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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Encore plus de subventions pour Airbus aux États-Unis

Une aide de 3,4 millions de dollars destinée principalement à soutenir la production d’A220 en Alabama

Photo tirée du site web d’Airbus
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Photo portrait de Sylvain  Larocque

Sylvain Larocque

2020-03-09T04:00:00Z
2023-10-12T23:08:39.211Z
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Airbus a réussi à décrocher de nouvelles subventions de plus de 3 millions $ en Alabama, principalement pour l’A220, l’ex-C Series de Bombardier.  

La semaine dernière, le comté de Baldwin, en Alabama, a approuvé un octroi de 2,5 M$ US (3,4 M$ CA) sur cinq ans à Airbus. Or, le géant européen ne compte aucune présence sur ce territoire.  

Les élus locaux ont justifié l’aide en évoquant entre autres les retombées économiques que générera la future usine d’avions A220, en construction dans le comté voisin de Mobile. Ces installations s’ajouteront à l’usine principale de l’A220, à Mirabel.  

« Le comté de Baldwin a bénéficié et continuera de bénéficier des investissements continus d’Airbus ainsi que de l’augmentation du nombre d’emplois et de fournisseurs », a déclaré au Journal une porte-parole du comté, Sherry-Lea Botop.  

Dan Sutter, professeur d’économie à l’Université Troy de l’Alabama, croit que les subventions sont surtout symboliques. « Il est difficile d’imaginer qu’Airbus déménage à ce stade-ci », a-t-il dit.  

Notons que c’est Bombardier qui a payé pour la future usine, comme le prévoyait l’accord conclu en 2017 qui a permis à Airbus de prendre contrôle de la C Series pour 0 $. La construction des installations coûtera 210 M$ US, ce à quoi il faut ajouter 54 M$ US en équipement et en outils pour un total de 264 M$ US (355 M$ CA).  

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Airbus prévoit également d’investir 162,5 M$ US (218 M$ CA) en Alabama pour d’autres projets liés à l’A220 et à l’A320.  

Plus de 1000 emplois liés à l’A220  

Selon le comté de Baldwin, Airbus embauchera 432 travailleurs pour l’A220, tandis que les sous-traitants emploieront 155 personnes. De plus, on prévoit que l’A220 créera 469 emplois indirects. En Alabama, il y aura donc 1056 emplois directs et indirects liés à l’avion québécois. En 2017, Bombardier parlait d’au moins 2000 emplois pour la C Series en Alabama, dont de 400 à 500 emplois directs.  

On calcule qu’environ 615 M$ US (826 M$ CA) seront versés en salaires, en Alabama, pour l’A220 au cours des dix prochaines années.   

Le comté de Baldwin estime que la future usine de l’A220 va lui permettre de gagner 247 nouveaux résidents et ainsi d’accroître ses revenus de 4,1 M$ US (5,5 M$ CA) au cours des dix prochaines années.  

Une portion de 500 000 $ US des 2,5 M$ US sera affectée à Flight Works Alabama, « un centre expérientiel d’aviation en construction près des installations de production qui vise à favoriser la croissance d’une main-d’œuvre actuelle et future par le biais de l’éducation », a précisé une porte-parole d’Airbus Americas, Kristi Tucker.  

L’an dernier, Airbus a reçu 26 M$ US (35 M$ CA) en subventions des autorités de l’Alabama pour l’A220. L’avionneur avait obtenu 158 M$ US (plus de 200 M$ CA) pour son usine A320 ouverte en 2015.  

Au Canada, Bombardier a reçu 117 M$ de Québec et 474 M$ d’Ottawa en prêts remboursables pour la C Series. Québec a également injecté 1,3 milliard $ dans le programme en 2016.  

Pour sa part, la Ville de Mirabel offre un taux d’impôt foncier réduit aux entreprises aéronautiques.  

L’A220, un avion, deux pays  

Subventions en Alabama   

  • État de l’Alabama : 18 M$ US  
  • Ville de Mobile : 4 M$ US  
  • Comté de Mobile : 4 M$ US  
  • Comté de Baldwin : 2,5 M$ US  
  • Total : 28,5 M$ US (38,3 M$ CA)    

Carnet de commandes   

  • Mirabel : 367 appareils A220-100 et A220-300  
  • Mobile :180 appareils A220-300   

Emplois directs   

  • Mirabel: 2700 (aujourd’hui)  
  • Mobile : 587 (l’an prochain) 
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