Entente entre les partis à l'Assemblée nationale: le Parti Québécois s’estime floué

Alors qu’un accord sur le temps de parole et le budget de fonctionnement est survenu entre les partis, le Parti Québécois se sent floué et accuse les autres formations politiques d’avoir fait preuve de mauvaise foi dans les négociations.  

• À lire aussi: Indépendance de l’Écosse: l’ancien premier ministre remercie PSPP pour son soutien

• À lire aussi: Inflation: Québec solidaire demande à la CAQ de geler les tarifs gouvernementaux

«Dans des conditions impossibles et n’ayant aucun autre levier, nous avons réussi, à la dernière minute, à faire quelques gains modestes avant de signer une entente à rabais», a écrit Paul St-Pierre Plamondon dans un long message publié sur Facebook vendredi après-midi, après la ratification de l’accord par tous les partis. 

Le chef péquiste estime que l’entente vient accentuer le déséquilibre causé par notre mode de scrutin plutôt que de l'atténuer comme il aurait dû le faire. Il considère également que le PQ est le seul perdant au terme des négociations. Selon lui, tant les libéraux que les solidaires auraient obtenu «la totalité de leurs demandes, tant administratives que financières». 

«Nous n’avons pas senti d’appétit [...] pour un rééquilibrage démocratique réel», a-t-il noté.  

Insatisfaits des termes de l’accord, les péquistes y ont tout de même donné leur aval. Autrement, les trois élus auraient été considérés comme des députés indépendants, et le parti aurait alors eu encore moins de ressources à sa disposition.   

«On ne pouvait pas risquer de perdre encore davantage de budget que ce qui nous a été proposé. On ne pouvait pas risquer de potentiellement sacrifier la viabilité du mouvement indépendantiste au Parlement pour tenter d’aller chercher encore quelques miettes de plus», poursuit-il. 

Alors qu’ils revendiquaient de pouvoir poser une question à chaque période de questions, les péquistes se sont vus accorder sept questions tous les dix jours. À titre de comparaison, l’opposition libérale dispose de 62 questions, et Québec solidaire de 31. La députée indépendante, Marie-Claude Nichols, pourra pour sa part poser 3 questions tous les 10 jours.   

En ce qui concerne le financement, les troupes de Paul St-Pierre Plamondon ont obtenu 570 000$ pour le travail parlementaire, soit moins que les 800 000$ qu’ils demandaient. À ce montant s’ajoutent toutefois 237 867$ pour le bureau de circonscription du chef, pour un total de 807 867$. 

Le PQ aura également une place d’observateur au Bureau de l’Assemblée nationale, mais pas de droit de vote, ce qui lui permettra d’assister aux discussions sur la gestion administrative de l’Assemblée. 

«Nous sommes allés chercher le maximum que nous pouvions obtenir dans des conditions qui n’ont aucun sens [...], où il n’y a aucun pouvoir de négociation, aucun processus indépendant et très, très peu de bonne foi», s’est désolé Paul St-Pierre Plamondon, qui croit que la Coalition Avenir Québec cherche à éradiquer le PQ. 

«La CAQ veut être certaine que le PARTI QUÉBÉCOIS ne se relèvera pas», a-t-il écrit.  

• Écoutez la brève d’actualité avec Mario Dumont diffusée chaque jour en direct 16h35 via QUB radio :

Le malheur des uns...

Contrairement au PQ, les autres partis se sont tous déclarés satisfaits de l’accord. 

Le leader du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, s’est dit «heureux d’avoir conclu une entente avec les trois partis d’opposition», dans un message publié sur Twitter. «En ce début de nouvelle législature, tous les partis ont maintenant les outils nécessaires pour travailler au bénéfice de tous les Québécois», a-t-il ajouté.  

Le chef intérimaire du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, est du même sentiment. «Nous avons su participer à une discussion constructive dans l’intérêt des Québécois», s’est-il félicité sur les réseaux sociaux.  

Québec solidaire s’est également réjoui de l’issue des négociations. «La session parlementaire débute mardi prochain, et les députés solidaires auront les moyens nécessaires pour faire leur travail d’opposition face au gouvernement Legault», est-il indiqué dans une publication sur Twitter.  

BUDGET DE FONCTIONNEMENT ACCORDÉ AUX PARTIS D'OPPOSITION

PQ: 807 867$ (3 députés)

• 269 289$ par député  
• 7 questions tous les 10 jours au Salon bleu  

QS: 2 687 181$ (11 députés)

• 244 289$ par député  
• 31 questions tous les 10 jours au Salon bleu  

PLQ: 5 130 073$ (19 députés)

• 270 003$ par députés   
• 60 questions tous les 10 jours au Salon bleu