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Variant Omicron: il y aurait entre 40 et 60 000 infections par jour, selon des spécialistes

L'attente était encore longue pour obtenir un test de dépistage de la COVID-19 au CLSC de Parc-Extension, à Montréal, le dimanche 2 janvier.
L'attente était encore longue pour obtenir un test de dépistage de la COVID-19 au CLSC de Parc-Extension, à Montréal, le dimanche 2 janvier. MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
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Anne-Sophie Poiré

2022-01-02T21:54:51Z
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Les bilans du gouvernement du Québec sur le nombre de nouveaux cas de COVID-19 ne reflètent qu’une partie de la réalité selon les projections d’experts en santé publique, qui estiment que le variant Omicron se répand trois fois plus vite que les chiffres officiels.

«Il y a probablement 40, 50, voire 60 000 nouvelles infections par jour. Ça fait beaucoup de monde qui transporte le virus», fait valoir l’épidémiologiste et professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal, Benoit Mâsse.

En date du 1er janvier, 15 845 nouveaux cas ont été répertoriés. Dans le précédent bilan, on en signalait alors 17 122.

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«Les chiffres officiels au Québec sont très en dessous de la réalité. Trois fois le nombre officiel quotidien serait une évaluation plus juste», signale quant à lui le microbiologiste et infectiologue à l'Hôpital général juif de Montréal, Karl Weiss.

La microbiologiste-infectiologue au Centre Hospitalier de l’Université de Montréal, Dre Cécile Tremblay, explique que «tous les cas asymptomatiques ne sont pas testés. Puis des gens [font des prélèvements] à la maison avec des tests rapides et ne vont pas passer des tests PCR.»

L’indicateur le plus juste pour mesurer l’ampleur de la pandémie est le nombre d’hospitalisations quotidiennes, selon elle. «On peut les comptabiliser réellement. On n’en manque pas lorsqu’ils [les gens contaminés] sont hospitalisés», a-t-elle souligné sur les ondes de LCN dimanche matin.

Au total, 1231 patients atteints de la COVID-19 reposent en centre hospitalier, soient 70 de plus qu’au dernier bilan. On compte également 162 patients aux soins intensifs, une hausse de 9.

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Au Québec comme aux États-Unis? 

Le variant Omicron se propage à grande vitesse aux États-Unis, si bien que les spécialistes prévoient que l'augmentation rapide des infections pourrait être brève, se mesurant en semaines plutôt qu'en mois. Ce scénario a par ailleurs été observé en Afrique du Sud, le pays qui a révélé la présence du variant à la fin du mois de novembre.

Au Québec toutefois, la situation risque d’être bien différente, croit l’épidémiologiste Benoit Mâsse.

«Ce qui va arriver aux États-Unis, comme il n’y a pratiquement pas de mesures sanitaires, c’est que 75 ou 80% de la population sera infectée. L’épidémie s’étouffe par elle-même: l’immunité collective est atteinte par infection et non par la vaccination», détaille l’expert.

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Ici, les mesures strictes mises en place — comme le couvre-feu — ont plutôt pour effet de limiter la transmission communautaire.

«On sera obligé de garder le couvercle plus longtemps parce qu’encore beaucoup de personnes seront propices à être infectées, et pour protéger notre système de santé précaire», poursuit-il. «On ne peut donc pas pencher vers ce modèle [d’immunité] parce qu’on est déjà au maximum d’hospitalisations.»

La troisième dose, et vite 

Et au moment où un retour graduel à la normale se fera sentir chez nos voisins du Sud, la population québécoise, elle, risque d’être encore confinée, prévoit M. Mâsse.

«On peut donc se poser des questions sur la stratégie du Québec», plaide le Dr Karl Weiss. «[On] se retrouve avec le plus fort taux per capita de COVID au Canada, le plus faible taux de 3e dose et les mesures les plus restrictives de tout ce qui est comparable en termes de système de santé aux États-Unis, en Europe et dans les neufs autres provinces canadiennes.»

«Un virus très transmissible, moins virulent qui se propage dans une population vaccinée donnera une immunité combinée, durable et protectrice», ajoute-t-il.

- Avec les informations de TVA Nouvelles

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