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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Équipement de protection pendant la pandémie: Québec a agi avec plus d’un mois de retard

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Patrick Bellerose | Bureau parlementaire

2022-05-11T15:03:50Z
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Le Québec est entré dans la course mondiale aux équipements de protection personnelle avec plus d’un mois de retard, révèle un rapport troublant de la Vérificatrice générale déposé mercredi. En conséquence, l’État a payé près d’un milliard de dollars de trop.  

• À lire aussi: Hébergement et soins à domicile: le Québec se dirige vers un mur

Le document établit une ligne du temps qui soulève de nombreuses questions sur la gestion des EPI (masques, gants, jaquettes, etc.), au moment où la COVID-19 se faisait ses premières victimes sur la planète. 

Le 30 janvier, l’Organisation mondiale de la santé déclare que le nouveau coronavirus constitue une «urgence de santé publique de portée internationale». 

Pourtant, ce n’est que le 22 mars, soit huit jours après la déclaration de l’état d’urgence sanitaire au Québec, que Québec commence l’achat massif d’EPI. 

D’ailleurs, le premier inventaire des EPI a seulement eu lieu le 6 mars, malgré les avertissements de l’OMS et la situation catastrophique dans les hôpitaux italiens. 

Signaux d’alarme   

Pourtant, les signaux d’alarme étaient nombreux. Le 25 janvier, l’OMS avait prévenu que «l’efficacité des EPI dépend fortement d’un approvisionnement adéquat et régulier». 

Quatre jours plus tard, les autorités du ministère de la Santé sont avisées que «les réserves de masques devraient couvrir ses besoins réguliers pour les deux prochaines années». 

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Le 5 février, plusieurs établissements indiquent au ministère qu’ils ont des problèmes d’approvisionnement pour plusieurs EPI.

Finalement, le 7 février, l’OMS avertit les autorités mondiales que la demande pour des EPI est 100 fois plus élevée que d’habitude.   

Écoutez l'entrevue de Mario Dumont avec Guylaine Leclerc, Vérificatrice générale du Québec sur QUB radio : 

Québec n’avait pas de réserve   

Plus inquiétant, Québec n’avait pas de réserve d’EPI, comme cela a été révélé au début de la pandémie. 

Une telle réserve d’urgence existait à partir de 2006 et avait d’ailleurs servi lors de la pandémie de H1N1 en 2009. Puis, en 2010, le ministère de la Santé a écoulé cette banque d’urgence. 

«Les documents que nous avons consultés ne précisent pas les motifs de cette décision. Aucune autre mesure n’a ensuite été mise en place pour pallier l’élimination de cette réserve», note la Vérificatrice dans son rapport. 

Par exemple, des ententes avec des fournisseurs auraient pu être conclues afin d’assurer un approvisionnement en cas de crise. 

Payés au prix fort   

En conséquence, Québec s’est retrouvé à payer ses équipements de protection personnelle au prix fort, une fois la panique installée sur les marchés mondiaux. 

À ce moment-là, certains pays étaient prêts à payer pour détourner des fournitures destinées au Québec. 

Entre le 1er janvier 2020 et le 30 juin 2021, le Québec a déboursé 3 milliards$ pour ces équipements. 

La Vérificatrice évalue que la baisse de valeur qui a suivi cette flambée au début de la pandémie a entraîné une perte financière de 938 millions$, en date du 31 mars dernier. 

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