esprit, la capacité du prochain directeur général à pouvoir s’exprimer en français devrait permettre que les amateurs ne tiennent pas rigueur à Gorton, un Américain originaire de la région métropolitaine de Boston, pour sa méconnaissance de la première langue du Québec.
Une première depuis Frank Selke
Il y a très longtemps, d’ailleurs, que l’on a vu un anglo-saxon unilingue au sein de la direction hockey du Canadien.
Frank Selke, qui fut directeur général de 1946 à 1964, avait été le dernier. Ses équipes ont remporté la Coupe Stanley six fois sous sa gouverne, dont cinq consécutivement de 1956 à 1960.
Personne ne se plaignait alors de son ignorance du français. Dick Irvin, qui était déjà entraîneur de l’équipe depuis six ans quand il est arrivé de Toronto, ne parlait pas français non plus.
On était à une autre époque.
C’était avant la Révolution tranquille.
Toe Blake, qui a pris la relève d’Irvin en 1955, s’exprimait dans les deux langues. Il est né de parents ontariens et sa mère s’appelait Arzelle Filion.
Sam Pollock, qui est venu après Selke, s’exprimait aussi en français.
Pourquoi Bettman ?
Cela dit, revenons au présent.
Geoff Molson a dit une chose surprenante hier, lorsqu’il a mentionné avoir parlé avec Gary Bettman au sujet de Gorton.
Pourquoi Bettman ?
Que vient-il faire dans le portrait ?
C’est que Gorton était à l’emploi du réseau de télévision de la Ligue nationale depuis le début de la saison.
Or, depuis quand un propriétaire d’équipe s’informe-t-il d’un candidat potentiel au commissaire de sa ligue ?
Jamais vu une telle chose en 40 ans de couverture du hockey de la Ligue nationale.
DG sous surveillance
Comment fonctionnera cette nouvelle direction bicéphale ?
Est-ce que ça va marcher ?
Gorton ne vient pas à Montréal pour regarder la neige tomber. Sa présence donne à penser que le directeur général qu’il choisira sera sous surveillance.
En particulier si celui-ci en sera à ses premières armes dans le fauteuil de DG.
Lors de la nomination de Bergevin, en 2012, Serge Savard qui avait secondé Geoff Molson dans le processus de sélection aurait aimé rester comme conseiller de Bergevin pour deux ans.
Ce dernier possédait, certes, plusieurs attributs pour occuper le poste. Mais après avoir vécu principalement aux États-Unis pendant 28 ans, les choses avaient beaucoup changé à Montréal.
Je vois moins, par contre, un Patrick Roy travailler dans un tel contexte. On peut se demander aussi s’il rêve encore de revenir avec son ancien club.
La situation se prête davantage à l’embauche d’un bonhomme qui a des échelons à franchir, un Martin Madden fils, un Mathieu Darche ou un Daniel Brière.
Restez à l’écoute.
Content pour son ancien DG
Coup de fil de John Davidson hier, l’ancien président des Rangers qui a été emporté avec Jeff Gorton par la vague de fond qui s’est abattue sur le secteur hockey de l’organisation new-yorkaise, le printemps dernier.
Davidson coule des jours heureux comme président des Blue Jackets de Columbus, poste qu’il occupait avant d’aller travailler à New York.
Gorton était directeur général des Rangers depuis quatre ans à son arrivée.
Le portrait qu’en fait Davidson est positif.
« J’ai aimé travailler avec lui. Il en était de même pour les autres membres de l’organisation des Rangers lorsque Jeff était là, a-t-il raconté.
« Nos bureaux étaient côte à côte. On se parlait donc souvent. Il a effectué quelques bonnes transactions dans sa carrière. »
Deux grosses prises
Ses deux meilleures avec les Rangers furent celles qui lui permirent d’obtenir Mika Zibanejad des Sénateurs d’Ottawa et Adam Fox des Flames de Calgary.
Gorton est un gars à son affaire, selon Davidson.
« Il ne recherche pas les projecteurs, a-t-il continué.
« C’est un penseur, un bon évaluateur de talent. À l’extérieur de son travail, c’est un homme de famille. »
Montréal, la place
Davidson est sûr que Gorton va se plaire dans son nouvel environnement.
« Montréal est une grande ville, où les gens sont passionnés par leur équipe et le hockey, a-t-il ajouté.
« Jeff possède des qualités de mentor, mais il est ouvert à toutes les personnes qui lui soumettent des suggestions. »