«L'élection de la dernière chance»: 5 électeurs nous disent ce qu’ils espèrent pour l’environnement
Jean Balthazard
«C’est un non-sens», «ça n’a plus sa place», «catastrophique»: les plans environnementaux des partis fédéraux sont bien loin d’enthousiasmer les électeurs inquiets de l’avenir de la planète. À quelques jours du vote, on a demandé à cinq jeunes de nous parler de leurs préoccupations vis-à-vis de la crise climatique.
«On sait que l'avenir appartient à l'énergie verte. Pourquoi continuer à investir dans des modes de transport au gaz et à essence, dans des pipelines? Pour moi, c'est un non-sens», lance Clotilde Ferron, qui occupe un poste de stratège dans une agence média.
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«Il y a la gestion des gaz à effet de serre qui, pour moi, est catastrophique, parce qu’on est loin d'atteindre la cible qu'on s'est donnée avec l’accord de Paris», mentionne pour sa part Julie Day-Lebel, qui est rédactrice.
Ottawa n’a effectivement pas diminué ses émissions de GES au cours des dernières années. Depuis 2015, c'est le seul pays du G7 qui les a fait augmenter.
En signant l’accord de Paris, le Canada, comme les autres signataires, s’est pourtant engagé à limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Or, pour y arriver, les émissions mondiales de GES doivent reculer d’au moins 50% d’ici 2050, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).
86 milliards $ par an
«Je pense qu'actuellement, il y a des coûts qui ne sont pas pris en compte, dans l'économie, des coûts au niveau de la santé, des gens qui sont malades à cause de la pollution, des coûts à cause des catastrophes naturelles», souligne Nadia Sanders, étudiante en médecine vétérinaire.
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Le poids économique de la crise climatique pourrait d’ailleurs se faire de plus en plus ressentir au pays. D’ici 2050, l’impact des changements climatiques sur la santé pourrait coûter 86 milliards $ par an au Canada, selon un rapport d’expert de l’Institut canadien pour des choix climatiques publié en juin.
Jour d’élection
À l’approche du vote pour l’élection fédérale, les cinq personnes sondées appellent les partis à en faire plus.
«J'ai envie de savoir que toutes les actions que je pose au quotidien, que mon gouvernement fait la même chose au quotidien de son côté, mais à une plus grande échelle», soutient Emmanuel Sacchitelle-Bouisset, étudiant en enseignement préscolaire et primaire.
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«On peut lire les programmes électoraux qui sont sortis, et c'est assez flou. [...] C'est assez difficile pour le citoyen, en général, de s'y retrouver», regrette Julie Day-Lebel.
Jessy Desjardins, qui travaille en développement immobilier en Outaouais, pense que le prochain gouvernement doit en faire plus en ce qui concerne la planification urbaine, parce que «c’est dans les grandes villes qu’on va faire la différence».
Dans nos pages, au début du mois, sept experts en changements climatiques ont déploré que la crise climatique ne soit pas l’enjeu principal de la campagne, dénonçant une «déconnexion» et un «manque de courage» des partis politiques.