Enfants influenceurs: les parents forcés de payer leurs enfants pour les vidéos monétisées en ligne

Agence QMI
Les parents qui utilisent leurs enfants pour créer du contenu et faire de l’argent sur les réseaux sociaux devront mettre une partie des profits de côté dans un compte bloqué pour payer ces jeunes influenceurs dès qu’ils seront adultes, selon une nouvelle loi en Illinois.
«Nous comprenons que les parents devraient également recevoir une compensation parce qu'ils ont une équité dans ce domaine, mais nous ne voulons pas oublier l'enfant», a commenté le sénateur démocrate de l'État d'Illinois, Dave Koehler, en entrevue avec CNN mercredi.
La semaine dernière, l’Illinois a été le premier État à mettre sur pied une législation pour forcer les parents de jeunes influenceurs, qui emploient leurs enfants pour faire de l’argent sur les réseaux sociaux, à payer leurs enfants en mettant une somme encadrée de côté, qui deviendra accessible dès l’âge adulte.
Ce débat sur le paiement d’enfant influenceurs, qui fait écho à celui des enfants acteurs, a été rouvert l’an dernier lorsque Shreya Nallamothu, une adolescente de 16 ans, aurait écrit au sénateur de son État pour déplorer le nombre d’enfants apparaissant sur ses réseaux sociaux, qui n’ont pas conscience du partage de leurs moments les plus privés.
Elle se questionne notamment sur le consentement des jeunes influenceurs.
«Cela m'a fait réaliser que le vlogging familial met des moments très privés et intimes sur internet. Le fait que ces enfants soient trop jeunes pour comprendre cela ou n'ont pas eu la chance de comprendre cela est vraiment triste», a estimé l’adolescente de Normal en Illinois, au média américain.
Dès le 1er juillet 2024, les parents qui monétisent les vidéos montrant leurs enfants sur internet devront verser 50 % des profits – en fonction du pourcentage de temps qu’ils apparaissent dans la vidéo – dans un fonds en banque bloqué qui deviendra accessible lorsqu’ils atteindront 18 ans.
Jessica Maddox, une assistante-professeure à l’Université d’Alabama qui étudie les influenceurs et les réseaux sociaux, espère que d’autres États emboîteront rapidement le pas.
«Le travail et les carrières dans les médias sociaux deviennent des formes de revenus de plus en plus courantes et viables, et il est important que la loi rattrape la technologie pour garantir que les mineurs ne soient pas exploités», a-t-elle indiqué à CNN.