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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Les bracelets rouges: entre drame et lumière

Audrey Roger, Léanne Désilets, Étienne Galloy, Noah Parker, Yan England, Anthony Therrien, Mylia Corbeil-Gauvreau et Malick Babin (en avant).
Audrey Roger, Léanne Désilets, Étienne Galloy, Noah Parker, Yan England, Anthony Therrien, Mylia Corbeil-Gauvreau et Malick Babin (en avant). Photo Ben Pelosse
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Photo portrait de Sarah-Émilie Nault

Sarah-Émilie Nault

2021-11-27T05:00:00Z
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Yan England a su, dès la première lecture du scénario des Bracelets rouges, qu’il devait en être le réalisateur. « J’ai été happé par tous ces passages de moments d’ombre aux moments de lumière », explique-t-il. Le Journal l’a rencontré sur son plateau.

Dans cet ancien couvent de religieuses converti en faux hôpital – lieu de tournage principal de la série Les bracelets rouges –, Yan England regarde ses jeunes acteurs discuter entre eux, un peu comme un père regarderait ses enfants : avec fierté et tendresse.

C’est que cette adaptation de la série catalane, abordant le sujet difficile de la maladie chez les jeunes, mène acteurs et réalisateur dans un tourbillon d’émotions qui, forcément, rapproche. 

Yan England
Yan England Photo Ben Pelosse

« Les acteurs plongent tous là-dedans corps et âme, explique le réalisateur avec enthousiasme. On est allé chercher des acteurs qui allaient nous transporter dans leur réalité de la manière la plus authentique possible, à travers leur humanité, sans qu’on ait l’impression que c’est du jeu. Ce sont des gens très talentueux qu’on a réunis pour jouer des rôles qu’ils n’ont pas joués par le passé. »

Parmi ceux-ci, Noah Parker (Justin) et Anthony Therrien (Félix) que l’on a tous deux pu voir dans la série Six degrés de Simon Boulerice, Étienne Galloy (Kevin) de la série L’Échappée, Audrey Roger (Flavie) (Virage) et Milya Corbeil Gauvreau qui était du film SAM, de Yan England.

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Cette série, faisant constamment passer de l’obscurité à la lumière, pourrait être décrite comme une version « hôpital » de Breakfast Club ; le film culte de 1985 racontant l’histoire de cinq lycéens que tout sépare se liant d’amitié à l’occasion d’une journée de retenue. 

« On y suit des jeunes qui vont s’unir, parce qu’ils ont en commun de se retrouver à l’hôpital, mais qui, dans la vie de tous les jours, ne seraient jamais devenus amis, explique-t-il. Le contexte fait en sorte que toutes ces personnalités – très différentes les unes des autres, ainsi que les situations pour lesquelles ils sont à l’hôpital – vont s’unir, s’entraider et vivre bien des affaires. » 

Une adaptation québécoise moins candide 

C’est au duo composé de Stéphanie Perreault et de Michel Brouillette que l’on doit cette version québécoise des Bracelets rouges, dont le titre fait référence aux bracelets de courage remis aux jeunes patients. Pour le réalisateur, cette adaptation se veut plus actuelle – dans les dialogues et les situations – et moins candide que la version originale catalane. 

« Les auteurs avaient une liberté d’adaptation selon notre contexte à nous, ils n’ont pas peur de rentrer dedans », lance celui qui décrit sa direction comme la plus collée au réel que possible. « Ce n’est pas fleur bleue, loin de là. Les moments de lumière sont de beaux moments de lumière, tant chez les adultes que chez les jeunes patients, et les moments dramatiques sont aussi intenses chez les deux groupes. »

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Le côté très humain de cette histoire réside aussi dans le fait qu’elle est celle d’Albert Espinosa, l’homme derrière le roman Les bracelets rouges. L’auteur, qui a survécu à trois cancers, y raconte ses années d’adolescence – de 13 à 24 ans – passées dans un hôpital. 

« Il m’a même écrit sur les réseaux sociaux, confie Yan England. C’est touchant de se rendre compte que le jeune homme qui a vécu tout cela est maintenant un homme et que les choses qu’il a vécues se transposent encore très bien en 2021. Ce sont des sujets qui sont toujours d’actualité et qui ne sont pas moralisateurs. C’est une série pour tous les publics. »   

La première série post-District 31 de Sébastien Delorme   

La série Les bracelets rouges représente aussi le premier projet télévisuel de Sébastien Delorme depuis la mort du personnage de Stéphane Pouliot qu’il jouait dans District 31.  

« Sébastien est entré dans son rôle de père de super belle façon, et c’est un rôle très différent de ce qu’il faisait dans District 31, relate Yan England. C’est la force de tous ces acteurs – comme Isabelle Blais qui se trouve bien loin de son personnage dans Bête noire – qui jouent des rôles tellement différents de ce qu’ils ont fait avant. Donc l’après-District 31, non, je n’avais pas le temps de penser à cela. » 

« Chaque acteur amène tout son talent et après cela, moi je prends tout ce qu’ils me donnent et je les dirige là-dedans, poursuit celui qui adore le rythme marathonien de cette série dont la fin de tournage est prévue le 17 décembre (pour une mise en ondes en janvier 2022). Cette histoire parle beaucoup des jeunes, mais aussi beaucoup des adultes, que ce soit avec Sébastien Delorme, Isabelle Blais ou David Savard qui jouent des parents ou des médecins. L’idée, c’est de montrer comment toute cette gang-là va s’unir au fil des situations qu’ils vont vivre dans cet hôpital. »

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